Auguste Cheval est né dans un milieu et à une époque où peu de souvenirs étaient conservés. Quelques traces issues de témoignages de ceux qui l’ont cotoyé ou croisé. Quelques lettres (André Lenormand, alors chroniqueur hippique, lui avait envoyé un courrier dont l’adresse sur l’enveloppe représentait le dessin d’un cavalier sur son cheval et intitulée A cheval 42, rue Paul Bellamy Nantes). Quelques réseaux de connaissances, des cercles d’influence, éclairent partiellement le parcours de Auguste Cheval encadreur et peintre.
Né à Glénac en 1909 dans une famille de tradition catholique. Son père Joseph Cheval, cultivateur, se marie d’abord le 22 avril 1902 avec Mathurine Macé dont il aura deux enfants, Marie née en 1903 et Joseph née en 1906.
Joseph Cheval, alors âgé de 41 ans, se remarie le 29 juin 1909 avec Anne Marie Royer dont il aura deux enfants dont Auguste né en 1909 et Henri né en 1914.
1 - Marie Cheval (épouse Labarre) 1/2 sœur de Auguste 2 - Raymond Labare 3 - Auguste Cheval Photo prise vers 1960 devant la maison du “bas du bourg“ qui servait de mairie jusque vers les années 1850. Par la suite, entre les années 1975 et 1980, Auguste Cheval achètera cette maison où il vivra peu de temps, avant sa mort en février 1982. |
sur fond jaune la filiation de Auguste Cheval |
Prisonnier durant la guerre d’abord dans un camp puis dans une ferme du Nord de l’Allemagne. Pendant ses années de captivité il coupe les cheveux de ses camarades et libéré continuera à le faire pour ses amis, il adorait cela et aurait sans doute pu en faire son métier.
À sa libération il vient chercher du travail à Nantes ou son frère réside et travaille chez LU, son cousin (Victor Orève) possède attelage et chevaux dont les écuries sont à Talensac, il se fait engager chez l’encadreur Plée rue des Haut-Pavés qui lui apprendra son métier. Il trouve un logement appartenant au collège Saint Stanislas au 42 rue Paul Bellamy et ensuite travaillera à son compte d’abord dans son grenier puis dans un atelier situé juste en dessous de chez lui.
Mais c’est le métier d’encadreur qu’il exercera et ensuite commencera à peindre des scènes ou la bible et ses souvenirs de captivité se mélangent, il côtoie alors les artistes en vue de l’époque : Huet, Jean Chabot, Paul Nassivet, Lhermitte, Boré et le peintre et dessinateur de presse André Lenormand qui le caricature dans la revue “Le gotha nantais“ et certain de ces artistes pas très riches lui proposeront de le rétribuer avec des tableaux ce qu’il acceptera souvent et ainsi se constituera une collection dont il sera très fier à la fin de sa vie.
Avec le libraire et relieur voisin tout ce monde se retrouvait pour le verre de l’amitié dans les cafés proches du bas de le rue et de la rue de Châteaubriant ou le sculpteur Gérard Voisin aura son atelier et du quai de Versailles ou Auguste Cheval allait récupérer du bois à la menuiserie Semin. dont Jean Paul était le fils et petit fils de ces menuisiers qui avaient installé leur atelier sur le quai et que fréquentait parfois Auguste Cheval. Jean Paul peintre et dessinateur amateur et son épouse Marie Thérèse passionné de dessins et de peinture organisaient chez eux des soirées où se retrouvaient artistes, collectionneurs et passionnés où l’on parlait d’art autour d’une table bien garnie.
Auguste Cheval n’a pas eu de formation artistique qu’elle qu’elle soit. Il est autodidacte. Ses peintures peuvent être qualifiées de “naïves“. Le terme de Naïf a été employé dès la fin du 19e siècle afin de qualifier les œuvres du Douanier Rousseau. Utilisée tout d'abord de façon péjorative, cette dénomination, bien qu'inadaptée, reste aujourd'hui le vocable le plus usité pour désigner les productions d'artistes autodidactes pratiquant un art qui se situe en dehors de toute catégorie stylistique.
Comment et pourquoi a-t-il choisi de devenir encadreur ? Question sans réponse.
Auguste est arrivé à Nantes en 1946 est entré chez l'encadreur Plée rue des Hauts Pavés mais celui-ci quelques temps après revendit son atelier au fils Mouillé avec qui il travaillera jusqu'au début des années 50 avant de se mettre à son compte.Dans les années 50, il est à Nantes et exerce cette activité dans un atelier au 42 rue Paul Bellamy. Puis au Pont du Cens où il avait des amis très proches qui tenaient un magasin d'articles en tout genres presqu'en face de chez lui mais fermé depuis de nombreuses années et habitaient une maison voisine de la sienne. Ils possédaient quelques œuvres du peintre.
Cette activité d’encadreur l’amène à cotoyer dans son atelier de la rue Paul Bellamy puis ensuite dans celui du Pont du cens, un certain nombre de peintres du milieu artistique Nantais et à fréquenter certains d’entre eux (Huet, Chabot, Nassivet, Maufrat, Lenormand...)
À longueur de journée, Auguste Cheval débite à la machine à bois, des profils de différentes longueurs qui, une fois assemblés deviendront les cadres.
Le cadre souvent en bois de sapin, était d’abord préparé avec une pâte blanche préparée au bain-marie à partir de colle de peau de lapin et de blanc de Meudon, constituant “l’assiette à dorer“ qui facilitera l’accroche du produit de dorure.
Puis une solution à base de bithume de Judée ou bien des pigments naturels dissout dans de l’esssence de térébenthine ou des cires teintées avant d’y apposer la dorure au pinceau (et non pas la feuille d’or)
Certaines parties du cadre sont entoilées, d'autres dorées. Ces dernières étaient ensuite patinées avec un brunissoir en pierre d'Agathe en forme de dent de loup.
À longueur de journée, Auguste Cheval débite à la machine à bois, des profils de différentes longueurs qui, une fois assemblés deviendront les cadres.
Le cadre souvent en bois de sapin, était d’abord préparé avec une pâte blanche préparée au bain-marie à partir de colle de peau de lapin et de blanc de Meudon, constituant “l’assiette à dorer“ qui facilitera l’accroche du produit de dorure.
Puis une solution à base de bithume de Judée ou bien des pigments naturels dissout dans de l’esssence de térébenthine ou des cires teintées avant d’y apposer la dorure au pinceau (et non pas la feuille d’or)
Certaines parties du cadre sont entoilées, d'autres dorées. Ces dernières étaient ensuite patinées avec un brunissoir en pierre d'Agathe en forme de dent de loup.
Brunissoir en pierre d'agathe “dent de loup“ utilisé pour patiner la dorure des cadres |
Pour peindre, il utilise ce qu’il a autour de lui dans son environnement d’encadreur. Ces différentes mixtures et préparations lui servent et sont à la base de son expression picturale. Il s'essaye d’abord sur des petits formats qui s’agrandissent au fil du temps puis réalise des peintures sur “totem“ (sorte de volige en pin que lui fournit alors la scierie Epaillard de Glénac pour débiter ses différents profils de cadres) dont il se sert comme support.
Ses outils de peintres : les mêmes que pour son acivité d’encadreur. Il peint aussi avec les doigts.
Il avance dans son son activité de peintre grâce aux échanges avec ses interlocuteurs : artistes, écrivains, journalistes, amis proches...
Il avance dans son son activité de peintre grâce aux échanges avec ses interlocuteurs : artistes, écrivains, journalistes, amis proches...
Caricature en 1970 de Auguste Cheval par André Lenormand (1901-1993) peintre et dessinateur de presse en 1951 à Ouest-France (Le gotha nantais par l’image, édité en 1979 par JPN Éditions 446 pages) |
André Lenormand (auto-caricature)
C’est Yves Cosson, professeur honoraire à la faculté des lettres de Nantes, qui en parle le mieux. Lisez : « Sous la visière d’une casquette pied-de-poule, derrière les lunettes, le regard de Len vous épingle avec un brin de gouaille, un soupçon de malice, un zeste de délicatesse... Le crayon à la boutonnière, l’oeil malin, l’air réjoui, il vous encadre, il vous ficelle du ruban de ses rêves [...]
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D'humeur souriante et bonhomme, il présente un de ses sujets d'inspiration biblique : le christ et la vierge Marie Le thème peint sur une volige, pourrait être une “descente de croix“ |
D’où lui vient l’inspiration et les thèmes
de son enfance empreinte de tradition catholique. La pratique religieuse consistait à assister à la messe dominicale à l'église Saint-Michel, à accompagner et respecter le calendrier liturgique et ses rituels lors des grandes fêtes à Pâques, à la Toussaint, à Noël. La procession du pardon de Saint-Léon (en juillet), patron de la paroisse de Glénac, passait devant la maison habitée par la famille Cheval au “Bas du Bourg“ qui elle-même était située juste devant le cimetière paroissial.
totem - Christ aux outrages
de son enfance empreinte de tradition catholique. La pratique religieuse consistait à assister à la messe dominicale à l'église Saint-Michel, à accompagner et respecter le calendrier liturgique et ses rituels lors des grandes fêtes à Pâques, à la Toussaint, à Noël. La procession du pardon de Saint-Léon (en juillet), patron de la paroisse de Glénac, passait devant la maison habitée par la famille Cheval au “Bas du Bourg“ qui elle-même était située juste devant le cimetière paroissial.
Le vieux bourg ou “bas du bourg“ À Gauche, la maison qu'habitait les parents de Auguste Cheval. La rue, remonte vers l'église Saint-Michel dont on aperçoit le clocher. Cette rue était empruntée par la procession de la Saint-Léon au mois de juillet |
Quelques œuvres
Le Golgotha peinture petit format de Auguste Cheval appartenant à Alain Guillard (petit-neveu). |
Sans titre, format peinture de Auguste Cheval, appartenant Jean-Pierre Epaillard dédicacée au verso “à mes amis J. Pierre Epaillard Amicalement“ A. Cheval |
Vision universelle peinture de Auguste Cheval mise en vente sur Price Minister |
Signes dans le ciel peinture de Auguste Cheval appartenant à Alain Guillard |
Coquelicots
format 85 x 60
peinture de Auguste Cheval appartenant à Geneviève Guillard (petite-nièce). |
totem peinture sur “volige“ deux visages de personnages dont la symbolique biblique n'est pas évidente Appartient à François Mesny |
totem - Christ aux outrages
Musée d’Art Naïf et des Arts Singuliers
Vieux-Château
peinture sur un bloc de schiste
30cm de haut , 12cm de large et 2cm d'épaisseur.
Cette peinture appartient à Yves Quiban
Deux nouvelles peintures retrouvées. Une au musée de Laval. l'autre chez Yves Quiban. À suivre
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