La source de cette information est issue de la consultation de la fiche-matricule des conscrits de la classe 1873 du bureau de recrutement de Vannes.
Charles-Marie Hervé, naît le 3 décembre 1853 à Glénac au village de Launay. Il est le fils de Charles Hervé et Marie Bocherel. Il a deux frères et deux sœurs, ainsi que deux demi-frères issus du second mariage de son père Charles avec Julienne Macé.
Son père Charles, maçon, est originaire de Cournon. Son grand-père Julien est cultivateur au Plessix en Cournon.
Registre matricule de recrutement de 1873 du bureau de Vannes |
Fiche-matricule de recrutement en 1873 de Charles-Marie Hervé, appelé au 89e Régiment d'Infanterie |
En 1875, Charles-marie, appelé, incorpore le 89e régiment d'Infanterie le 8 janvier. (matricule n°12738)
Il exerce alors (au moment de son incorporation) le métier de mineur, puisqu'il il est déclaré comme tel sur sa fiche-matricule.
On sait également qu'il a tiré au sort le n°61 de la liste des conscrits du canton de la Gacilly.
Cheveux et sourcils châtains, yeux bleus, front ordinaire, nez moyen, bouche moyenne, menton rond, visage ovale, taille 1,63m.
Il a reçu un certificat de bonne conduite à l'issue de son service militaire, et est en congé le 13/08/1878, après être passé dans la réserve de l'armée active le 1er juillet 1878.
Le 13 juillet 1880, il est noté comme domicilié à Saint-Julien de Vouvantes (44).
Il accompli une période d'exercices au 116e Régiment de ligne du 1/09 au 28/09/1880 et du 23/08 au 19/09/1882.
Le 22 août 1882, il est noté comme résidant à Nantes, n° 40 rue Grande Biesse
Pour 1883, sa fiche-matricule note : 1er juillet, 85e Régiment d'Infanterie - 2e Bataillon, 3e Cie, n°1842
En février 1884, il réside à Saint-Nazaire.
Il accompli une période d'exercices au 85e Régiment Territorial d'Infanterie du 4 au 16/05/1885.
Il est "cassé" dans : section de nantes n°687 à la liste matricule le 4 juin 1885 car, étant domicilié à Saint-Nazaire (Méans - maison Hulot)
Cette fiche-matricule porte également cette information : "réside à Droujkovka (Donetz) Russie".
Étant originaire de Glénac, Charles-Marie Hervé ne pouvait pas ignorer l'existence le "la Minière du Haut-Sourdéac". Lorsqu'il revient du service militaire en 1877, La mine produit alors 7 à 8000 tonnes de minerai. Une vingtaine d'ouvriers y travaillent.
Il est âgé alors de 25 ans. A-t-il travaillé à la mine ? En tout état de cause, il est indiqué "mineur" lorsqu'il est appelé au service militaire. C'est donc un indice probant qu'il a exercé cette activité entre 1872 et 1875.
En 1884, âgé de 31 ans, il est alors domicilié à Méans, maison Hulot, (à côté de Trignac). Travaille t-il alors aux forges ?
Il est déclaré résider ensuite à Droujkovka (Donetz) Russie. Mais sans précision de date.
La Mine de Glénac
Dans une enquête en 1845, le maire de La Gacilly, très désireux d'obtenir la régularisation du cours de l'Off, constitue un dossier mettant en évidence l'influence que pourrait avoir l'Off canalisée sur le commerce local. On y lit également que de fin octobre 1844 au 30 juin 1845, quarante bateaux ont circulé de Glénac à La gacilly, chargés de minerai pro les forges de Paimpont. La second partie du transport, La gacilly-Paimpont, de loin la plus longue, se faisant par charrette. Il y avait également du minerai qui venait de bains-sur-Oust par tombereau, du lieu dit "la Ferrière".
La mine du Haut-Sourdéac a d'abord été exploitée par Louis de Gouyon (1765-1819). Puis, par Armand de Gouyon (maire de Cournon en 1850, maire de Glénac en 1865) et ensuite, par Aymar de Tonquedec (1867-1943), petit-fils de Armand de Gouyon, qui prendra un congé de l'armée pour l'exploiter de 1904 à 1907.
Aymar de Tonquedec est cité dans l'annuaire des mines et minerais métalliques de France et d'Algérie en 1919, comme exploitant de la mine du Haut-Sourdéac, associé sans doute aux forges de la Basse-Loire.
La Minière de Glénac a occupé en 1846, 9 ouvriers et produit 21040 quintaux métriques de minerai, était transporté sur l'Aff par des chalands ou était acheminé par tombereau à cheval, pour être livré en partie aux Forges de la Nouée.
Four de grillage du minerai de fer de la mine du haut-sourdéac On voit la tranchée dans laquelle circulait des wagonets qui évacuait le minerai grillé vers les chalands sur l'Aff |
En 1871, extraction de 7920 quintaux métriques de minerai. Une reprise très marquée dans l’exploitation des minières de fer. En 1871, on avait extrait que 7,920 quintaux métriques de minerai, tandis qu’en 1872, 28 ouvriers, presque continuellement employés à cette extraction dans les communes de Silfîac, Sainte-Brigitte et Glénac, en ont tiré 20,984 quintaux métriques pour le haut fourneau des Salles, dans les Côtes-du-Nord. (Rapports Conseil Général 1874 Aout)
En 1872, 28 ouvriers employés presque continuellement dans les communes de Silfiac, Ste-brigitte, Glénac, ont extrait 20984 quintaux de minerai pour le haut-fourneau des Salles (22).
La seule minière du morbihan est celle du Haut-Sourdéac (Glénac).
Mr Doré et Cio, fondeurs constructeurs au Mans, ont fait quelques travaux de recherches, mais sans exploitation.
A cette époque-là, il n’y avait pas de four à Sourdéac pour cuire le minerai. Il était expédié en grande partie vers les forges de Paimpont.
Mineurs de la mine du haut-Sourdéac avant 1914 Si Charles-Marie Hervé y a travaillé, il est peut-être sur cette photo ! |
En 1873, on continue de travailler à Glénac où l'on occupe 20 à 30 ouvriers. M. l’Ingénieur des mines a constaté qu’en 1873, il n’y avait aucun ralentissement dans ces travaux, ce qui fait espérer qu’ils pourront prendre plus d’extension
En 1875, L’extraction, qui avait été en 1873 de 57,560 quintaux métriques, n’est plus, en 1874, que de 41.000 quintaux métriques. Ces extractions sont faites dans les communes de Silfiac, Sainte-Brigitte et Glénac ; une partie de ces minerais sort du département. (Rapports Conseil Général 1875 Aout)
En 1878, La plupart des minières sont également abandonnées; seule la minière de Glénac est encore en exploitation et occupe en moyenne 20 ouvriers. La production en 1877 parait avoir été de 7 à 8.000 tonnes de minerai. (Rapports Conseil Général 1878 Aout)
En 1879, Minières de fer. Une seule minière de fer est exploitée dans le département du Morbihan, c’est celle de Glénac, dont le propriétaire, M. de Gouyon, s’est engagé en 1872, à fournir à l’usine de Saint-Nicolas de Redon, pendant 24 ans, 3.000 tonnes de minerai chaque année.
En 1880, Minières de fer. L’exploitation de la minière de Glénac a été suspendue à la suite de la dissolution de la société de Marquise et Tabago. (Rapports Conseil Général 1880 Aout)
En 1884, D’après les relevés statistiques prescrits par le décret du 19 novembre 1880, la fréquentation de l'Off, en 1883, a été, tant à la remonte qu’à la descente, de 393 bateaux jaugeant ensemble 9.766 tonneaux, d’où il résulte, pour 1883, une diminution, sur 1882, de 216 bateaux et de 5.454 tonneaux. (Rapports Conseil Général 1884 Aout)
Cette diminution provient du chômage des forges de Redon qui employaient beaucoup de minerai provenant des gisements de Glénac.
En 1886, On trouve une carrière de sable qui s’est formé à l’époque du Pliocènes à la fin du tertiaire (entre 5 et 2,5 millions d’années).
Les sables indurés ou “routards“. Ils sont composés essentiellement de grains de quartz. La coloration ocre à rouille habituelle est due aux hydroxydes ferriques. Ils ont été exploités comme minerai de fer et surtout comme pierres de taille. Des blocs rubéfiés sont visibles près des Taillis. (Marie le Garrec, maître de conférences)
On peut rappeler qu’une exploitation de minerai de fer à ciel ouvert dans les schistes de Poligné, fut entreprise et continuée jusqu’au commencement du XIX siècle, au bout de La chaussée de Mabio vers Glénac, près des Taillis. Une petite colline porte le nom de Butte des Forges et un chemin porte la “La Vallée des Cendres“
Le chemin des mines venant de Trobert passait à côté des mines des Taillis continuait en direction de l’Ouest pour peut-être desservir le gisement du champ de la Gourgandaie entre l’ancienne et la nouvelle chapelle Saint-Jugon puis passait au Nord des Fougerêts et au Nord de Saint-Martin-sur-Oust. (Abbé Chérel)
En 1887, Les minières de fer de Glénac (canton de La Gacilly), sont encore restées en chômage pendant l’année 1887. (Rapports Conseil Général 1888 Aout)
En 1888, Les minières de fer de Glénac sont encore restées en chômage pendant l’année 1888.
En 1897, C’est à partir de cette date, semble-t-il, que les mines de fer de Glénac furent exploitées le plus longuement.
En 1904, M. de Tonquédec (Aymar) a repris les recherches en 1904, puis a donné le droit d’exploiter à M. Jos de Poorter, qui a exploité de 1906 à 1908. (Rapports Conseil Général 1910 Aout)
En 1905, La seule minière du Département est celle du Haut-Sourdéac, commune de Glénac, exploitée à ciel ouvert par M. de Poorter. Le personnel est d’environ 37 ouvriers, et l’extraction a été de 2.500 tonnes. Il n’avait pas été signalé d’accident en 1904.
En 1908, Il a été extrait, en 1907, 10.000 tonnes de minerai carbonate qui ont été transformés en 8.000 tonnes de minerai grillé, d’une valeur de 50.000 francs environ. Le personnel a été en moyenne de 30 ouvriers.
En 1909, M. de Tonquédec (Aymar) s’est borné, en 1909, à remettre en état la galerie et les voies de roulage et à aménager la minière pour pousser l’exploitation vers l’ouest. M. de Tonquédec vient de reprendre lui-même l’exploitation depuis décembre 1909.
En 1911, La seule minière qui ait été réellement exploitée est celle de Sourdéac, commune de Glénac, appartenant à M. Aymar de Tonquédec. 30 ouvriers, en moyenne, ont été occupés toute l’année. Il a été extrait en 1910 5.500 tonnes de minerai carbonate. (Rapports Conseil Général 1911 Aout)
En 1912, Aucune minière proprement dite n’a été exploitée en 1912. Celle du Haut-Sourdéac, commune de Glénac, est abandonnée depuis juillet 1911. (Rapports Conseil Général 1913 Aout)
En 1914, Les minerais de Glénac ont été exploité en minières jusqu’en 1910. Définitivement abandonné en 1914.
( Annuaire des mines et minerais métalliques de France et d’Algérie. 1919)
Demande de concessions de mines
Par une pétition en date du 15 mai 1914, régularisée le 15 juin 1914, M. LENGLET Paul, domicilié à Paris, 10, avenue de Messine (8°arrondissement), sollicite une concession de mines de fer sur le territoire des communes de Renac, La Chapelle-Saint-Mélaine, Sainte-Marie, Sixt, Bains, arrondissement de Redon, département d’Ille-et-Vilaine, et de Glénac, et Cournon, arrondissement de Vannes, département du Morbihan.
Celte concession sera limitée ainsi qu’il suit :
Au nord. — Par une ligne brisée ABC composée :
de la ligne droite A D menée du point A d’intercession du bord occidental du chemin d’intérêt commun no 38 de Malansac à Saint-Séglin, avec une ligne droite F X joignant le point F clocher de Glénac au point X borne tribanale des communes de Glénac, La Gacilly et Les Fougerêts, au point B intersection du bord méridional du chemin vicinal ordinaire n° 1 de la commune de Cournon, allant de à la Coudrais, avec la limite séparative des départements d’Ille et Vilaine et du Morbihan ; et de la ligne droite B C du point B ci-dessus défini au point C intersection du bord occidental du chemin vicinal ordinaire n° 7 de la commune de Renac, allant de la Chapelle-Saint-Mélaine à Saint-Just, avec une ligne droite Y Z joignant le point Y intersection du bord oriental de la route nationale n° 177 de Redon à Caen et de la limite séparative des communes de Saint-Just et de Renac, au point Z, borne tribanale des communes de Langon, Brain et Renac.
A l’Est. — Par une ligne droite C D menée du point C ci-dessus défini, au point d’intersection du bord oriental du chemin vicinal ordinaire n° 5 de la commune de la Chapelle-Saint-Mélaine, allant de la Chapelle-Saint-Mélaine à Garrain, avec la ligne E V joignant le point E borne tribanale des communes de Renac, Sainte-Marie et Bains, au point V intersection du bord septentrional du chemin de grande communication n° 56, allant de Renac à Port-de-Roche, avec la limite séparative des communes de Brain et de la Chapelle-Saint-Mélaine,
Au Sud. — Par une ligne brisée D E F G composée :
de la ligne droite D E menée du point D ci-dessus défini, au point E ci-dessus défini ;
de la ligne droite E F menée du point E ci-dessus défini au point F ci-dessus défini ;
et de la ligne droite F G menée du point F ci-dessus défini au point G d’intersection du bord occidental du chemin d’intérêt commun n° 38 de Malansac à Saint-Séglin, avec le bord méridional du chemin d’intérêt commun na 52 de Saint-Congard au Port Corbin,
A l’Ouest. — Par une ligue droite G A menée du point G ci-dessus défini au point A de départ.
Les dites limites renfermant une étendue superficielle de 39 kilomètres carrés, 30 hectares (3.930 hectares)*
Le demandeur sollicite éventuellement l’autorisation de réunir la concession qui lui serait accordée en raison de la présente pétition avec celle qui lui serait accordée dans le département de Maine-et-Loire en raison d’une pétition présentée le 9 novembre 1908.
Le pétitionnaire offre aux propriétaires des terrains compris dans la concession demandée une indemnité, une fois payée, de trois francs par hectare.
A la demande est annexé un plan en simple expédition sur une échelle de 10 millimètres pour 100 mètres de la concession demandée. La pétition et trois exemplaires du plan sont également adressés à M. Le Préfet du département d’Ille-et-Vilaine.
Le Préfet du département du Morbihan, Vu la loi du 21 avril 1810, modifiée par la loi du 27 juillet 1880 et la loi du 25 juillet 1907,
ARRÊTE : Le présent avis sera affiché pendant deux mois du lundi 6 juillet 1914 au dimanche 6 septembre 1914 inclus, à Glénac, Cournon et Vannes.
Il sera, pendant la durée de l’enquête légale, inséré deux fois, à un mois d’intervalle, dans les journaux de département.
II sera, en outre, adressé au Préfet de la Seine qui est prié de le faire afficher pendant le même délai, à Paris (8e arrond.), où est situé le domicile du pétitionnaire.
Il sera publié dans les communes ci-dessus désignées, devant la porte de la maison commune et des églises, à la diligence des Maires, à l’issue de l’office, un jour de dimanche, au moins une fois par mois, pendant la durée des affiches.
La pétition et les plans sont déposés à la Préfecture où le public pourra en prendre connaissance pendant la durée de l’enquête, en vue des oppositions et des demandes en concurrence auxquelles la demande actuelle pourrait donner lieu.
A Vannes, le 17 juin 1914,
(Le progrès du Morbihan août 1914)
Survient alors la déclaration de guerre du 1er août 1914.
Droujkovka (Donetz) Russie
S'il m'avait fallu situer cette régionaux Donetz, j'aurais dit d'une manière un peu hasardeuse en Russie. Oui bien sûr, mais où en Russie ?
Très rapidement, les nombreux outils de recherche dont nous disposons apportent des réponses à cette question et situent cette région en Ukraine et pour reprendre les expressions de l'époque en "Russie méridionale“. Les rives de la Mer Noire et la presqu'île de Crimée ne sont qu'à 300 km. au sud. Actuellement cette région est dans la zone orientale de l'Ukraine et à 1000 km de Kiev.
Droujkivka ou Droujkovka est une ville de l'oblast de Donetsk, en Ukraine. Sa population s'élevait à 59 863 habitants en 2013. Droujkivka fait partie de l'agglomération de Kramatorsk. Mais en 1892, on ne trouvait à Droujkovka qu'une gare et ses dépendances.
La Crimée et la guerre de Crimée de 1853 à 1856
Le 30 novembre 1853, la destruction par la flotte russe d’une escadre ottomane dans le port de Sinop, sur la mer Noire, soulève une réclamation pleine de colère au Royaume-Uni et en France. Pendant six mois, les pourparlers se poursuivent entre Londres, Paris et Saint-Pétersbourg, mais l’intransigeance du gouvernement russe fait échouer toutes les tentatives de compromis.
Le 12 mars 1854, le Royaume-Uni et la France s’unissent à l'Empire Ottoman. Le 14, ils somment la Russie d'évacuer les principautés roumaines et, le 27, leur ultimatum étant resté sans réponse, ils lui déclarent la guerre.
Les Alliés (Empire Britannique, Empire Ottoman, Royaume de Sardaigne), décident finalement d’adopter le plan proposé dès le mois d’avril par Napoléon III, qui consiste à avancer à la rencontre des Russes ou d'attaquer la Crimée et de s’emparer de Sébastopol où une puissante base navale s'est établie.
Le siège et la chute de Sébastopol constituent les éléments les plus importants de la guerre de Crimée et conduisent à sa conclusion : les Russes évacuent Sébastopol en septembre 1855.
Les Britanniques et les Français obligent la Russie à reconnaître l’indépendance de l’Empire ottoman et l'autonomie des principautés de Moldavie et de valachie et la libre circulation sur le Danube.
Le traité de Paris est signé le 30 mars 1856, avec le Tsar Alexandre II (son père Nicolas 1er étant décédé le 2 mars 1855)
Le bassin minier du Donetz (Russie)
Après la guerre de Crimée et vers 1856, l'industrie minière de la Russie commença à se ranimer et reçut une forte impulsion de la part du gouvernement en facilitant des accords donnés aux entrepreneurs en particulier des mesures administratives qui donnèrent un élan à l'exploitation de l'anthracite. (plus de 400 concessions en 1860 à Grouchevka.
Le nombre des nouvelles compagnies de navigation à vapeur, les raffineries de sucre et autres usines augmenta rapidement et le besoin de houille se fit partout sentir.
Le bassin du Donetz fut pris par la fièvre de la spéculation. Parralèllement, un vaste plan des chemins de fer fut dressé de manière à augmenter l'exploitation de la houille, à faciliter et à étendre le débit des produits minéraux et surtout de façon à unir le bassin houiller avec les grandes voies fluviales, la Volga et le Dniépr, qui conduisent aux ports de la mer Caspienne et de la mer Noire.
Au milieu du cours du Donetz, sur la rive droite de la rivière, se trouve le Donbass qui comprend un des plus grands gisements de charbon de l'ancienne Union Soviétique devenu le plus grand centre minier de l'Ukraine actuelle ; c'est également une importante région industrielle. À 60 km. à l'est de Donetz, une ville porte le nom de Torez et doit ce nom à Maurice Thorez.
Pour extraire la houille, il faut de la main d'œuvre, et la question métallurgique est liée à celle des ouvriers des mineurs, d'autant plus que la nécessité d'attirer les ouvriers vers l'industrie minière devient de jour en jour plus impérieuse, vu qu'à cette industrie vient maintenant s'ajouter le travail des métaux dans les mines. Aussi, outre les mesures que le gouvernement jugera à propos d'adopter pour amener une population d'ouvriers mineurs dans les terrains disponibles avoisinant les exploitations, le Ve Congrès à résolu de faire en sorte d'en obtenir d'autres ;
1°) Dans les localités où se développent les industries minières et métallurgique et où l'on sentira la manque de bras il sera permis aux ouvriers immigrants de s'établir sur les terrains disponibles appartenant à l'Etat ou à l'administration des Cosaques du Don aux conditions à fixer par le gouvernement.
2°) Il sera permis aux particuliers d'établir sur leurs terres des habitants venant des provinces de l'intérieur de la Russie, ou même de l'étranger.
3°) Les ouvriers immigrants pourront prendre domicile, sans autorisation des communes locales dont ils faisaient partie, dans les conditions établies pour les anciens paysans de la Couronne des gouvernements occidentaux, d'après l'oukase du 26 mai 1876.
4°) Pendant la durée des cinq premières années les immigrants ne seront pas rayés des communes dont ils faisaient partie précédemment.
5°) Le lot de terrain concédé à chaque ouvrier sera au moins de 450 sagènes carrées de terre arable et de 320 sagènes* carrées de pâturage.
6°) Le terme du rachat fixé pour ce lot ne sera pas inférieur à 30 ans.
7°) Toutes les autres conditions entre les immigrants et les propriétaires des terrains miniers et des mines seront déterminés par des contrats spéciaux qui, avant d'être enregistrés par devant notaire, subiront le contrôle des ingénieurs de la circonscription et celui des autorités locales instituées pour le règlement des affaires des paysans.
* 1 M2 = 0,219 sagène carrée
1 sagène carrée = 49 pieds russes = 4,552 M2
Trignac et les forges
Au XVIIIe siècle, Trignac est un hameau entouré de marais. Fin du 19ème siècle, Trignac dépend de la commune de Montoir-de-Bretagne, et ne compte que 319 habitants. Petit à petit, le marais s’assèche et les îles disparaissent. En 1879, les hameaux communiquent par des chemins qui mènent tous à l’unique lieu de travail : les Chantiers de Construction Navale de Saint-Nazaire. A cette même période, la Société des Mines de Fer de l’Anjou décide de créer les Forges de Saint-Nazaire à Trignac et développe la production de la fonte et de l’acier. Le village se voit alors enrichi de cités ouvrières et de commerces, et organise son espace économique et social. Le village devient un “bourg“ et attire de la main-d’œuvre du Morbihan, d’Ille-et-Vilaine, et même du Nord . C’est une véritable transformation dans la région. Petit à petit, on note même un changement dans l’orthographe : Hocquart s’écrit Aucard, Berre , Bert…
Au XXe siècle,
Les Forges de Trignac sont un établissement industriel métallurgique implanté en 1879 sur la commune de Trignac, près de Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique, et dont l'activité a été arrêtée en 1947.
Les Forges de Trignac ont été fondées par la Société des Mines de Fer d'Anjou en 1879 pour répondre au développement des chantiers navals de Saint-Nazaire. La production démarre en 1882 et l'usine emploie près de mille ouvriers en février 1887. La mise en route du premier haut-fourneau a lieu en 1880. En 1883, la production de fonte est de 44 900 tonnes et l'effectif est de 1305 salariés. Elle déposent leur bilan en 1889 avant d'être rachetées.
En 1890 est créée la Société des Hauts Fourneaux et Forges de Trignac qui connaît une grande prospérité, grâce au charbon importé du pays de Galles.
Le 30 mars 1894, se déclenche la grande grève des Forges de Trignac, due à une réduction des effectifs et des salaires dans les ateliers de puddlage. Une écrasante majorité des ouvriers se met en grève. Le conflit semble se résoudre rapidement, mais comme il fait suite à de grandes grèves ayant eu un retentissement national (Fourmies), les socialistes affluent pour défendre les ouvriers et en faire un événement. La grève sert de porte-voix national des revendications socialistes, mais n'amène ni avancée sociale ni généralisation du conflit. Le 21 mai 1894, L'essentiel des ouvriers reprennent le travail.
En 1900, la production de fonte est de 69 000 tonnes et l'effectif est de 1500 salariés. En 1910, l’usine, devenue la Société Anonyme des Usines Métallurgiques de la Basse-Loire, est spécialisée dans la production et la fourniture des tôles et profilés pour la construction des navires et des chaudières.
A la veille de 1914, l’usine métallurgique couvre 90 hectares. Elle est prospère et vigoureuse.
Dans les années 1920, les forges sont désormais contrôlées par l'Union Métallurgique de la Basse Loire ; ses difficultés économiques amènent l'État à fournir une aide à cette entreprise. Malheureusement, la crise de la Construction Navale en 1920 la frappe de plein fouet ; elle est alors rachetée par la FANE (Forges et Aciéries du Nord) en 1925, mais ce sauvetage sera de courte durée… L’usine cesse toute activité en 1932, après un premier arrêt en 1930. Elles sont rouvertes en 1939 pour participer à l'effort de guerre et continuent de fonctionner sous l'occupation allemande puis au début de la reconstruction. Remise en service par les Allemands en 1940, l’activité sidérurgique est définitivement stoppée en 1943. La même année les forges subissent les bombardements alliés et, en 1947 sont arrêtées définitivement.
Charles-marie Hervé, les Forges de trignac et Droujkovka
Si Charles-Marie a résidé à Méans (maison Hulot) en 1885, c'est sans doute qu'il avait besoin d'être hébergé près de son lieu de travail en l'occurrence les Forges de Trignac. Quelle autre explication avancer ? D'ailleurs d'autres Glénacois ont vécu des situations assez semblables avant ou après la guerre de 1914.
Par contre, pour quel motif et pour quelles raisons se retrouve t-il après 1885 résidant à Droujkovka en Russie méridionale, l'interrogation reste entière.
A t-il été recruté, étant à Trignac, par des intermédiaires recherchant de la main d'œuvre qualifiée pour les mines du bassin de Donetz ?
A t-il été convaincu par les “sirènes“ d'une avancée sociale et d'une sorte de revendication en allant rejoindre une sorte de “eldorado" qui s'amorçait dans cette région de Russie ?
A t-il fait partie de ces volontaires attirés par la fièvre de la réussite en allant chercher ailleurs, ce qu'on ne pouvait leur offrir sur place ?
Des sociétés, des banques, des capitaux français se sont investis dans cette région du bassin du Donetz. Pourquoi Charles-Marie Hervé n'aurait-il pas été pris dans cette vague facilitant les initiatives de toutes sortes ? D'ailleurs les ouvriers immigrants sont les bienvenus dans ce pays qui manque de bras. On facilite leur accueil, on peut même leur concéder un terrain.
Charles-Marie hervé entre dans quelle cas de figure ? Impossible d'y répondre.
Son cas n'est pourtant pas isolé bien sûr. Pour preuve, l'exemple de Claude Maréchal.
Né le 18 juin 1858 au Creusot (71). Devient chaudronnier, se marie vers 1880 à Marie Vernusse. Le couple aura plusieurs enfants dont Camille née le 29 septembre 1896 à Droujkovka (district de Bakhmout) en Russie. Camille Maréchal reviendra en France et se mariera le 10/08/1922 au Creusot.
Autres présences de français à Droujkovka :
Élisée de Loisy
Né le 24 novembre 1872 à Cuisery (71). Entre à l'École Supérieure des Mines en 1894. En 1898, on lui offre la situation de chef d service du laboratoire aux usines de Bogoslovsk, dans l'Oural. De là, il passe comme sous-chef du service des Hauts-fourneaux et fonderies aux aciéries du Donetz à Droujkovka où il demeure une année. En 1904, il prend la direction des Forges et aciéries de Russie à Makievka (à l'est de Donetz). En 1905, il y est confronté à l'une des premières grèves d'usine mais parvint à maîtrise le mouvement et reprendre le développement. Pour mémoire, la Révolution Russe débute en 1905.
Louis Lamarche, directeur des usines de Donetz à Droujkovka, province d'Ekatétinoslaw, Russie méridionale
(Echo des Mines et de la métallurgie).
De 1881 à 1904, la Russie vécut dans un état d'urgence ou un état de siège quasi permanent. Parrallèlement, le pays connaît un rapide essor économique : la révolution industrielle russe date des années 1890.
En janvier 1905, la quasi totalité des ouvriers de Saint-pétersbourg manifestent et portent une pétition au Tsar Nicolas II, et se dirigent vers le Palais d'Hiver. Le Tsar n'est pas là et la foule se heurte aux forces de l'ordre. les soldats tirent sue la foule sur la perspective Nevski. Il y aura plusieurs centaines de morts et des milliers de blessés.
Qu'est devenu Charles-Marie Hervé après 1885
Est-il revenu en France au moment de la guerre de 1914 ?, est-il resté à Droujkovka ? Il est difficile de répondre. La consultation des décès depuis 1893 jusqu'en 1942 ne donne aucun décès à Glénac. Pas même d'acte transcris, suite à un décès dans une autre commune ou mort à la guerre.
On peut supposer que si l'on ne l'y trouve pas, c'est peut-être qu'il est resté et mort en Russie. En tout cas, c'est un parcours atypique et singulier d'un Glénacois
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