• à quoi l'année 1769 fait-elle référence ?
• qui a placé ce cabochon à cet endroit ?
• quels propriétaires du comté de Rieux ou du domaine de la Forêt neuve seraient concernés ?
Il apparaît après quelques investigations que cette date de 1769 pourrait faire allusion à certains évènements qui se sont déroulés entre 1760 et 1769 et qui ont défrayés les chroniques de l'époque, créant le plus grand scandale du règne de Louis XV. Évènements connus sous le nom de “l'Affaire de Bretagne“ ou “l'Affaire de La Chalotais“.
cabochon daté 1769 visible sur une des deux ailes ouest du château de la Forêt Neuve |
château de la Forêt Neuve La flèche indique l'endroit où se situe l'inscription 1769 à hauteur du 1er étage |
Cette affaire se déroule sous le règne de Louis XV (1715-1774). Appelée aussi “l'Affaire La Chalotais“ du nom du procureur général du Parlement de Bretagne nommé en 1752 et succédant à Charles Huchet de la Bédoyère.
Scandale le plus retentissant du règne de Louis XV. Il réunit une intrigue sentimentale (la passion du roi pour une mystérieuse maîtresse), une querelle sociale (le droit de lever des impôts), une querelle religieuse (renvoi des Jésuites), une affaire politique (La Chalotais est l'un des leaders de l'opposition à Louis XV).
Les clans formés autour des reines et des maîtresses royales jouent un rôle essentiel. C'est là que s'élaborent les campagnes d'opinion, que la contestation de la monarchie absolue s'enracine. Les intrigues de cour, deviennent des affaires d'État. Le mélange de ces intrigues au jeu politique a des effets dévastateurs.
Une longue querelle oppose les parlements au souverain et à l'État absolutiste.
Chronologie simplifiée
Le roi Louis XV, vient de perdre la guerre : guerre de 7 ans (1756-1763) et perd son empire colonial (île dans les Antilles, la Louisiane, le Canada, les Indes) et l'État est au bord de la faillite. Il lui faut augmenter les impôts et se tourne vers la Bretagne, riche industrieuse, et en proportion qui paie moins d'impôts (c'est ce qu'il se dit) que les autres provinces.
Mais il y a un obstacle important : les droits, coutumes et libertés de Bretagne. Le 21 septembre 1532, le roi François Ier signait l'Edit de Plessis-Macé (en Anjou) afin de réaliser ce que l'on nomme l'Union de la Bretagne à la France. Par ce texte, seuls les Etats de Bretagne pouvaient lever les impôts en Bretagne. La Justice ne devait y être exercée que selon les formes bretonnes. Tous les privilèges, droits et libertés accordés par les ducs étaient maintenus.Toutes les institutions ducales étaient maintenues : Etats, Conseil, Chancellerie, Chambre des Comptes, sénéchaussées, etc… et bien sûr le Parlement, c'est-à-dire cette Cour de Justice d'appel qui non seulement jugeait les Bretons, mais aussi contrôlait les paroisses, s'occupait de la Police générale et surtout, surtout, enregistrait les décisions du roi. Si elle les refusait, le roi ne pouvait rien faire.
Le roi décida de passer en force comme ses prédécesseurs l'avaient fait.
18 mars 1765 : séance à Versailles, où le parlement de Bretagne est “mandé“ en son entier, et “tancé“ par le roi en personne. Cela faisait des mois que les parlementaires faisaient des remontrances au roi, officiellement – par des textes juridiques – et discrètement – par des publications très critiques. Le duc d'Aiguillon, commandant en chef de la Bretagne, était particulièrement visé.
La Chalotais et le duc étaient ennemis, s'étant largement affrontés sur la question de l'enseignement des Jésuites (A la fin de 1761, La Chalotais se distingue par ses comptes-rendus sur les jésuites. Lié aux philosophes, il s’oppose aux religieux et, sous son influence, le parlement de Bretagne ordonne la fermeture des collèges jésuites de Quimper, Rennes et Vannes. La Chalotais propose alors un Plan d’éducation nationale pour remplacer ces établissements).
Et c'était La Chalotais qui l'avait emporté, avec l'aide de… Voltaire.
Une déclaration du 21/11/1763 qui crée 2 sols par livre sur tous les droits perçus au profit du roi, des États ou des villes, corps et communautés pour une durée de 8 ans, est envoyée au Parlement de Bretagne à la mi-mars 1764. Elle met le feu aux poudres. Dans le sillage de ce qui a été entrepris à Grenoble, à Rouen, ou à Toulouse, le Parlement de Rennes entame un bras de fer avec le pouvoir royal et son représentant, le duc d'Aiguillon, commandant en chef de la Bretagne. La querelle rebondit de juin à décembre 1764 et se termine provisoirement en mai 1765.
Le 22 mai 1765, 85 présidents et conseillers du Parlement signent leur acte de démission, bloquant ainsi tout le système judiciaire et même politique breton. Seuls 12 refusent de suivre leurs collègues.
Il s’agit d’un des actes de résistance les plus graves qu’un corps judiciaire ait tenté contre la puissance royale. Celle-ci tente bien de s’appuyer sur les non démissionnaires et exile hors de Rennes quarante-six conseillers frondeurs. Mais, avec dix-neuf membres, le nouveau parlement de Bretagne, surnommé le “bailliage d’Aiguillon“, qui se réunit en janvier 1766, n’a plus guère de légitimité.
Emmanuel Armand de Vigneron du Plessis de Richelieu 30/07/1720 - 1/09/1788 duc d'Aiguillon commandant en chef de Bretagne en 1753 membre du parti dévôt en opposition au parti de Choiseul |
Grand' Chambre
• de Marnière de Guer
• des Nos des Fossés
• Huart de la Bourbonnais
• de la Bourdonnais de la Bretesche
• du Parc
• de Caradeuc de Keranroy (frère de louis René)
• Le Borgne de Coëtivy
Tournelle
• de Langle de Coëtuhan (président)
• de Rosili
• Blanchar du Bois de la Muce
Chambre des Requêtes
• de La Forêt d'Armaillé
Chambre des Enquêtes
• Conen de Saint-Luc
Début juin 1765, est diffusé à Rennes une gravure intitulée “Liste des présidents et conseillers à la grecque du Parlement de Bretagne, commencé le 22 mai 1765, stigmatisant les 12 magistrats qui ont refusé de démissionner. Un libelle et deux billets insultants sont envoyés à M. de Saint Florentin (Louis Phelippeaux, duc de la Vrillière 1705-1777), ministre secrétaire d'État en Cour, les douze sont qualifiés de “Jean Foutre“.
Par ailleurs, ils sont présentés comme Présidents et conseillers “à la grecque“
Début juillet 1765, agitation à la cour et dans les ministères : M. de la Chalotais, procureur général du Parlement de Bretagne, est soupçonné d'être l'auteur des billets anonymes, et était considéré par le roi comme le chef de la résistance à son autorité. On monte une cabale contre lui : il aurait envoyé des billets anonymes et injurieux au ministre Saint-Florentin. Pierre-Yves Bouquerel, soupçonné d'être l'auteur de la lettre injurieuse adressée au ministre Saint-Florentin, est arrêté le 6 juillet.
La réaction royale arrive en novembre 1765. Dans la nuit du 10 au 11, cinq magistrats du Parlement de Bretagne sont arrêtés, dont les procureurs généraux Louis-René de Caradeuc de La Chalotais et son fils Anne-Jacques-Raoul de Caradeuc (enfermés au château du Taureau près de Morlaix, puis au château de Saint-Malo (janvier 1766), puis à Rennes au couvent des Cordeliers (août 1766), puis transféré à la bastille en novembre 1766 puis exilé à Saintes en 1767), Louis Charrette de La Gâcherie et Louis-Jacques Picquet de Montreuil, conseillers en la grand-chambre (incarcérés au Mont Saint-Michel), Louis-François Charrette de La Colinière, conseiller en la première chambre des enquêtes (incarcéré à Nantes). les autres sont exilés à Autun, au Mans, Angers, Quimper).
26 novembre 1765 : installation à Rennes de la commission du conseil : Trois conseillers d'État et douze maîtres des requêtes sont chargés de tenir le Parlement et d'instruire le procès contre les magistrats emprisonnés.Cette commission fut ironiquement appellée
“le bailliage d'Aiguillon“ et tournée en ridicule par les libellistes.
2 décembre 1765 : arrivée à Rennes de Charles-Alexandre de Calonne, promu procureur dans le procès instruit contre MM. de Caradeuc et leurs collègues.
22-23 janvier 1766 : arrivée des membres de la commission du Conseil à Saint-Malo, où sont détenus MM. de Caradeuc et leurs collègues.
janvier-février 1766 : interrogatoire des prévenus.
14 février 1766 : lettres patentes mettant fin aux pouvoirs de la Comission du Conseil. L'instruction est confiée au Parlement de Bretagne.
juin 1766 : parution des deux premiers “Mémoires“ de M. de La Chalotais, qui parvient à rédiger deux mémoires qu’il assure avoir écrit, faute de moyens de correspondance, avec un cure-dent, de l’encre fabriquée à base de suie et des enveloppes de sucre et de chocolat. Imprimés rapidement, ces mémoires vont lui permettre de médiatiser sa cause et ce qui apparaît de plus en plus comme un abus de pouvoir et un acte arbitraire de la part du roi. L’opinion publique achève de basculer en faveur des inculpés. Il devient clair qu’on a rien de sérieux à reprocher aux cinq prisonniers et que La Chalotais est victime d’un règlement de comptes. En novembre 1766, les accusés sont transférés à la bastille.
22 décembre 1766 : double séance au Conseil privé et au Conseil des dépêches. Le roi ordonne de faire “expédier les lettres nécessaires pour éteindre tout délit et toutes accusations“ contre les magistrats bretons emprisonnés depuis plus d’un an. La décision est signifiée au Parlement de Paris, mandé à Versailles en son entier. Les prévenus sont exilés (M. de La Chalotais le sera à Saintes).
17-18 février 1767 : division au sein de l’ordre de la noblesse, aux États de Bretagne. 83 gentilshommes signent un acte de protestation contre les lettres en appelant aux princes du sang.
Fin mai 1767 : début du procès instruit à Rennes contre “les auteurs, complices et distributeurs“ de l’ouvrage anonyme intitulé Tableau des assemblées secrettes et fréquentes des jésuites, et leurs affiliés à Rennes.
8 juillet 1767 : témoignage de Jean Canon, évoquant une tentative d’empoisonnement de M. de La Chalotais.
18 février 1768 : ouverture des États extraordinaires de Bretagne, à Saint-Brieuc.
20 avril 1768 : révocation d’Audouard, subdélégué de l’intendant de Rennes.
Août 1768 : démission du duc d’Aiguillon de la charge de commandant de la Bretagne.
Septembre 1768 : la nomination du duc de Duras à la charge de commandant de la province, calme un moment l'agitation.
12 décembre 1768 : ouverture des États de Bretagne, à Saint-Brieuc.
15 juillet 1769 : enregistrement de l’édit qui rétablit le Parlement de Bretagne. A Paris,
le parlement ouvre une procédure contre Audouard, un des assistants du duc d’Aiguillon dont il apparaît qu’il a appuyé des faux témoignages contre des parlementaires bretons.
Juillet-août 1769 : fêtes données à l’occasion du retour des magistrats du parlement de Bretagne.
5 août 1769 : lettres patentes annulant la procédure qui a abouti au jugement du 5 mai 1768.
12 août 1769 : lettres patentes proclamant que les “magistrats [MM. de Caradeuc et leurs collègues] compris dans la procédure criminelle intentée contr’eux [en 1765-1766] n’ont pas besoin de justification“
septembre 1769 : le duc d'Aiguillon avait obtenue la charge très enviée de lieutenant des chevau-légers de la Garde. Néanmoins, Louis XV l'appréciait peu. En 1742, le Roi avait pris sa maîtresse, Mme de La Tournelle, à d'Aiguillon, alors comte d'Agenois, qui l'avait fort mal pris. D'Aiguillon en voulait aussi à Louis XV de l'avoir privé du procès devant la Cour des Pairs qui aurait pu le justifier des accusations portées contre lui dans l'affaire La Chalotais. On prétend que d'Aiguillon se vengea en faisant de la du Barry sa maîtresse. Quoiqu'il en soit, le Roi se sentant mal à l'aise vis-à-vis de d'Aiguillon, lui montrait de la froideur. Mais en définitive, sur les conseils de Madame du Barry, Louis XV, après avoir formé un nouveau gouvernement avec le dessein de briser la résistance des parlements, finit, non sans une longue hésitation, par nommer d'Aiguillon secrétaire d'État aux Affaires étrangères le 6 juin 1771.
27 août 1774 : Louis XVI rend leur liberté aux exilés qui sont rétablis dans leurs fonctions.
Juillet-août 1769 : fêtes données à l’occasion du retour des magistrats du parlement de Bretagne.
5 août 1769 : lettres patentes annulant la procédure qui a abouti au jugement du 5 mai 1768.
12 août 1769 : lettres patentes proclamant que les “magistrats [MM. de Caradeuc et leurs collègues] compris dans la procédure criminelle intentée contr’eux [en 1765-1766] n’ont pas besoin de justification“
septembre 1769 : le duc d'Aiguillon avait obtenue la charge très enviée de lieutenant des chevau-légers de la Garde. Néanmoins, Louis XV l'appréciait peu. En 1742, le Roi avait pris sa maîtresse, Mme de La Tournelle, à d'Aiguillon, alors comte d'Agenois, qui l'avait fort mal pris. D'Aiguillon en voulait aussi à Louis XV de l'avoir privé du procès devant la Cour des Pairs qui aurait pu le justifier des accusations portées contre lui dans l'affaire La Chalotais. On prétend que d'Aiguillon se vengea en faisant de la du Barry sa maîtresse. Quoiqu'il en soit, le Roi se sentant mal à l'aise vis-à-vis de d'Aiguillon, lui montrait de la froideur. Mais en définitive, sur les conseils de Madame du Barry, Louis XV, après avoir formé un nouveau gouvernement avec le dessein de briser la résistance des parlements, finit, non sans une longue hésitation, par nommer d'Aiguillon secrétaire d'État aux Affaires étrangères le 6 juin 1771.
mars 1770 : le duc d'Aiguillon fait l'objet d'une information judiciaire ouverte contre lui par le Parlement de Bretagne et Le roi dut intervenir pour suspendre les poursuites et casser l'arrêt et le 27 juin 1770, Louis XV étouffe la procédure.
le 2 juillet 1770, le Parlement de Paris avait rendu à l'encontre du duc d'Aiguillon un arrêt d'indignité.
octobre 1771 : Louis XV excédé par la révolte des Parlements, répliqua en fermant le parlement de Bretagne et celui de Paris et imposa une réforme administrative (celle de Maupéou) qui donnera des idées aux Révolutionnaires en 1790.
24 décembre 1770 : le duc d'Aiguillon rentré à la cour, intrigue avec les dévôts jusqu'à obtenir enfin le renvoi du duc de Choisel.
octobre 1771 : Louis XV excédé par la révolte des Parlements, répliqua en fermant le parlement de Bretagne et celui de Paris et imposa une réforme administrative (celle de Maupéou) qui donnera des idées aux Révolutionnaires en 1790.
juin 1773 : La Chalotais, revient en Bretagne pour enterrer sa femme et comme il n'en avait pas le droit, il fut arrêté et exilé à Loches en juin 1774. Le divorce entre la monarchie et l'élite était consommé.
10 mai 1774 : Il faudra la mort de Louis XV pour calmer la situation, du moins un temps. Dès son avènement, Louis XVI restaura le Parlement. Le duc d'Aiguillon fut disgracié et exilé. La Chalotais revint en Bretagne en héros. Il aura passé 10 années en exil.
13 décembre 1774 : La Chalotais fait un retour triomphal à Rennes, escortés par deux cents jeunes hommes à cheval. Il restera encore onze ans en fonction, avant de s’éteindre à l’âge vénérable de 85 ans. Même si elle était dirigée essentiellement par la noblesse, la révolte des années 1760 et 1770, n’est pas sans annoncer les profonds bouleversements qui devaient survenir vingt ans plus tard. Et comme l’a écrit Emmanuel du Rusquec, biographe de La Chalotais : “Le centralisme démesuré, l’arbitraire, l’absence de concertation, la pression fiscale et la violation de l’indépendance des juges ont été parmi les causes essentielles de l’affaire de Bretagne“.
le Parlement intérimaire 1766-1769
Grand'chambre
Présidents
De la Briffe d'Amilly, premier président.
De Boisgelin de Cucé.
De Langle de Beaumanoir.
De Montbourcher de la Maignanne.
Conseillers
Desnos des Fossés*. (sous doyen)
Présidents
De la Briffe d'Amilly, premier président.
De Boisgelin de Cucé.
De Langle de Beaumanoir.
De Montbourcher de la Maignanne.
Conseillers
Desnos des Fossés*. (sous doyen)
Auvril de Trévénégat.
Eveillard de Livois.
Huart de la Bourbansais*.
Eveillard de Livois.
Huart de la Bourbansais*.
Le Roy de la Potherie.
De Brilhac.
Jacquelot du Boisrouvray.
Du Parc*.(du Parc de Kivou - Keryvon)
De Brilhac.
Jacquelot du Boisrouvray.
Du Parc*.(du Parc de Kivou - Keryvon)
Le Febvre de la Brulaire.
Du Pont d'Eschuilly.
De Foucher, père.
De Grimaudet de Gazon.
Geoffroy de Villeblanche.
De Grimaudet de la Marche.
Du Boispéan.
* De Champeaux.
Tournelle
Présidents
De Cornulier de Boismaquean.
De Farcy de Cuillé.(jacques Annabel Gabriel) président à mortier en 1756
Du Pont d'Eschuilly.
De Foucher, père.
De Grimaudet de Gazon.
Geoffroy de Villeblanche.
De Grimaudet de la Marche.
Du Boispéan.
* De Champeaux.
Tournelle
Présidents
De Cornulier de Boismaquean.
De Farcy de Cuillé.(jacques Annabel Gabriel) président à mortier en 1756
Conseillers
De la Bourdonnaye de la Bretesche*.
De la Bourdonnaye de la Bretesche*.
Du Pont des Loges.
De Caradeuc de Keranroy*.(frère de Louis-René de Caradeuc de La Chalotais)
De Caradeuc de Keranroy*.(frère de Louis-René de Caradeuc de La Chalotais)
De Kéroulas.
Bonin de la Villebouquais.
Du Fresne de Virel.
Du Boisbaudry.
Blanchard du Bois de la Muce*.
Bonin de la Villebouquais.
Du Fresne de Virel.
Du Boisbaudry.
Blanchard du Bois de la Muce*.
Le Borgne de Coëtivy*, père.
Trouillet de la Bertière.
Picot de Peccaduc.
Le Loup de la Biliais.
Mesnard des Noyers.
Ferron du Chesne.
Trouillet de la Bertière.
Picot de Peccaduc.
Le Loup de la Biliais.
Mesnard des Noyers.
Ferron du Chesne.
Président
Le Prestre de Châteaugiron.
Conseillers
Conen de Saint-Luc*.
Fabrony de la Prégenterie.
Fourché de Quéhillac.
Jouneaux de Breilhoussoux.
De Fouché de Carheil. (fils)
De la Forest d'Armaillé*.
Boylesve de Chamballan.
De la Bourdonnaye de Montluc*.
De Cornulier, fils.
Bonin de la Villebouquais, fils.
* De Langle de Coëtuhan*.
* De Becdelièvre.
* Le Borgne de Coëtivy, fils.
* Rolland du Roscoat.
* L'Olivier de Tronjoly.
* Des Cognets de Correc.
* Le Borgne de Boisriou.
* Le Vicomte de la Villevolette.
* Ménardeau du Perray.
* Ménardeau de la Charaudière.
Gens du roi
Avocats généraux
Du Parc Porée.
Le Prestre de Châteaugiron.
Procureur général
De Caradeuc, fils.
De Caradeuc de la Chalotais (en survivance et concurrence).
Note : Les noms précédés d'un astérisque sont ceux des magistrats qui ont été exclus du Parlement par l'édit de rappel de cette Compagnie en décembre 1774, tout en conservant les droits et privilèges attachés à leurs offices supprimés, mais sans pouvoir prétendre aucune entrée, séance, ni voix délibérative.
Les noms suivis d'un astérix sont ceux cités sur la gravure “Présidents et Conseillers à la grecque) autrement dit : les “jean foutre“ conseillers non démissionnaires (page 443 de l'affaire de Bretagne).
Les Foucher de Careil et L'année 1769
le château de Careil, lieu où résidait Louis François Foucher (père) et Denis Louis Foucher (fils) |
Auguste Jean Marie de Foucher de Careil (1791-1877) acquiert le domaine de la Forêt neuve entre 1820 et 1824. Il est marié à Caroline Surcouf (1802-1852). En 1826, il reconstruit le château qui a subi un incendie en 1793. le chartrier et les titres des Rieux y ont été brûlés.
C'est le grand-père de Auguste : Louis François Foucher de Careil (1697-1771) qui est avocat au conseil du roi et conseiller au Parlement de Bretagne en 1766 dans le Parlement intérimaire (1766-1769) et qui est concerné dans “l'affaire de La Chalotais“.
Marié deux fois :
• premier mariage le 24 septembre 1723 à Paris avec Sainte Charruault, dont un fils, Denis Louis né le 18 février 1729, marié le 8/08/1757 à Rennes à Sainte de Pellenec (1727-1768)
• deuxième mariage le 29 juillet 1760 avec Anne Marie Jeanne Busnel de la Touche, dont un fils, Guillaume Paul Fidèle né le 2 juillet 1761 à Guérande, marié en 1790 à Marie Françoise Olive de Kerven de Kersulec (1762-1810)
Une liste imprimée
Une liste imprimée
La notice 15 décrit Louis François de Foucher, alors qu'il est âgé de 75 ans, “avoit signé l’acte de démission (rentré le 16 janvier 1766), vexateur public, est tombé depuis six mois dans une imbécilité absolue“. Apparemment, il avait signé l'acte de démission, mais il rentre le 16 janvier 1766 avec le Parlement intérimaire.
La notice 41 donne un portrait peu flatteur de Denis-Louis de Foucher (1729-1768), fils du premier lit : “avoit signé l’acte de démissions [par procuration], rentra le 17 février 1766, très borné, très ignorant, très dur, adultère public, contrebandier à sa terre de Careil près Guerrande, convaincu plus d’une fois de larcin au jeu, et notamment chez le duc de La Trémoille (Jean Bretagne de la Trémoille 1737-1792, président de la noblesse de Bretagne, baron de Vitré) pendant la dernière tenue des États, où il fut pris sur le fait et obligé de rendre l’or dont il s’étoit emparé ; délateur de la compagnie, aux gages du duc d’Aiguillon, qui lui a fait avoir récemment une gratification de mille écus“.
(l'affaire de Bretagne p.314)
(correspondance du chevalier de Fontette -lettre du 19 avril 1767 à M. de La Noue p.573)
(l'affaire de Bretagne p.314)
(correspondance du chevalier de Fontette -lettre du 19 avril 1767 à M. de La Noue p.573)
Guillaume Paul fidèle (1761-1837) fils du deuxième lit, était aussi conseiller au Parlement de Bretagne, comme conseiller aux Enquêtes, mais n'est pas concerné par ces deux notices.
Guillaume Paul fidèle n'avait que 4 ans lorsque se déroulèrent les événements de l'Affaire de Bretagne qui entraîna la démission des magistrats du Parlement de Bretagne. Par la suite, il habitera le “Grand Clos“ au bourg de Glénac. Son fils, Auguste Jean Marie, achètera le domaine de la Forêt neuve entre 1820 et 1824 et il le fera reconstruire le château en 1826.
Il n'est pas exclu d'émettre l'hypothèse suivante : 6o années s'étant écoulées depuis 1765, mais l'affaire ayant eu un tel retentissement, la branche de Foucher issue de Guillaume Paul Fidèle a voulu d'une certaine manière marquer, dans la pierre, la fin de ce parlement intérimaire “le bailliage d'Aiguillon“ et peut-être également de se désolidariser de certains agissements pas très “glorieux“ et plutôt “troubles“ de la branche des Foucher de Careil en la personne de Denis Louis issu du premier lit.
Profitant peut-être de cette reconstruction, Auguste Jean Marie, instruit par son père de tous ces évènements qu'il a vécu, viendra sceller, dans le mur de l'aile Ouest, cette date de 1769 pour perpétuer ce souvenir dans la pierre.
Peut-être est-ce aussi tout simplement l'occasion de marquer la "victoire“ de la noblesse bretonne contre l'absolutisme royal de Louis XV et son “despote“ représentant le duc d'Aiguillon.
En Juillet-août 1769, des fêtes sont données à l’occasion du retour des magistrats du parlement de Bretagne.
Epilogue
En 1769 monte à la Cour de Versailles l'étoile de la comtesse du Barry, nouvelle favorite du roi. Son protégé, le garde des sceaux et chancelier René Nicolas de Maupeou obtient en décembre 1770 le renvoi de Choiseul.
En 1771, un nouveau Parlement sera constitué “Parlement Maupéou“. Il fonctionnera jusqu'en 1774, date à laquelle s'achèvera le règne de Louis XV.
Le duc de Choiseul est remplacé par un triumvirat de trois ministres, le duc d'Aiguillon lui-même, ministre des Affaires étrangères et de la Guerre, l'abbé Terray, seigneur de la Motte Tilly, Contrôleur général des finances, surnommé “vide-gousset“ par ses ennemis, et Maupeou, garde des sceaux.
Les “parlements Maupeou“ sont tournés en dérision par Beaumarchais. Mais peu à peu, en dépit des reproches quant à leur supposée corruption, les nouveaux magistrats trouvent leur place au sein du système judiciaire cependant que le gouvernement, n'ayant plus à craindre de “remontrances“, multiplie les réformes toutes plus hardies les unes que les autres.
Dès son avènement, le 10 mai 1774, le nouveau roi Louis XVI, veut à tout prix se défaire du “triumvirat“ en dépit d'un travail remarquable. Il lui reproche son impopularité, qui est la marque de fabrique des réformateurs, et plus encore sa proximité avec l'ancienne favorite de son grand-père, la Du Barry. Il ne veut pas davantage renouer avec les “choiseulistes“, proches des encyclopédistes et ennemis des dévots, qui reprochent à Choiseul l'expulsion des Jésuites. Faute de mieux, on lui souffle l'idée saugrenue de rappeler en mai 1774 le comte de Maurepas, un ancien ministre de la Marine de Louis XV. Celui-ci a été écarté des affaires depuis 25 ans pour avoir écrit une épigramme contre Mme de Pompadour.
Maurepas devient conseiller occulte du roi et occupe l'appartement de la Du Barry, relié par un escalier secret à celui du roi. Le 24 août 1774, enfin, à l'occasion d'une “saint Barthélemy des ministres“, le ministère Maupeou est congédié et Maurepas devient ministre d'État et chef du Conseil royal des finances, avec Turgot au contrôle général des Finances. Miromesnil, ancien président du Parlement de Rouen, devient garde des sceaux.
Guillaume Paul fidèle n'avait que 4 ans lorsque se déroulèrent les événements de l'Affaire de Bretagne qui entraîna la démission des magistrats du Parlement de Bretagne. Par la suite, il habitera le “Grand Clos“ au bourg de Glénac. Son fils, Auguste Jean Marie, achètera le domaine de la Forêt neuve entre 1820 et 1824 et il le fera reconstruire le château en 1826.
Il n'est pas exclu d'émettre l'hypothèse suivante : 6o années s'étant écoulées depuis 1765, mais l'affaire ayant eu un tel retentissement, la branche de Foucher issue de Guillaume Paul Fidèle a voulu d'une certaine manière marquer, dans la pierre, la fin de ce parlement intérimaire “le bailliage d'Aiguillon“ et peut-être également de se désolidariser de certains agissements pas très “glorieux“ et plutôt “troubles“ de la branche des Foucher de Careil en la personne de Denis Louis issu du premier lit.
Profitant peut-être de cette reconstruction, Auguste Jean Marie, instruit par son père de tous ces évènements qu'il a vécu, viendra sceller, dans le mur de l'aile Ouest, cette date de 1769 pour perpétuer ce souvenir dans la pierre.
Peut-être est-ce aussi tout simplement l'occasion de marquer la "victoire“ de la noblesse bretonne contre l'absolutisme royal de Louis XV et son “despote“ représentant le duc d'Aiguillon.
En Juillet-août 1769, des fêtes sont données à l’occasion du retour des magistrats du parlement de Bretagne.
Epilogue
En 1769 monte à la Cour de Versailles l'étoile de la comtesse du Barry, nouvelle favorite du roi. Son protégé, le garde des sceaux et chancelier René Nicolas de Maupeou obtient en décembre 1770 le renvoi de Choiseul.
En 1771, un nouveau Parlement sera constitué “Parlement Maupéou“. Il fonctionnera jusqu'en 1774, date à laquelle s'achèvera le règne de Louis XV.
Le duc de Choiseul est remplacé par un triumvirat de trois ministres, le duc d'Aiguillon lui-même, ministre des Affaires étrangères et de la Guerre, l'abbé Terray, seigneur de la Motte Tilly, Contrôleur général des finances, surnommé “vide-gousset“ par ses ennemis, et Maupeou, garde des sceaux.
Les “parlements Maupeou“ sont tournés en dérision par Beaumarchais. Mais peu à peu, en dépit des reproches quant à leur supposée corruption, les nouveaux magistrats trouvent leur place au sein du système judiciaire cependant que le gouvernement, n'ayant plus à craindre de “remontrances“, multiplie les réformes toutes plus hardies les unes que les autres.
Dès son avènement, le 10 mai 1774, le nouveau roi Louis XVI, veut à tout prix se défaire du “triumvirat“ en dépit d'un travail remarquable. Il lui reproche son impopularité, qui est la marque de fabrique des réformateurs, et plus encore sa proximité avec l'ancienne favorite de son grand-père, la Du Barry. Il ne veut pas davantage renouer avec les “choiseulistes“, proches des encyclopédistes et ennemis des dévots, qui reprochent à Choiseul l'expulsion des Jésuites. Faute de mieux, on lui souffle l'idée saugrenue de rappeler en mai 1774 le comte de Maurepas, un ancien ministre de la Marine de Louis XV. Celui-ci a été écarté des affaires depuis 25 ans pour avoir écrit une épigramme contre Mme de Pompadour.
Maurepas devient conseiller occulte du roi et occupe l'appartement de la Du Barry, relié par un escalier secret à celui du roi. Le 24 août 1774, enfin, à l'occasion d'une “saint Barthélemy des ministres“, le ministère Maupeou est congédié et Maurepas devient ministre d'État et chef du Conseil royal des finances, avec Turgot au contrôle général des Finances. Miromesnil, ancien président du Parlement de Rouen, devient garde des sceaux.
Les Rieux-Asserac et l'année 1769
Une autre hypothèse concernant cette date de 1769, peut également être envisagée.
En 1761, le comté de Rieux et le domaine de la Forêt neuve viennent d'être vendus par Marie Anne Guyonne Danycan (veuve de Charles Huchet de la Bédoyère), à Louis-Auguste de Rieux-Asserac (1691-1767) marié à Claude Louise Jeanne d'Illiers d'Entragues.
Le comté rentre à nouveau, 100 ans après, dans la famille Rieux. En 1661, le comté de Rieux propriété de la branche Rieux-Rochefort (louise de Rieux x René de Lorraine) avait été vendu par leur petit-fils François II de Lorraine (1623-1694) à Henri de Guénégaud duc d'Elbeuf (1607-1674).
Le fils de ce dernier, Henri de Guénégaud (1647-1722) suite à une saisie-arrêt sur ses terres sera obligé de vendre le comté de Rieux en 1697, à Noël Danycan, riche armateur-négociant de Saint-Malo, et qui en 1704, l'offrira en dot à sa fille Marie-Anne Guyenne lors de son mariage avec Charles-Hubert de La Bédoyère (1683-1759), procureur général au Parlement de Bretagne.
Devenue veuve, Mme Danycan vendra le comté de Rieux en 1761 à Louis-Auguste de Rieux-Asserac (1691-1767) marié à Claude Louise Jeanne d'Illiers d'Entragues.
Le fils de ce dernier, Henri de Guénégaud (1647-1722) suite à une saisie-arrêt sur ses terres sera obligé de vendre le comté de Rieux en 1697, à Noël Danycan, riche armateur-négociant de Saint-Malo, et qui en 1704, l'offrira en dot à sa fille Marie-Anne Guyenne lors de son mariage avec Charles-Hubert de La Bédoyère (1683-1759), procureur général au Parlement de Bretagne.
Devenue veuve, Mme Danycan vendra le comté de Rieux en 1761 à Louis-Auguste de Rieux-Asserac (1691-1767) marié à Claude Louise Jeanne d'Illiers d'Entragues.
Leur fils Louis François Cyr (1750->1792) se marie le 21/09/1767 à Marie Anne de Saulx-Tavannes (1749-1772) et devient comte de Rieux.
Leur fils Louis Charles de Rieux-Asserac (1768-1795) sera fusillé peu après qu'il ait débarqué avec l'armée des immigrés commandée par Sombreuil à Quiberon en 1795.
A cette époque, le château de La Forêt-Neuve à Glénac était sous la gestion d'un régiseur Monsieur Joyau de Couesnongle, jusqu'à sa confiscation comme bien d'émigré, selon la loi du 28 mars 1793.
Leur fils Louis Charles de Rieux-Asserac (1768-1795) sera fusillé peu après qu'il ait débarqué avec l'armée des immigrés commandée par Sombreuil à Quiberon en 1795.
A cette époque, le château de La Forêt-Neuve à Glénac était sous la gestion d'un régiseur Monsieur Joyau de Couesnongle, jusqu'à sa confiscation comme bien d'émigré, selon la loi du 28 mars 1793.
Louis François Cyr et son père Louis-Auguste ont été contemporain des évènements liés à “l'Affaire de Bretagne“. Ils n'ont pas pu être ne pas être informés des implications profondes engendrées par la démission “en bloc“ du Parlement de Bretagne. Et même s'ils n'ont pas vécu au château de la Forêt Neuve, la cause défendue par La Chalotais et soutenue par la noblesse bretonne contre le despotisme du duc d'Aiguillon, devait ne pas les laisser indifférents. La Chalotais personnifiait l'esprit provincial aux prises avec le pouvoir central. Il était vu comme une sorte de “patriote“ breton faisant passer l'intérêt de la province avant l'obéissance qu'exige le roi.
L'aile Ouest du château de la Forêt neuve sur laquelle se trouve le cabochon et la date de 1769, est la partie la plus ancienne, la plus XVe-XVIe siècle (le château avait été construit et achevée en 1550), la plus “authentique“, la moins “remaniée“ (l'escalier tournant à retours sans jour, construit dans-œuvre).
Peut-être faut-il voir dans ce cabochon 1769, simplement une marque pour mémoriser la réintégration du comté de Rieux et du château de la Forêt Neuve, (100 ans après qu'il ait été vendu par François II de Lorraine, héritier de la succession de la branche aînée des Rieux-Rochefort, à Henri de Guénégaud, marquis de Plancy) dans sa famille d'origine en la personne de Jean V de Rieux-Châteauneuf qui construisit le château en remplacement d'un ancien relais de chasse.
Petit clin d'œil de l'histoire
En septembre 2017, deux cent quarante huit ans après l'affaire de Bretagne, le Parlement de Bretagne, au nom du peuple breton, apporte son soutien total et indéfectible au peuple catalan, et reconnaît d'ores et déjà les autorités actuelles et futures du Gouvernement et du Parlement de la Généralité de Catalogne.
En ces jours sombres pour la démocratie, nous, parlementaires bretons, élus démocratiquement en novembre 2016, tenons à exprimer notre soutien au peuple catalan, et à leurs représentants du Gouvernement et du Parlement.
L’histoire se répète : les grandes puissances n’apprennent jamais de leurs erreurs, et cela montre bien une totale incompétence sinon un refus d’accepter les peuples qui les composent, de partager avec eux, de les écouter et de leur reconnaître le Droit Imprescriptible à l’auto-détermination.
Le 15 juillet 1769 est enregistré l’édit qui rétablit le Parlement de Bretagne
Petit clin d'œil de l'histoire
En septembre 2017, deux cent quarante huit ans après l'affaire de Bretagne, le Parlement de Bretagne, au nom du peuple breton, apporte son soutien total et indéfectible au peuple catalan, et reconnaît d'ores et déjà les autorités actuelles et futures du Gouvernement et du Parlement de la Généralité de Catalogne.
En ces jours sombres pour la démocratie, nous, parlementaires bretons, élus démocratiquement en novembre 2016, tenons à exprimer notre soutien au peuple catalan, et à leurs représentants du Gouvernement et du Parlement.
L’histoire se répète : les grandes puissances n’apprennent jamais de leurs erreurs, et cela montre bien une totale incompétence sinon un refus d’accepter les peuples qui les composent, de partager avec eux, de les écouter et de leur reconnaître le Droit Imprescriptible à l’auto-détermination.
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