jeudi 16 juin 2016

Quinze lettres de “poilus“ de Glénac pendant la guerre 14-18

Quinze lettres de juillet 1910 à avril 1918, conservées précieusement par la famille Lainé depuis le début de la guerre de 1914, constituent une sorte de témoignage discret de ces années de guerre. Six ont été écrites par Jean-Louis Lainé, cinq par François Chevalier et les autres par Joseph Sébillet, françois Méaude, Joseph Chevalier et jeanne-Marie Lainé.
Au front comme en arrière les soldats sont confrontés a des aléas de toutes sortes : le froid, la faim, la peur, l'attente, les privations, la maladie, les blessures, la crainte de ne pas revenir vivants de cet “enfer“. Les “poilus“ s'inquiètent pour eux, mais également pour ceux et celles de leurs proches restés au “pays“ et qui doivent vaille que vaille continuer dans leurs champs, à labourer, semer, récolter et faire face aux soucis quotidiens qu'ils rencontrent dans l'exploitation de leurs terres, semailles, vergers, de leurs bétails...
Loin du “pays“, ils attendent "la lettre" qui va leur donner des nouvelles de leur mère, père ou sœur, des nouvelles des autres conscrits, des nouvelles de la fiancée...
Ils écrivent, aussi, au crayon de bois, pour donner de "leurs nouvelles", pour rassurer, pour demander qu'on leur tricote un bonnet ou des chaussettes chaudes en laine, pour faire part de leurs états d'âme, de leur santé.
Ils informent succinctement de leurs changements d'affectation, de régiment, de compagnie, de leur secteur postal, ils écrivent sur tout et sur rien... Ils s'en remettent à la sainte protection du bon Dieu et de la Sainte Vierge pour que cette terrible guerre cesse au plus vite et qu'ils puissent avoir le bonheur de revoir, un jour, leurs familles...
La lettre est le seul lien qui les relie à leurs familles

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Lettre 1 du 31 juillet 1910
Chronologiquement, la première de ces lettres a été écrite en juillet 1910
par Joseph Sébillet de Tréhat. La guerre n'est pas encore déclarée. C'est encore la “belle époque“ et le seul souci de Joseph Sébillet, c'est d'inviter une demoiselle à la foire de Saint-Laurent-sur-Oust.

Lettre du 31 juillet 1910 de Joseph Sébillet
Glénac le 31 juillet 1910

Chère amie,

Aujourd’hui je sacrifie un 
petit instant pour m’entretenir 
un peu avec toi et pour te 
dire que je suis toujours en 
parfaite santé et je désire que 
ma présente lettre te trouve 
dans la même disposition donc 
elle va me quitter.
Chère amie
Voilà huit jours qu’on parlait 
de la Saint-Laurent alors c’est 
pour savoir si tu veux y venir 
car je serai très content d’
aller faire un petit voyage avec 
toi mais chère amie je ne sais pas 
bien sûr si c’est dimanche en huit 
ou dimanche en quinze ; mais enfin 
tu doit peut-être bien toi le savoir 
alors tu n’auras qu’à me faire une 
petite réponse ; et tu me diras à quelle 
heure que tu te rendras ou bien 
si tu veux ma tendre au passage 
on boiera un ver, ça fait que ça nous 
donnera des jambes pour faire 
la route de Saint-Laurent
Enfin chère amie
Tâche d'y venir je serai très 
content. Rien autre chose 
pour autourd’hui je 
fini ma lettre en t’embrassant 
de loin. Ton ami toujours 
dévoué.

Joseph Sébilet 
Tréhat

Une petite réponse 
pour savoir si tu veux 
y venir oui ou non

au plus vite

Joseph Sébillet est incorporé en septembre 1904 comme 2e canonnier-conducteur au 22e régiment d'artillerie. Il est mis en disponibilité le 18 septembre 1906. Il passe alors dans la réserve et est affecté du 15/02 au 9/03/1910 au 35e régiment d'artillerie de campagne à Vannes. dans la fiche-matricule de recrutement n°941 il est décrit de la manière suivante : cheveux et sourcils châtains, taille 1.61m.
ascendance et descendance simplifiée de Joseph Sébillet
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Lettre 2 du 24 mars 1911
écrite par François Méaude qui devait avoir environ vingt ans (donc né vers 1891). Il devait travailler chez Colineaux à La Gacilly. Qui est cette “Jeanne“ à qui il déclare sa flamme !
Lettre de François Méaude du 24 mars 1911

La Gacilly le 24 mars 1911

Ma chère Jeanne

Je m’emprresse de t’écrire ces deux 
ou trois mots pour te prouver mes plus 
sincères amitiés
Et je serais très content de recevoir 
un petit mot de toi de manière que 
je saurais à quoi m’en tenir
Quand (chant !) qu’à moi je ne peux trouver autre 
à mon goût que toi
Dans l’attente de recevoir ce petit mot 
je t’embrasse de tout mon cœur

Méaude François 
chez Colineaux à La gacilly 

Morbihan
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Lettre 3 du 22 janvier 1915
elle est envoyée à sa femme Jeanne Lainé à la Pichardais, par François Chevalier de Sainte-Menehould dans la Marne (situé au sud de la forêt d'Argonne), sans doute de l'hôpital de cette ville où il est en convalescence, suite à des problèmes cervicaux. Il vient d'y passer 26 jours. Il y est rentré le mardi 29 décembre 1914. Une semaine après lui, c'est Mathurin Marquet qui entre également à l'hôpital de Sainte-Menehould le lundi 4 janvier 1915.
La commune est occupée par l'armée allemande juste avant la bataille de la Marne, le 4 septembre 1914. Le 15 septembre 1914, à la suite d'une contre-offensive, les Allemands quittent la ville qui devient “ville de guerre“. À partir du mois de janvier 1915, Sainte-Menehould est le poste de commandement de la 3e Armée du Général Sarrail. La ville subit son premier bombardement au canon le 26 avril 1915. 
François Chevalier, né en 1877, fait partie de la classe 1897. il fait son service militaire au 15e bataillon de chasseurs où il est incorporé le 15 septembre 1898 comme chasseur de 2e classe. Il termine son service le 24 septembre 1901, et passe dans la réserve. 
En août 1914, il est rappelé à l'activité. C'est dans ce contexte qu'il se retrouve à Sainte-Menehould.
Plus tard, en juin 1915, il enverra une lettre d'Auray, où il est affecté au 85e régiment territorial, 26e compagnie.


Lettre de François Chevalier envoyée de Sainte-Menehould le 22 janvier 1915, où il se trouve en convalescence, suite à des problèmes cervicaux.


Sainte-Menehould le 22 janvier 1915 (vendredi)

26 jours d'hôpital

Ma chère Jeanne

Je t'envoie ces quelques lignes pour
te remercier de ton aimable petite
lettre que j'ai reçu hier matin avec
beaucoup de plaisir car il y avait déjà
un p…… que je n'avais pas reçu
de nouvelles de Glénac mais il y
avais déjà 11 jours qu'elle était à
me chercher. J'en ai reçu une autre
hier soir de la chaussée et aujourd'hui
j’ai attendu que la visite
aurait été passé pour t’écrire
car je croyais être évacué en
convalescence car je suis bien
guéris de toute maladie mais
Il faudra un peu de repos pour
reprendre les forces perdues depuis
un mois car voilà un mois

Aujourd'hui que je suis arrivé à
Sainte-Menehould et je n'avais
pas encore goûté le pain
de cette petite ville, qu'aujourd'hui
car la visite de ce matin, le médecin
m’a ordonné ce qu'on appelle le petit
régime. On a un quart de vin et
une portion de viande en plus.
Enfin il n'a pas dû me trouver
assez fort pour voyager aujourd'hui.
Mais je pense que ce sera pour
demain et aussitôt que je serai
rendu où on nous envoie en convalescence.
j’écrirai à Marie pour lui donner
ma nouvelle adresse. Donc
Chère belle-soeur vous pouvez
vous rassurer et être tranquille,
je suis pour ainsi dire guéri et
je n'attends que le jour pour
sortir de l'hôpital. Dans la première lettre
que j'avais écrit à Marie, je
lui disait qu'il y avait un autre
de Glénac à l'hôpital avec moi.
tu ne parleras pas à personne
si il ne l'a pas envoyé chez lui

Mais je n'avais pas voulu le
nommer car je  ne savait pas s'il avait
prévenu sa famille mais je peux
te le dire aujourd'hui car hier
tu me parlais sur ta lettre de
Sa femme, c'est Mathurin Marquet.
Il avait rentré le 4 janvier à l'hôpital
huit jours après moi, et il est parti
de ce matin comme convalescent.
Et on ne sait pas où on va que lorsque
l’on est rendu mais on était pas
dans la même salle et on ne pouvait
se communiquer quelques nouvelles
que pour les infirmiers, mais ce matin
j’ai été un peu surpris, je l'ai vu
rentré dans la salle où je suis et il
venait me dire au revoir. Je lui ai
demandé si il y avait longtemps qu’il
avait reçu des nouvelles de Glénac et il
m’a répondu qu'il en avait reçu, mais
pas de bonne. Alors j'ai voulu lui
demander ce qu'il y avait. Il m'a dit c’est
ma femme qui est très mal
que Marquet est malade lui aussi
car ça pourrait rendre sa femme plus malade

Et c'est tout ce qu'on a pu se dire.
La voiture était à la porte qui
attendait tous ceux qui partaient
pour les conduire à la gare, et on
s’est serré la main le coeur bien
attristé de notre séparation car 
pendant la campagne, on est pas
sûr de se revoir, car le voilà lui, parti
d’un côté, moi d'un autre et Richard
qui reste dans les environs de cette
ville, donc nous voilà tout les
bien séparés les uns des autres.
Enfin ma chère Jeanne tu me parles
d’un colis que je voulais demander, mais
pour le moment je n'ai besoin de rien, ni
argent, ni effets. Quand tu auras reçue
ma lettre, tu en verras de mes nouvelles à
Marie, et tu lui dira qu’ellel peut dormir
tranquille, que je n'attends que le jour pour
sortir de l'hôpital et que dans quelques
Jours, elle recevra de mes nouvelles donc
au revoir. Chère belle-soeur, bien le bonjour
à mon père et à ma mère ainsi qu'à
Jean-Louis et Adrienne. Je termine en
vous souhaitant une bonne santé et
je vous embrasse de tout mon coeur

Chevalier François

ascendance et descendance simplifiée de François Chevalier et Jean-Louis Lainé (beaux-frères)
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Lettre 4 du 19 mars 1915
elle est envoyée par Joseph Chevalier. Il a été à son incorporation en 1908, affecté au régiment d'infanterie de Vitré puis libéré le 25 octobre 1912. Rappelé à l'activité en août 1914, au 6e régiment de Génie d'Angers comme soldat détaché. 
Sa compagnie de sapeurs-mineurs a dû être employée à creuser des boyaux et des tranchées à proximité des premières lignes et participer dans le secteur Écuries-Roclincourt en Artois, à une guerre de mines très pénible. Il écrit en parlant de ce secteur "ce sale coin“ où il craint que ce soit “sa dernière demeure“ où il faut veiller chaque nuit  “si on ne veut pas que les boches viennent nous rendre visite“.

Début 1915, partout on s’enterre. C’est la première période des tranchées. C’est une guerre d’usure. Les fantassins sont transformés en terrassiers et manient plus souvent la pelle que le fusil. Le matériel pour creuser les tranchées est primitif et insuffisant. La nuit, tout le monde est sur pied pour parer à toute attaque et pour exécuter les travaux de terrassement qui exigent un très nombreux personnel. À cela il faut ajouter un temps affreux, une pluie continuelle. La guerre de mines se définit par l’exécution de sapes qui permettent d’avancer à couvert vers l’ennemi. Les sapes sont reliées par des parallèles. Lorsqu’elles sont suffisamment près de l’ennemi, les sapeurs amorçent une entrée de galerie de mine pour conduire à un fourneau qui sera chargé d’explosif (cheddite) et dont la charge varie. Ces fourneaux sont placés en général sous des points particulièrement exposés et fortifiés de la ligne ennemie. L’explosion des fourneaux produit d’énormes entonnoirs qui détruisent les organes de défense et ouvrent dans les réseaux de fil de fer, de vastes brèches permettant à l’assaillant de pénétrer dans les tranchées de l’adversaire. Souvent, l’ennemi, éventait ces travaux souterrains et faisait alors des contre-mines (camouflet) au-dessous de celles de l’adversaire, y installait des fourneaux et s’efforçait de la faire sauter avant de sauter lui-même. chacun devient à la fois, le chat et la souris.
Les galeries sont en général infestées par les gaz délétères venant des explosions. Les accidents sont nombreux au début, le nombre des sapeurs indisponibles à la suite de commencement d’asphyxie est assez élevé. Tout ce que demande Joseph Chevalier c'est que “Dieu le conserve en vie“ et lui permette de revoir ce “beau petit pays de Glénac“.



Lettre de Joseph Chevalier envoyée le 19 mars 1915. Il doit être avec le 6e régiment du Génie en Artois pendant les épisodes de la “guerre des mines“

le 19 mars 1915 (vendredi)

Bien chère amie

Je profite aujourd’hui d’un 
moment pour t’envoyer de mes 
nouvelles. Je te dirai que 
je suis toujours en bonne 
santé et je désire que cette 
lettre te trouve ainsi qu’elle me 
quitte. Je te dirai que je 
travaille tous les jours à faire 
des mines. On travaille en dessous 
des boches. Je te l’assure que 
c’est du travail qui n’est 
pas trop agréable. On ne sait pas 
l’heure ou le moment ou 
on le fait sauter les uns 
les autres tous les jours. 
Ils y en reste qui sont 
engloutis sous les décombres. 
On est à 20 mètres des boches 
dans les tranchées.Alors, il 
faut ouvrir l’œil et le bon, 
sinon on serait surpris au 
moment ou on ne s’attend 
le moins. Alors il faut veiller
jours et nuits si ne veut pas que 
les boches viennent nous rendre 
visite. Je te l’assure que c’est 
un sale coin. Je crois que 
ça sera la dernière demeure 
pour beaucoup d’entre nous, 
car  il y en a déjà des 
mille qui reposent au repos 
éternel sans compter ceux
qui y seront d’ici la fin 
de cette horrible guerre. 
Je te l’assure que quand 
(on !) voit autant de 
victimes comme il y en a, 
sans le croire, on se fait 
des cheveux. On met toutes 
les peines, les souffrances et 
le chagrin sous les (pioches !) 
si non on ne vivrait pas.
Alors espérons que Dieu nous 
conserve jusqu’à la fin. 
Ce serait une grande joie, 
mais en attendant ce jour, 
il y a encore beaucoup de 
traverses qui seront dure et 
terrible. Mais tout ce que 
je demande la fin et le 
jour de revoir ce beau 
petit pays de Glénac que 
j’y pense si souvent.
Chère amie, je ne t’en met 
pas davantage pour aujourd’hui. 
je pars au travail voir les 
C.té…… dans les galeries souter
raines. je te l’assure que les rencontres 
ne seront pas agréables. je termine 
en t’envoyant mes meilleurs 
baisers et amitiés. Reçois d’un 
ami  …. sincères les meilleures 
salutations. Au revoir en attendant 
de tes nouvelles, beaucoup de 
nouvelles du pays.

Monsieur Chevalier Joseph
soldat détaché au 6e Génie - compagnie
secteur postal 74 :   5e/1



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Lettre 5 du 5 juin 1915
de François Chevalier qui est alors au 85e Régiment Territorial, 26e compagnie, 5e escouade. 
Cette lettre est envoyée d'Auray à son épouse Jeanne-Marie Lainé qui est cultivatrice à la Chaussée. Ils se sont mariés en octobre 1908 et ont déjà deux enfants : Dominique né en août 1909 et Jean-Louis né en juin 1912. Étant à Auray, sa femme a dû venir le voir car, dans la lettre, il lui demande si son voyage de retour s'est bien passé. Il évoque un certain “Berdingais“ : sans doute un soldat de Glénac de La Chaussée, Roussimel, le Pommeret, le Pâtis, ou du Haut-Sourdeac, puisqu'il demande de faire “passer le bonjour“ à sa femme. François Chevalier s'en remet à “notre bonne mère“ : Sainte Anne d'Auray et lui demande de la garder des horreurs de cette triste guerre, de passer encore “des jours heureux ensemble“. Il embrasse ses “deux petits garçons“ qui ont 6 et 3 ans.

Dans le JMO du 85e RIT, 4e Btn, (26N 791/17) à la date du 1er décembre 1914 : “départ, par voie de fer, d'un détachement de 300 hommes des classes 1899-1898-1897, pour rejoindre le dépôt commun de Vannes“. Sachant qu'il était à Auray en juin 1915, il n'est pas impossible que François Chevalier ait fait parti de ce transport pour rejoindre Vannes et puis Auray.

Lettre de François Chevalier envoyée d'Auray le 5 juin 1915.



ascendance et descendance simplifiée de François Chevalier et Jean-Louis Lainé (beaux-frères)
Auray, 5 juin 1915 (samedi)

Chère épouse

Je t’envoie ces quelques mots 
pour te donner de mes nouve
lles qui sont toujours très 
bonnes et je désire que ma 
présente lettre te trouve 
de même ainsi que les enfants 
et Alphon(sine !) tous en bonne 
santé. Enfin ma chère amie 
je te dirais que je n’ai pas 
encore reçu des nouvelles de 
ton retour, mais faut espérer 
que tu aurais fait un bon 
voyage à t’en retourner ainsi 
que Jeannette. Hier soir j’ai 
été voir au bureau de la 27e 
compagnie si je n’avais pas 
de lettre et il y a des camarades 
qui m’ont dit que j’en avais 
une, mais comme j’ai changé 
de compagnie, je ne l’ai pas 
encore touché. peut-être que 
je la recevrais aujourd’hui. 
Je te dirais que je ne connais 
pas grand camarade à la 
compagnie où je suis. Il n’y avait 
que mon lièvre que je t’avais 
montré dimanche mais il était 
trop courageux pour sauter 
les fossés.Il s’est fait une 
entorse au pied et il est parti 
à l’infirmerie.Berdingais 
est à la même compagnie 
que moi mais on est pas dans 
le même cantonnement, alors 
on ne se voit que quand 
on va à l’exercice sur les 
lande d’Auray à moins qu’on 
se rencontrent le soir en ville. 
Je l’ai vu hier soir. Il m’a dit 
que si j’écrivais, que fallait 
te dire de bien souhaiter le 
bonjour à sa femme et qu’il 
se porte bien. Aujourd’hui, 
je suis de service à la gare. 
On se dit qu’il devait passer 
plusieurs trains de prisonnier 
et de blessés. Rien de nouveau 
à te raconter. Je suis très bien 
mais j’ai resté 3 jours de repos 
encore cette semaine.
Et toi, chère et bien aimée 
épouse, j’espère que tu dois 
être bien rétablie de ton 
voyage auquel j’ai été heureux 
de te voir en la compagne à faire 
(ce !) voyage à notre bonne mère 
auquel je la prie tous les jours 
de nous conserver la santé et de nous 
protéger contre les horreurs de cette 
triste guerre pour qu’un jour on 
aurait le bonheur  de nous rejoindre 
en pleine santé et passer encore 
de longs jours heureux ensemble. 
Donc, en attendant le plaisir de te revoir, 
je termine en t’embrassant bien tendre
ment et de tous mon cœur ainsi que 
mes chers petits garçons.Ton mari 
qui t’aime et pense toujours à vous

Chevalier François
85e Territorial
26e compagnie au Mané-Guen
5e escouade

Auray - Morbihan

(écris en travers)
Demain dimanche si tu reçois cette petite lettre, l’après-midi fais moi
une petite lettre Vero……  que tu ferai bien

que ……… mots  me ….  …………….    pour  …… ……… de tes nouvelles

et …  …  ………..   bien  p..la  ……..

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Lettre 6 du 12 août 1915
envoyée par Jean-Louis Lainé à sa sœur (sans doute Jeanne Marie épouse de François Chevalier).
Il est encore au 79e régiment d'infanterie puisqu'il donne cette adresse en fin de lettre mais il a changé de compagnie. Il est à la 35e compagnie, 1ere section, 9e bataillon mobile.
Il souhaite : “un très grand bonjour de ma part à François Morice ainsi qu’à Louis Jagut ainsi qu’à mon cousin Jean Louis ainsi qu’à mes tantes et à marie“.


Lettre de Jean-Louis Lainé du 12 août 1915, adressée à sa sœur

jeudi 12 août (1915)

Ma chère sœur

Sitôt  je rends réponse à ta
lettre que je viens de recevoir
à  lainent (l'instant) qui m’a fait plaisir
en apprenant que vous étiez tous
en bonne santé tan que moi
Je suis toujours en bonne
santé aussi et je désire que
ma présente lettre vous trouve
dans la même disposition
qu’elle me quitte. je te dirais
que j’étais bien en peine 
de vous depuis huit jours 
que je ne recevais pas 
de vos nouvelles. cela me
tenait bien en peine. je 
pensais que vous avez an…
eut d’autres malheurs. J’avais

plus envie. Je pleurais …………
ch…….. quand j’ai reçu la
lettre, je pensais pas très
la ………té Je croyais
avoir  renvoyer l’autre …….
enfin que vous aviez été
d’a tan sans me rendre
réponse sitôt  ….. ma fait
bien plaisir que de recevoir
de vos nouvelles surtout 
dans la position que
nous nous trouvons, je
suis toujours en peine
de ce qui se passe si…
tu souhaitera un très grand
bonjour de ma part à
François Morice ainsi 
qu’à Louis Jagut ainsi
qu’à mon cousin Jean
Louis ainsi qu’à mes tantes
et à marie. Vous m’envierez
un peu d’argent

Tu me dis qu’il ne fait pas
beau tant (temps) par chez nous
par là-bas.mais il paraît qu’il fait
de l’orage presque tous les 
jours, je vois que vous n’avez
pas quitté tout de suite de si…
il doit pas to… commencer à
sizé. Il doit être tous tombé
aux tant qui a fait. Rien autre
à vous dire. Bien le bonjour
à François Chevalier s’il est
de retour. je finis en vous
embrassant tous de loin.

Ton frère, 
jean Louis Lainé
79e d’infanterie
35e compagnie1ere section
9e bataillon mobile
secteur postal 176 ……….

au revoir

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Lettre 7 du 16 septembre 1915
de François Chevalier à sa belle-sœur (sans doute Marie-Françoise Cheval marié à Louis Chevalier, son frère aîné, le 2 décembre 1900). Il évoque au début de cette lettre : Adrienne qui n'est autre que Adrienne Lainé, la plus jeune sœur de sa femme Jeanne-Marie. Il a l'air d'être en attente de permission, car il a reçu un certificat pour labour et semailles. Par contre, il n'a pas encore de date pour cette permission.
Il évoque également le battage du blé noir et le ramassage des pommes de terre que sa mère et sa sœur ont dû faire ainsi que les fatigues engendrées et leur rappelle qu'elles auraient dû utiliser la batterie si toutefois cette dernière venait au village du Haut-Sourdéac. Il conseille également à sa mère et à sa sœur d'acheter “un panier de vin“ chez Duval : cela leur redonnerait des forces. Il parle de Jean-louis (Lainé) son beau-frère, qui lui a écrit et enfin il attend avec impatience le jour où la paix reviendra pour vivre heureux

Lettre de François Chevalier envoyée d'Auray le 16 septembre 1915.
Auray  16 septembre 1915 (jeudi)

Chère Belle Sœur

Je t’envoie deux mots pour 
te donner de mes nouvelles qui 
sont toujours très bonnes pour 
le moment et je désire que 
ma présente lettre te trouve 
de même ainsi que ma mère 
et Adrienne. Des nouvelles d’Auray 
je n’en connais plus beaucoup. 
pour le moment ils nous ont encore 
dit hier de faire venir des certificats 
de labour et de semailles. Moi,j’ai 
reçu le mien, mais ils nous disent 
pas quand ils commenceront à 
nous faire avoir ces permissions. 
Ce serait cependant le moment 
de nous faire envoyer pour vous aider à 
finir de battre le blé noir et 
à tirer les pommes de terre car 
il fait toujours beau temps et 
si vous êtes obligé de battre avec 
les fléaux, vous allez encore avoir 
bien des fatigues. J’avais dit à 
Marie de faire son possible pour 
battre avec la batterie si elle 
vient à Sourdéac. Ce sera bien moins 
de train pour elle et toi. Ma chère 
Jeanne je pense que tu doit 
être bien maintenant car les 
jours que j’étais en permission, 
tu n’étais pas très bien. Ce ne doit 
être que la fatigue de ces travaux 
si pénible que vous avez eu 
cet été. Marie est la même 
chose que vous. Vous êtes trop 
courageuse pour travailler et 
vous ne vous soignez pas assez. 
Te font dire à ma mère 
et à Marie qu’il achète un 
panier de vin chez Duval (pour)
eux deux et dans des moments 
de fatigue vous en prendriez et 
cela vous donnerait des forces et vous 
remettrait un peu des travaux 
si durs que vous avez enduré 
pendant la moisson. Tu dira 
cela à Marie car je ne mettrais pas 
cela sur ces lettres car les autres n’ont 
pas besoin de le savoir. Je lui 
avais déjà dit cela quand j’avais été 
en permission et il faut le faire 
puisque vous travaillez si dur. 
Il faut vous soigner aussi, et 
mon beau-frère et moi nous 
serons heureux de vous trouver tous 
en bonne santé à la fin de 
cette triste et dure campagne. 
Et je vas te dire que j’ai 
reçu des nouvelles de Jean Louis 
les premiers jours de la semaine, 
et toutes ces nouvelles sont très 
bonnes. Il me dit qu’il venait 
de recevoir de vos nouvelles 
et il dit qu’il se porte très bien 
et qu’il se trouve encore un peu 
en arrière. Il me dit qu’il en avait 
déjà envoyé une autre lettre, 
il y a quelque temps, mais comme 
les lettres nous sont si mal distribuées 
à la compagnie, il se peut très 
bien que je ne l’aurais pas touché. 
Alors chère belle-sœur, je ne vois 
plus grand chose à te dire pour 
le moment. Ne vous faites pas 
trop d’inquiétudes. Il faut espérer 
que cela changera sans trop 
tarder et qu’on aurait le 
bonheur de se revoir heureux 
et vivre en paix comme par le 
passé. En attendant ce beau 
jour de Paix et de liberté, je te 
souhaite une bonne santé ainsi 
qu’à ma mère et Adrienne 
et je vous embrasse de tout mon
cœur. Bien le bonjour à Marie 
et aux enfants. Ton beau-frère qui 
pense toujours à toi et te serre cordialement
la main

Chevalier François
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Lettre 8 du 1er octobre 1915
Lettre adressée par Jean-Louis Lainé à Marie-Joseph Jagut (sa mère) et à une de ses sœurs : Augustine, jeanne-Marie, ou Adrienne.
Il est alors au 79e régiment d'infanterie. Ce régiment à cette date attaque Maricourt (somme) après avoir enlevé à l'ennemi le plateau de Cappy, Dompierre, Becquincourt. Pendant ce mois d'octobre, ce sont des combats sanglants devant Maricourt, à Carnoy (somme), puis plus au nord, à Monchy (Pas de Calais), à Foncquevillers (Pas de Calais), Gommecourt (Pas de Calais).
Au commencement de novembre 1914, le régiment est jeté dans les Flandres, sur l'ennemi qui a repris l'offensive en direction de Calais, pour refouler la gauche du 79e et la séparer de l'armée belgeC'est alors la fameuse campagne de Belgique, du 12 novembre 1914 au 22 avril 1915, devant Saint-Julien, au Il Bonnet d'Evêque ", devant le gazomètre de Langemarck (belgique), à l'écluse d'Het-Sas, au pont de Steenstraate, au "Bois Triangulaire". 
Il évoque son beau-frère, François Chevalier qui lui, se retrouve avec plusieurs conscrits de Glénac : “Le gars à Jean Danet du Pommerais, Chenais de Roussimel Le pelot de la Planchette et Jean Chevalier du Verger“. Il ajoute : "Moi, je suis tout seul de Glénac. Morice du Brelan était avec moi auparavant“. 
Il écrit aussi : “il y a le beau-frère à Marchand de Sourdéac qui est toujours
…………… moi depuis de ……….cement on sait jamais …….  sait suis qui est avec moi sur mes photographies“.
Il a dû envoyer des photos ! 
Il s'inquiète également pour sa mère et sa sœur. Comment vont-elles faire pour “piller le cidre“. Il termine en espérant que tout “cela en finisse au plus vite“.


Lettre de Jean-Louis Lainé envoyée le 1er octobre 1915.

1er octobre 1915 ou 1916

Chère mère et sœur

Sitôt je rends réponse à votre 
lettre qui m’a fait plaisir d’apprendre
votre bonne santé et pour vous 
que je suis toujours en bonne 
santé moi aussi pour le moment. 
Et je désire que ma présente 
lettre vous trouve de même qu’elle 
me quitte. Chère sœur, tu me 
demande s’il faut m’envoyer 
des chaussettes de laine de brebis 
avec mon tricot. Tu m’envoiera 
une paire s’il me gêne 
pas dans mes souliers. Tu 
m’envoiera une autre paire 
plus tard.je te dirais que 
………voire de no………..
François Chevalier il ………… 
en bonne santé d’après ce qu’il
m’a dit, il est comme nous.
il est toujours en première
ligne de tranchée ils ont
beaucoup de camarades de Glénac
ensemble. Le gars à Jean Danet
du Pommerais, Chenais de Roussimel
Le pelot de la Planchette
et Jean Chevalier du Verger. Ils
sont tous ensemble. Moi, je suis
tout seul de Glénac. Morice
du Brelan était avec moi
auparavant. On n’est plus à
la même compagnie, on
se voit encore quelquefois.
Il y a le beau-frère à Marchand 
de Sourdéac qui est toujours
…………… moi depuis de
……….cement on sait jamais
…….  sait suis qui est avec
moi sur mes photographies.
Je ne vois plus grand chose à vous
dire. Vous souhaiterez bien le bonjour
à Marie de ma part ainsi qu’à
Tante et cousine surtout à Jean
Louis du bourg ainsi qu’à tous 
les voisins du village. je te dirai 
que j’ai trouvé le beurre
très bon. Tu me dis que vous
avez ramassé des pommes pour
faire du cidre. je ne sais pas
comment que vous allez faire 
pour le piller rien que vous.
Vous devez encore en avoir du
rien ! Je ne sais pas si vous 
en avez vendu, moi ça ne s’était
être bien faible …………..
en de moment si il doit ………
grand monde pour le …………
si vous pouvez encore trouver
du monde pour raccommoder
les barriques il doivent pourtant
en avoir da faire ………. que 
voulez-vous. Vous ferez comme
vous pourrez, espérons que
cela finisse au plus vite.
Prions ce Bon Dieu qui nous
garde jusqu’à la fin et que
nous aurions le bonheur de nous
revoir. Je finis en vous embrassant
tous de loin en attendant 
le plaisir de le faire de plus près.

Ton frère, Jean Louis lainé

79e régiment d’infanterie
7e compagnie
1ere section
secteur postal  17  6     au revoir




Ascendance et descendance simplifiée de Jean-Louis Lainé
Ascendance et descendance simplifié de Alexix jean Danet
“le gars à Jean Danet du Pommerais“ dont parle Jean-Louis Lainé dans sa lettre.
Alexis Danet se retrouve visiblement affecté au même endroit que François Chevalier.

“Chenais de Roussimel, Le pelot de la Planchette et Jean Chevalier du Verger. Ils
sont tous ensemble.“ 
Alexis Danet est blessé à Maney en 1915.
Il est dirigé sur le fort de Vaujours le 18 février 1918. Il est “mineur métallique“

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Lettre non datée (sans doute de 1915)
Lettre incomplète, envoyée par Jean-Louis Lainé à sa sœur (sans doute Jeanne Marie épouse de François Chevalier). Le début de la lettre a disparu.
Il est encore au 79e régiment d'infanterie puisqu'il donne cette adresse en fin de lettre. Il ne passera au 175e régiment d'infanterie que le 10 septembre 1917.
Il veut se rassurer ou du moins rassurer sa famille quand il dit "Tu vois qu’on est heureux à la guerre enfin que veux tu, si on serait encore sûr de remporter sa peut, mais ce n’est point sûr“. Mais il est lucide "on est toujours sur le bord du précipice, on ne peut savoir l’heure et le moment qu’on peut y tomber“.


Lettre de Jean-Louis Lainé (non datée mais de 1915 ou 1916)

bidon d’eau. Tu vois qu’on
est heureux à la guerre
enfin que veux tu, si
on serait encore sûr de
remporter sa peut, mais ce
n’est point sûr. C’est comme
je te l’ait déjà dit, on est
toujours sur le bord
du précipice, on ne peut
savoir l’heure et le moment
qu’on peut y tomber.
Alors il faut prier
le Bon Dieu et la sainte
vierge qu’ils nous protègent
pendant cette terrible
guerre et que nous aurons
le bonheur de nous
revoir (sans !) la guerre
que je demande à Dieu
tous les jours alors

Ma chère sœur je ne 
vois vois plus grand chose
à te dire pour le moment.
Je finis en vous embrassant 
tous de loin en attendant 
le plaisir de le faire 
de plus près, ton frère
qui pense toujours à
vous. jean Louis lainé
79e d’infanterie, 7e compagnie
1ere section secteur postal
1……. Donc au revoir
Tu me rendra réponse
aussitôt. Rien me fait tant
plaisir que de recevoir
des nouvelles de ses parents
cela désennuis
________________________________________________________________________________

lettre 9 du 28 octobre 1915
Lettre de Jeanne Lainé à son frère Jean-Louis qui est au 79e régiment d'infanterie. Elle lui demande s'il a bien reçu le colis de nourriture. Quand au remède pour chasser les poux, elle ne sait pas quoi prendre. (les poux peuvent par leurs piqûres transmettre le typhus. Il est admis que le typhus tua plus de soldats dans les tranchées que les armes).
Jeanne évoque la mort de Joseph Marchand des vaux et la permission de 6 jours de Alphonse Marchand.
Il y a deux hypothèses pour Alphonse Marchand :
• le premier, né le 5/10/1895 à la Chaussée de Haut, fils de Jean (tisserand) et de Françoise Marchand. Cet Alphonse était maçon. En octobre 1915, il était au 147e régiment d'infanterie 
• le second, né le 17 mars 1887 aux Rues garel, fils de Guillaume et de Julienne Méaude. En 1914, réaffecté au 241e régiment d'infanterie.
La première hypothèse semble la bonne.
Lettre de Jeanne Lainé du 28 octobre 1915

Glénac 28 octobre 1915 (jeudi)

Bien cher frère

Aussitôt je rends réponse à 
ta lettre qui nous a fait 
grand plaisir de savoir de tes 
nouvelles que tu es toujours 
en bonne santé. Tant qu’à nous, 
nous sommes tous en bonne 
santé aussi et pour te (dire !) 
que je t’envoie un colis. 
Un peu de beurre et un 
peu de saucisson. Je t’avais 
écris dimanche, je ne sais 
pas si tu as reçu ma lettre. 
Tu m’avais dit de t’envoyer 
pour chasser les poux, je ne 
sais pas quoi t’envoyer. Je 
ne trouve rien. Je ne va pas 
t’en mettre plus long pour 
aujourd’hui car l’heure 
s’avance pour porter ton 
colis à la poste. Je te dirai 
que Joseph Marchand des 
Vaux est mort. L’enterrement 
est aujourd’hui. Rien autre 
chose. Alphonse Marchand 
(est !) arrivé pour 6 jours.
…….. Au revoir, je termine 
ma petite lettre en 
t’embrassant tous de loin 
en attendant le plaisir de 
te revoir. Tes sœurs et ta 
mère qui pensent toujours 
à toi.Ta sœur

Jeanne Lainé
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Lettre 10 du 22 octobre 1915
Lettre de Jean-Louis Lainé à sa mère et à sa sœur. Il confirme qu'il a bien reçu le tricot et la chaussettes, et voudrait bien recevoir “un petit colis de beurre“. Il retourne à nouveau dans les tranchées et espère n'en avoir “que pour 10 jours“. Le canon tonne nuit et jour. Il déplore avec tristesse le grand nombre de cimetières et invoque “le bon dieu et la sainte vierge“ pour le protéger afin qu'il puisse revenir travailler au pays. Il évoque également la vente de pommes “au prix que sont les pommes, ça ne paye pas le temps de les ramasser“. “faites comme vous pouvez“ dit-il à sa mère et à sa sœur.



Lettre de Jean-Louis Lainé du 22 octobre 1915

22 octobre (1915 ?)

Chère mère et sœur

Je rends réponse à 
votre aimable lettre qui m’a 
rendu heureux de savoir que 
vous étiez tous en bonne 
santé. Je vous dirais que je 
suis en bonne santé mais aussi 
(que !) pour le moment  (é !) je
……… que ma lettre vous 
(trouve !) tous de même qu’elle 
me quitte. Chère sœur, tu me 
demande si j’ai reçu mon tricot 
et les chaussettes ? Oui, je te l’ai écris. 
Ma  (…….) lettre. Tu dois le 
savoir maintenant. Tu m’as ………..
pas  d….. ton..crite. J’en  ……. 
touché une autre par ces 
jours-çi. Tu m’enverra un 
petit colis de beurre si tu 
peu. chère sœur, je vois que 
vous (êtes !) encore bien ……..  ……..  
(sans beurre !) ces jours-ci. 
C’est bien malheureux d’être ici 
loin de loin. Ici je serai 
encore là mais cela vous aurait 
pas tant donné d’occupation mais 
que  ………. on n’au pas près 
de se voir si ça continue. 
Je te dirais que je suis 
encore entré dans les …. 
tranchées hier soir. On (espère !) 
qu’on n’a pour (10 !) jours. 
Je voudrais bien le 
dernier jour arrivé pour 
en sortir de ces tranchées. 
Il faut espérer que 
j’aurais encore le bonheur 
de m’en sortir cette fois-çi. Je 
te dirais qu’il ne fait pas 
bon. Le canon tonne jour 
et nuit sans jamais arrêter
une minute. Il faut croire 
que  (…..) des permissions d… 
bon dieu pour qu’il ne 
sa…. pas plus d’accident que 
cela encore.  Si vous voyez 
les cimetières qu’il…..  parla. 
C’est terrible à voir tout cela. 
C’est bien triste espérant que 
cela finisse au plus vite.
…. ant le bon Dieu et la sainte 
vierge qu’il nous protègent 
et nous gardent jusqu’à 
la fin de la guerre et que 
vous aurez le bonheur 
de nous revoir après cette 
dure campagne pour 
travailler tous ensemble 
comme auparavant sans 
la guerre que je demande 
à Dieu tous les jours. Je 
ne vois plus grand chose 
à vous dire pour le moment. 
J’ai reçu des nouvelles de 
François (Chevalier) ces jours-çi. Il est 
toujours en bonne santé. Tu 
me dis que vous avez 
vendu du (…….) à la femme 
de co..d…  ..  sait à celle d’en 
bas vous n’avez pas près 
d’avoir des sous. c’est comme tu 
me dis si vous pouviez trouver 
un homme pour raccommoder ……… 
barriques. Vous auriez encore plus 
d’avantages à (rien !) vendre quelques barriques
parce que, au prix que sont les pommes, 
ça ne paye pas le temps de les ramasser. 
Enfin, faites comme comme vous pouvez. Vous ne 
pouvez faire comme vous voulez. Rien autre 
chose à nous dire. je finis en vous 
embrassant tous de loin en attendant 
le faire (heureux !) de le faire de plus près.
Ton frère, 
J.L. Lainé aura (bien !)

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Lettre 11 du 31 octobre 1915
Lettre, envoyée par Jean-Louis Lainé à sa mère (Marie Joseph Jagut) et à sœur (sans doute Jeanne Marie épouse de François Chevalier).
Il évoque une “gore“ qu'ont (sa mère et sa sœur) bien fait d'abattre, car il doit y avoir des risques de maladie dans leur ferme déplore-t-il : “je ne sais pas d'où que ça ... qui sont toujours malade comme ça ...“
Petits problèmes de barriques à régler avec “Marie Morin“ et “Matoux“ .
Dans une lettre précédente, sa sœur a dû lui faire part qu'il boit de l'eau alors que c’est malheureux de boire de l’eau et avoir tant de cidre à perdre“
Enfin il parle de la triste mort du “pauvre Bertrait“ ! Qui est ce bertrait ?



Lettre de Jean-Louis Lainé du 31 octobre 1915

dimanche 31 octobre (1915)

Chère mère et sœur

Je rends réponse à votre lettre qui fait grand 
plaisir d’apprendre de vos nouvelles, surtout
d’apprendre que vous étiez tous en bonne
santé, tant qu’à moi, je suis toujours en 
bonne santé. Mais pour le moment
je désire que ma présente lettre vous
trouve de même qu’elle me quitte. Je vois par
ta lettre que vous n’avez pas eut de force
avec votre gore. vous avez bien fait
de la tuer. Vous auriez encore put la
perdre. Ça n’aurait pas été une petite
perte. Je ne sait pas d’où que ça ……..
qui sont toujours Malade comme ce …
Je te dirais que j’ai reçu des nouvelles
de François. Il m’a dit qu’il était en 
repos pour 20 jours. Il est bien content. 
Il m’a dit aussi que mon filleul était
malade. Je ne sais pas s’il est guérit. 
Chère sœur tu me dit ainsi que tu as
été en …….. J’..  … à Bertrait.Il 
doit être bien chagrin le pauvre
Bertrait. C’est bien triste de mourir
comme cela aussi. Enfin que veux-tu, il
sont m(ort !)  bien santé si ça continue

… ….. pour tous comme …  ….   …. Il
meurent tous les jours. Je te dirais qu’on
a été relevé de tranchée d’hier mais
… …..     …….. longtemps on doit
…. très .. ….   ça va vite être passé
… aujourd’hui dimanche je vais allé à
la messe et a confesse pour faire
ma fête demain matin tant que
j’y suis en mai…. Chère sœur tu me
dis que Matoux dit qu’il m’a prêtée
des barriques à moi. Je n’ai jamais
eut ma connaissance de ses barriques. Il 
doit se tromper ce n’est pas à moi qu’il
avait prêtée ces barriques. Tu peux
lui dire cela à Marie Morin que je n’ait
pas vut ces barriques. Chère sœur tu me
dis que vous m’avez envoyé un colis
dans la semaine. je ne sais pas. Rien
ne vous me paraît envoyé. je dois le
recevoir ces jours-çi. Je vous écrirais
sitôt que je l’aurait reçu. Chère sœur 
tu me dis que c’est malheureux de 
boire de l’eau et avoir tant de cidre
à perdre. Oui, c’est bien malheureux
bien sûr. Dans mes huit jours 
que j’ai passé en tranchée la
dernière fois j’ai peut tr…….  ..
_______________________________________________________________________________

Lettre 12 du 1er novembre 1915
Lettre envoyée par Jean-Louis Lainé à sa mère et à sa sœur à qui il dit qu'il a “trouvé les noueix très bonne“ et ça lui apporte du réconfort avant de retourner avec de l'appréhension en tranchée, car son secteur est un des plus mauvais. Il est toujours au 79e régiment d'infanterie, 7e compagnie.


Lettre de Jean-Louis Lainé du 1er novembre 1915


Lundi 1er novembre (sans doute en 1915)

Chère mère et sœur

Sitôt je rends réponse à votre lettre 
dont elle m’a fait plaisir 
en apprenant que vous étiez tous 
en bonne santé. Tant qu’à moi 
………. en bonne santé aussi pour 
……..mant à je désire que 
ma présente lettre vous trouve 
de même qu’elle me quitte. je te 
dirai que j’ai reçu mon 
colis en même temps que la lettre. 
je vous dirait que j’ai trouvé 
les noix (noueix) très bonne. Je vous 
remercie beaucoup cela va me 
ramener un peu avant de 
retourner en tranchée. On doit 
retourner demain ou après-demain. 
Il faut espérer que j’aurai 
encore le bonheur de revenir 
cette fois-çi encore. Mais si on doit 
encore attaquer comme on veut 
dire, il ne fera pas très bon. 
Le secteur n’est pas très bon 
à avancer, mais un des plus mauvais 
secteurs. Je vous dirai que j’ai 
été faire ma (faite !) ce matin…. 
dont je me suis trouvé …………. 
de pouvoir faire cette f…………
Je vous ai envoyé une autre
lettre hier. Vous avez dû la 
recevoir. Alors ma chère mère, 
je ne vois plus grand chose à 
nous dire pour le moment. je 
finis en vous embrassant tous 
de loin en attendant le plaisir de 
le faire de plus près. Ton frère 
qui pense toujours à vous

Jean Louis Lainé
79e d’infanterie - 7e compagnie - 1ere section
secteur postal ……..

Bien le bonjour à Marie, à 
ses enfants et à Jean Louis et à tous 
les voisins rue Nevoux
_______________________________________________________________________________

lettre 14 du 29 décembre 1916
Lettre pour les vœux, envoyée par François Chevalier de Berck-Plage à sa belle-sœur (Marie-Françoise Cheval, épouse de son frère aîné Louis).
Il évoque qu'il vient d'avoir une perfusion au bras et il “trouve que les douleurs sont moins violentes qu'il y a quelque temps“. Est-ce à cause de ses problèmes de raideur à la colonne cervicale ?
Sa fiche matricule dit ceci : "mal de Pott sous occipital, état général déficient, nécessité du port d'un corset et incapable d'aucun travail.Pas d’abcès, dysphargie intermittente invoquée, parésie du membre supérieur droit avec fourmillement, parésie du membre inférieur gauche, marche douloureuse et pénible, port d’un appareil prothétique“
cheveux châtains, yeux gris, front ordinaire, nez fort, bouche moyenne, menton rond, visage ovale, taille1.61m

Il signe : votre gendre et beau-frère.



Lettre de François Chevalier du 29 décembre 1916

Berck Plage 29 décembre 1916

Ma chère belle-sœur

Je m’empresse de venir vers toi
ainsi que de ma mère et ma
belle-sœur Adrienne pour vous
offrir mes vœux les meilleurs et
les plus sincères pour l’année
nouvelle qui va commencer, faut
espérer qu’elle serait meilleure que
celle qui vient de finir et es(pérer)
que le bon Dieu met fin à

cette triste guerre et nous
accorde une Paix victorieuse que
nous attendons et que nous
désirons tous. Enfin chère belle-
sœur je désire que ma lettre
vous trouve toute en bonne santé
à la maison. Tant qu’à moi
ça va un peu mieux ces jours-
ci aussi les dernières perfusion
qu’il m’on fait ces temps-ci
(à)mon bras m’ont bien soulagé
(Je) trouve que les douleurs sont
moin(s) violente(s) qu’il y a quelque temps

j’espère que mon beau-frère
Jean-Louis se porte bien? Il y a
déjà un peut que je n’ai pas
reçu de ces nouvelles. je va lui
écrire en même temps qu’à toi.
je pense qu’il doit bientôt
pensé à aller en permission.
Enfin chère belle-sœur je ne vois
plus rien à te dire pour aujourd’hui.
Je va terminer ma lettre en
vous souhaitant une bonne santé
et une bonne et heureuse année
accompagné de vient d’autre et le Paradis
à la fin de mes jours. Votre gendre
et beau-frère qui vous embrasse et pense
bien à vous

François Chevalier
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lettre 15 du 4 avril 1918 (jeudi)
Lettre de François Chevalier à sa belle-sœur (Marie-Françoise Cheval, épouse de son frère aîné Louis).
Il envoie cette lettre alors qu'il est à Berck-plage sur la côte d'opale (Pas-de-calais).
Il évoque son beau-frère Jean-Louis Lainé : Je crois qu’il est mieux là-bas qu’en France“. EffectivementJean-Louis a été affecté en renfort pour l'armée d'Orient. Il est au 45e régiment d'infanterie le 10 novembre 1917.
Il parle de Marie (sa soeur Jeanne Marie mariée à Joseph Cheval) qui souhaitait aller le voir à paris, mais il l'en dissuade car “ce n'est pas très prudent de voyager sur les lignes par ici depuis l'attaque“. Marie et son époux Joseph Cheval décident “d'affermer leur maison à Joseph Riot“.
En avril 1918, les Allemands profitent du cessez-le-feu et de la paix à l'est avec les russes pour redéployer leurs troupes à l'ouest (60 divisions) et porter leurs ultimes efforts sur le front français. 4 offensives de mars à juillet qui seront toutes bloquées. Celle du 21 mars 1918, l'opération “Michaël“ frappe par surprise et avec violence les troupes britanniques qui y sont exposées. Utilisant à plein leur supériorité numérique (58 divisions contre 16), les Allemands réalisent en quelques heures une large trouée dans le front britannique. Plusieurs divisions sont littéralement détruites, comme la 16e (irlandaise), la 36e et la 66e. Les unités qui n'ont pas été disloquées se replient en combattant, dans un contexte de panique ; les routes sont encombrées, l'artillerie allemande sème le chaos. Amiens se trouve rapidement menacé, ce qui oblige les Britanniques à envoyer massivement des réserves pour tenter de combler la brèche.
La seconde phase de l’offensive allemande (opération “Georgette“, également connue sous le nom de “bataille de la Lys“), est lancée en Flandre française le 9 avril. Pour Ludendorff, elle fait figure de “quitte ou double“. Le scénario se révèle identique au premier épisode : une percée spectaculaire sur la Lys, la prise rapide d’Estaires (9-10 avril, accompagnée de l’incendie de la ville) et de la crête de Messines(10-11 avril), une avance vers Hazebrouck qui vient mourir à proximité de ce carrefour ferroviaire de grande importance (12-15 avril), la destruction et la capture de Bailleul (12-15 avril), une première bataille sur le Mont Kemmel (17_19 avril), un nouvel échec pour atteindre Béthune qui entraîne le bombardement massif de tout le centre de la ville.
Pour venir en aide à son allié en péril, Foch décide d’envoyer des troupes françaises en renfort. Ce sont des unités françaises qui subissent le bombardement apocalyptique de la “seconde bataille du Kemmel“, les 25 et 26 avril. Malgré l’ampleur de leurs pertes, les Alliés parviennent à stabiliser le front. Le 29 avril, la Kaiserschlacht s’achève par un constat d’échec. 
En mai, les Allemands percent les lignes françaises au Chemin des Dames, atteignent la Marne et bombardent Paris avec la “grosse bertha“. Ce sont à ces épisodes que pense François Chevalier quand il dissuade Marie de venir le voir à Paris. 
(en fait, ce sont des tubes de canons de marine à longue portée montés sur rail, d'un calibre de 380mm, appelés “Pariser Kanonen“.La longueur du tube faisait 36m.  La portée de tir alla jusqu'à 126 km. Les obus tirés atteignaient 42 km à l'apogée de leur trajectoire).Cachés dans la forêt de Saint-Gobain, près de Crépy-en-Laonnois, au nord-est de Paris, deux “bertha“ commencent à pilonner Paris le 23 mars 1918. Les canons sont réglés sur le Palais de Justice sur l'île de la Cité pour une distance de 121 km. Un premier obus tombe sur la place de la République. Un second projectile tombe rue Charles V, puis un troisième éclate boulevard de Strasbourg. 21 impacts sont dénombrés sur Paris au soir du 23 mars. 185 obus seront tirés. les canons sont transférés à Beaumont-en-Beine dans le bois de Corbie à 109 km de Paris. Du 27 mai au 11 juin 1918, ils tireront 104 obus avant d'être retransférés à 15 km au nord de Château-Thierry situé à 91 km de la capitale. Seulement 14 obus furent tirés de cette position entre le 16 et 17 juillet. Re-trnasfert à Beaumont-en Beine où 64 obus furent encore tirés entre le 5 et 9 août 1918. Au total 400 obus furent tirés dont 351 atteignirent la ville de paris pendant plus de quatre mois, causant la mort de 256 personnes et en blésant 620 autres. Aucun des canons de paris ne tomba entre les mains des Alliés). 
On comprend mieux la remarque de François Chevalier pour dissuader Marie de venir le voir à Paris.

Le 15 juillet, une dernière attaque, en Champagne, se heurte à la contre-offensive de Foch, qui à partir du 8 août, lance depuis la forêt de Villers-Cotterêts une grande offensive franco-anglaise, appuyée par 500 chars.
La “bataille de France“ est engagée. Elle implique 171 divisions alliées. Le 26 août près de Lille, les Britanniques parviennent à percer la ligne Hindenburg derrière laquelle les Allemands avaient fini par se replier. En septembre, Français et Américains font de même dans la région de Verdun.  Une offensive franco-belge dans les Flandres repousse, peu après, les lignes derrière l'Escaut et la Meuse. Enfin, du 13 octobre au 11 novembre, une dernière grande offensive contraint les Allemands à demander la fin des combats.



Lettre de François Chevalier du 4 avril 1918

Berck Plage 4 avril 1918 (jeudi) - (lettre de François Chevalier)

Chère belle-soeur

Je viens de donner de mes nouvelles
Qui sont toujours bonnes pour
le moment jet e désire
que ma présente lettre te
trouve en bonne santé ainsi 
que ma mère et ma belle 
soeur. Adrienne. J'ai reçu 
une lettre de Marie le jour 
de Pâques et j'ai été très 
heureux de voir que vous 
êtes tous en bonne santé 
par là. J'ai reçu 
des nouvelles aussi de mon beau-
frère Jean-Louis, Il me dit

……… d’habitude qu’il se
porte toujours bien pour
le moment. Je crois qu’il
est mieux là-bas qu’en France.
Marie ne me parle pas
si elle reçoit toujours bien
mes lettres. Il y a des camarades
qui disent que depuis que
cette grande attaque est
…..  en…..   leur P…net disent
qu’ils ne reçoivent pas bien
leurs lettres ou quand ils les
reçoivent, c’est avec un 
long retard. Donc, s’il en 
est de même pour les miennes
il ne faut pas s’en étonner,
c’est que les communications
ne marche (nt) pas très bien
en ce moment-ci. Donc
il ne faut pas faire attention
à cela.


Je lui est envoyé à Marie
une longue lettre lundi.
Si elle ne les reçoit pas
elle va être bien en peine
Nous autree(s) on les reçoit qu’avec
une journée ou deux de retard.
je pense qu’elle a reçue mes
lettres de la semainee dernière
ou je lui disais que je ne 
comptais plus qu’elle viendrais
me voir car ce n’est pas
très priudent  de voyager sur
les lignes par ici depuis
l’attaque. Je lui avais dit
de venir mais c’étais dans
l’intention de faire des arrange-
ment(s) avec Joseph Cheval
pour leur maison mais
pour le moment ils se sont
décidé de l’affermer à Joseph Riot


Alors rien ne peut pas …..
me voir. Vous pourrez à 
Marie d’être tranquille. Plus
tard si je serais encore longtemps
ici, tu viendrais avec Marie.
Ça te ferais une occasion de 
voir Paris mais vous devez
voir par les journaux ce qui
se passe à paris en ce moment.
Alors ce n’est pas le moment 
de visiter cette ville. Autrement
les nouvelles du front ne sont
pas mauvaises ce(s) jours-ci
l’ennemi est arrêté partout.
Alors chère Belle-sœur je ne
voie plus rien à te dire pour
aujourd’hui. je termine ma
lettre en te souhaitant une
très bonne santé ainsi qu’à ma
mère et ma belle-sœur Adrienne
et en vous embrassant de tout cœur
avec ma femme et mes chers enfants

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Enveloppe
enveloppe verso (tampon du 28/01/1915 - la F…… Morbihan)

Le 22 janvier 1915, François Chevalier est à l'hôpital de Sainte-Menehould. Il a sans doute été transféré en train à l'hôpital de Bourges, car le cachet et l'adresse du verso de l'enveloppe laisse penser qu'il est en convalescence à Bourges à l'hôpital temporaire n° 28.
C'est l'hôpital complémentaire n°28 situé au 108 rue de Dun à Bourges,dans l'asile départemental d'incurables. Il possède 560 lits en décembre 1914. 
L'adresse au verso de l'enveloppe a été écrite à l'encre violette. C'est sans doute Jeanne Lainé qui a dû l'écrire après avoir reçu la lettre.


l'adresse écrite à la plume, l'a été par Jeanne Lainé

Chevalier François
à l’hôpital temporire
numéro 28  - salle le

Bourges (Cher)

enveloppe recto (tampon : ambulance - le médecin-chef)

Mademoiselle Jeanne lainé
village de la Pichardais
en Glénac par la Gacilly 

Morbihan

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Si, des familles, enfants ou petits-enfants de “poilus“ de Glénac, possèdent dans leurs archives familiales, des documents, lettres, cartes postales, photos... liés aux évènements de 14-18, pourraient-elles me joindre au 06 88 83 23 50 afin, le cas échéant, d'évoquer ces souvenirs de la grande guerre et ainsi les faire partager dans une page de ce blog.


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