samedi 5 septembre 2020

Legs de Louis LE GRAND en 1845 pour créer une maison d'école mixte en 1856

1845 : legs de Louis Vincent le grand

Louis vincent LE GRAND naît le 23 février 1824, meurt le 27 avril 1845 à Glénac. Il n'est alors âgé que de 21 ans. Il rédige un testament déposé le 20 avril 1845 chez maître Le Breton, notaire à la Gacilly. Dans ce testament, il est indiqué que “tous ses biens seront vendus et le prix employé en prières et messes pour le repos de son âme et celle de ses parents“.
Les parents de Louis Vincent
Julien LE GRAND et P
errine PÈLERIN. cultivateurs et boulanger demeurant le bourg de Glénac. Julien, le père décède le 22 août 1843 et perrine la mère le 24 octobre 1852. 
Pierre né en 1808 et mort en 1808 et Joseph né 1809 et mort jeune, sont les deux frères de Louis Vincent. La famille (les parents et Louis Vincent) sont recensés en 1841 au Chêne Lainé (maison n° 19, ménage n° 19). Ils possèdent une vache, une génisse, un porc, deux poules et quatre oies. 

Louis Vincent n'a donc pas d'héritiers proches. Ce seront quatre de ses cousins issus de germains qui seront les héritiers ainsi que la Fabrique de la paroisse de Glénac. 

Maison cadastrée n° 560 (vue du courtil) léguée par Louis Vincent LE GRAND 
à la Fabrique de la paroisse de Glénac en 1845. En arrière-plan, le clocher de l'église Saint-Michel

Pour mémoire : en 1845, la maison d'école qui appartenait à la Fabrique de la paroisse était celle de l'auditoire (cadastrée n° 510)
• le rez de chaussée accueillait les écoliers (jusqu'après 1866)
• le 1er étage servait de salle de mairie 
Mais ce rez-de-chaussée était insalubre, obscur, humide et subissait des nuisances. Un certain nombre de parents préfèrent faire chaque jour à leurs enfants 4 à 6 km et les envoyer à l'école de 
La Gacilly ou de Cournon.

sur ce cadastre de 1824, l'église Saint-Michel n'est encore pas construite. Elle le sera en 1846. 
Au même emplacement figure, par contre, la chapelle Saint-Michel.
En bleu en bas à droite l'église ancienne (n°506)
qui, vétuste et en péril, sera détruite en 1845-1846

1854

Dans le legs à la Fabrique de la paroisse, figure : une maison cadastrée sous le
n°560 et un courtil n°557. Ces deux parcelles feront l'objet, suite à ce legs, de divers échanges de courriers entre le maire de Glénac Auguste de Foucher, la Fabrique et le préfet, à propos du projet d'acquisition au début de l'année 1854. 
La maison, contigüe du jardin du presbytère, est toute proche de l'église Saint-Michel. Elle en est seulement séparée par le chemin et fera l'objet d'une expertise contradictoire le 10 avril 1854, fournie par François CHEVALIER, arpenteur, requis par le maire de Glénac, afin d'estimer son coût ainsi que ceux des travaux d'appropriation pour l'aménager en maison d'école. L'estimation se situe de 750 à 800 f. 
L'appropriation est estimée à 400 f.
Un plan sera également établi Guillaume Dallerac maçon entrepreneur le 17 mars 1854
Plusieurs amateurs feront des enchérissements à l'adjudication et après trois feux le prix sera adjugé à 800 f. 

Maison cadastrée n°560 (plan de Guillaume Dallerac, maçon entrepreneur le 17 mars 1854)
le cercle jaune (P) représente le four et fournil mais en ruine
(S) situe l'emplacement de l'église Saint-Michel

1856

Le 20 décembre 1856 aura lieu la vente des autres parcelles par les héritiers LE GRAND. 
Qui sont ces héritiers ?
1° - Louis MACÉ (aubergiste, débitant de cidre) époux de Anne BOUTEMY (+7 octobre 1850) agissant pour lui et son fils mineur (louis ° vers 1837). Anne BOUTEMY est la fille de joseph BOUTEMY et Julienne LE GRAND (+ 1833). Louis MACÉ fait partie des plus imposés de la commune. 
2° - Jean BUSSON (chiffonnier demeurant rue Garel) époux de françoise LE GRAND (fille de Noël LE GRAND et Marie ROYER). JEAN Busson fait partie du conseil municipal de Glénac en 1856.
3° - Jean LE GRAND, cultivateur au bourg
4° - Jeanne JAGUT, veuve de Joseph DANET et demeurant le Mesny à St-Vincent sur Oust. elle est la fille de Jacques Jagut et Françoise LE GRAND.

Ils sont cousins issus de germain de Louis Vincent LE GRAND. Le legs les dépouille  de la totalité de la succession. Ils sont portés d'office comme exécuteurs testamentaires et consentent à la vente des biens dépendants de la succession pour en verser le prix à qui de droit afin qu'il soit employé intégralement à l'usage indiqué par le testateur. 
En conséquence ils vendent à Sébastien TERTRE, cultivateur au village de Penlheur à Bains sur Oust, moyennant la somme de 160 f. 
1° - le 1/3 du pré des Portigueaux n° 1523 section E (1 are, 22 centiares)
2° - le 1/4 du grand courtil n°544 section D (3 ares, 31 centiares)
à François TERTRE cultivateur au village de Penlheur à Bains sur Oust, moyennant la somme de 160 f. 
1° - le 1/3 du pré des Portigueaux n° 1523 section E (1 are, 22 centiares)
2° - le 1/4 du grand courtil n°544 section D (3 ares, 31 centiares)

les ascendants familiaux de Louis Vincent LE GRAND
il est cousin issu de germain des héritiers : Louis MACÉ, Jean BUSSON,
Jean LE GRAND et Jeanne JAGUT

Le projet n'aboutira pas 

Ci-dessous, le courrier de auguste de FOUCHER adressé au préfet laisse deviner la suite des évènements à propos de cette maison d'école. Il faudra attendre 1857 lorsque jean mathurin GICQUIAUX, ancien desservant de la paroisse de Glénac, fera, lui aussi, un legs à la commune de Glénac. les conditions de ce legs : bâtir une maison d'école mixte tenue par 1 ou 2 religieuses. Le projet aboutira à partir de 1864, à la construction de la mairie au sein de laquelle est prévu un appartement n'ayant aucune ouverture, ni communication intérieures et extérieures avec elle. La mairie n'aura non plus de vue sur la cour et le jardin des religieuses de la nouvelle école communale.






















3 novembre 1854


Monsieur le Préfet,
La commune de Glénac
n’attache pas maintenant la même
importance à l’acquisition de la
maison de feu Louis LE GRAND pour
y établir l’école communale
attendu que le recteur qui
avait promis d’acheter à l’ad-
judication des immeubles prove-
nant de la succession du dit
sieur LE GRAND
, une parcelle de
terre contigüe au petit courtil
attenant à la dite maison
au moyen de laquelle on eût
pu créer un joli jardin, s’est
laissé intimider par le prix
élévé des enchères, de sorte
que notre but es manqué
par sa faute, et dans l’intérèt
de la commune
, je crois devoir
vous prier de ne pas autoriser
la commune à faire cette
acquisition qui maintenant
n’a d’autre avantages que
sa position qui est contigüe
au presbytère
J’ai l’honneur d’être
Monsieur le Préfet
votre très humble
serviteur

Comte de Foucher
maire

1865

Achèvement de la maison d'école en avril.
Acceptation de la sœur Ruellan (sœur de la Salette) dont la maison mère est à Kermaria Morbihan, comme institutrice et directrice de l'école communale de Glénac

1867

Pourvue d'une lettre d'obédience délivrée le 23 août 1867 par Mme la Supérieure générale de la congrégation des Filles de Jésus, Mme Lantrin anne-marie (sœur marie de Nazareth) née à Guégon le 1er mai 1836, est nommée par arrêt de Mr le Préfet en date du 2 octobre 1867 comme institutrice publique à Glénac. 

1882

Projet de création d'une école de garçons, pour être en conformité avec la loi du 28 mars 1882 sur l'instruction publique (Loi Jules Ferry - IIIe République). Cette loi supprime l'enseignement de la morale religieuse au profit d'une “instruction morale et civique“

Le conseil municipal représenté par le maire fait de la “résistance“

28 mai 1882 (délibération du conseil de la commune de Glénac
Le Conseil municipal de Glénac :
• croît que l’école mixte est bien suffisante pour sa population
• que l’acquisition d’un terrain, la construction de la maison, et l’entretien d’un instituteur sont des frais bien considérables pour 40 et quelques garçons que la commune peut fournir, mais si la loi l’exige absolument, cette mesure, le conseil municipal après en avoir ……; délibéré, croit que l’école mixte est bien suffisante pour sa population… accepterait l’emprunt pour l’acquisition du terrain, à la condition expresse que le département, et l’Etat se chargerait de toutes les constructions.

La loi interdit tout enseignement religieux dans les écoles communales.

Le conseil :
••• préfère une école libre et qui suffit à ses besoins
••• considérant que tous les habitants de la commune sans exception sont catholiques et qu’ils paient leur part proportionnelle du budget de l’instructionn primaire, ils ont le droit d’exiger que leurs enfants reçoivent dans l’école, l’enseignement religieux et la récitation du catéchisme, et considérant cette instruction comme le premier devoir des instituteurs et des institutrices.

Réponse du préfet
(transcrite en marge de la délibération du conseil du 28 mai 1882)

••• la délibération du 28 mai 1882 est déclarée nulle et de nul effet par laquelle le conseil municipal de Glénac a émis le vœu que la loi du 28 mars 1882 soit abrogée dans le plus bref délai possible

••• etc










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