mercredi 4 mars 2015

Noël Danycan, sieur de l'Espine, Secrétaire du roi en la chancellerie de Bretagne en juin 1695

Noël Danycan incarne l'image du "self-made man" dont la réussite fulgurante dans les affaires de négoce maritime lui assurera une position enviée par beaucoup de ses contemporains. L'argent et les sommes considérables gagnées dans ses expéditions d'armateur terre-neuvier et dans les opérations spéculatives dans le commerce maritime pendant plus de 35 ans, lui permettront d'acheter des charges et d'acquérir un statut social et patrimonial sans pareil.
La voie "royale" a été l'obtention de lettres de noblesse octroyées gratuitement par le souverain en récompense de "mérites". La voie "essentielle" "vénale" a été l'achat d'offices anoblissants. Ce phénomène prit de l'ampleur en raison d'offres massives d'offices créés par une monarchie en quête de ressources extraordinaires pour financer des guerres ruineuses. 
Ce mécanisme n'a pas fonctionné à sens unique. Le prolongement en a été la recherche “d'alliances nobles“ car il y a eu aussi des chasseurs de dot désireux de redorer le blason familial en mettant la main grâce à un heureux mariage sur ces "fortunes" qui s'édifiaient.

C'est ainsi que la fille de Noël Danycan Marie-Anne Guyonne s'est mariée avec le fils de feu M. de la Bédoyère, procureur général du Parlement de Bretagne, que son autre fille Marguerite-Pélagie s'est mariée à Michel Charles Amelot de Gournay, que son fils Jean-Baptiste s'est marié à Claude-Charlotte de Tilly (nièce par alliance de Louis Phélipeaux de Pontchartrain, secrétaire d'état à la Marine).
Blason de Danycan
“D'azur a un globe d'argent soutenu d'un vol de mesme, et surmonté d'une étoile d'or“

Pierre Clairambault (1651-1740), Généalogiste des Ordres du Roi sous les règnes de Louis XIV et Louis XV, a réuni dans un recueil des notes manuscrites, gravures, dessins, à propos entre autres de personnages qui ont été décoré de l'Ordre de Saint-Michel et de Saint-Esprit. Il s'y trouve un document concernant Noël Danycan de l'Espine.
Certains feuillets sont écrits par Clairambault en vue d'établir un dossier sur les titres produits par Noël Danycan, d'autres, en sont uniquement la reprise dans une version calligraphiée mais avec un souci de la mise en page et de l'écriture.
Duc de Chevreuse : Charles Honoré d'Albert de Luynes, duc de Luynes, chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit. Il était marié à Jeanne marie Colbert, fille de Jean-Baptiste Colbert "le Grand Colbert“ contrôleur-général des Finances sous Louis XIV


Noël Danycan est dit : fils de Noël et Jacquemine Bobin, baptisé le 18 juillet 1656 à l'église Saint-Servan de Saint-Malo.
Sa mère : Jacquemine Corbin et non pas “Bobin“.
La nomination comme conseiller-secrétaire du roi est subordonnée à quatre quartiers de noblesse
(rappel des lettres patentes du roi Charles VIII)
Visiblement, on oublie ce pré-requis car L'origine des danycan n'est pas noble.
Rappel des services rendus par Danycan au commerce maritime qui lui vaut les mérites de Sa Majesté
et l'octroi de la fonction de conseiller-secrétaire du Roy.
Danycan est à l'origine des expéditions des mers du Sud, qui ont rapporté près de 200 millions de livres à la France lors de la guerre de Succession d'Espagne.
Noël Danycan de l'Espine reçu chevalier de l'Ordre de saint-Michel prête serment et reçoit l'accolade



signature de Danycan
description de l'accolade donnée par le duc de Chevreuse à Noël Danycan

et cette petite note de pied de page
M. de l'Espine ep (époux !) de Mailly le Chas... près de Crevan en Bourgogne. Son père pendu.  a-t'on dit que son père étoit Marchand de beurre en détail en Bretagne et que son gd-père a esté pendu à Rennes et que luy même a esté aussi marchand de Beurre
cette note manuscrite retranscrit une page du Mercure de France, sur les “morts et mariages“ de mai 1735 (page 1021), relatant dans une notice  la mort de Noël Danycan d'une attaque d'apoplexie dans un âge avancé le 3 mai 1735 ayant épousé : 1° Marguerite Chantoiseau, 2° Hélène Victoire Maget qu'il laisse veuve avec des enfants fort jeunes.
Sont évoqués ses enfants du 1er et du 2e lit.

1er lit :
Noël Danican, seigneur de Landivisiau, conseiller au Parlement de Paris le 13 mars 1707, maître des requêtes les 3 décembre 1710, intendant du commerce,et ensuite conseiller au conseil de commerce et enfin inspecteur de la compagnie des Indes mourut le 9 octobre 1730, ayant épousé Marie Philippe Sanson fille de Claude Joseph Sanson intendant à Soissons et de Marie Anne de Maupéau ; la dite Sanson entant veuve se remaria en mai 1731 avec N..... Noguez de la Garde mousquetaire du Roy
et mourut en couches au mois de juillet 1734 âgée de 42 ans. Elle a laissée de son 1er mary 3 fils dont l'aîné est mort peu de temps avant elle.

Jean baptiste Julien Danican, maître des comptes de paris reçu le 11 septembre 1716, épouse le 5 avril 1714 Claude Charlotte de Tilly, fille de Charles de Tilly marquis de Blaru, lieutenant du roi de l'Isle de France et de Catherine Elisabeth de Manneville

Marguerite Pélagie Danican épouse le 25 octobre 1708 Michel Charles Amelot, seigneur de Gournay, maître des requêtes puis président à mortier au Parlement de paris, mort le 25 décembre 1730. avec des enfants.
2e lit : des enfants en bas âge
veuve en 1735

Signature de Marie-Anne Guyonne Danican (âgée alors de 22 ans)
fille de Noêl Danycan et épouse de Charles Huchet de la Bédoyère.

sur un acte de baptême du 10 septembre 1714 dans la paroisse de Glénac
 de Marie Louis Deseaux fils de Guillaume et Jeanne-Françoise Gérard
Le parrain est Louis de Forges, seigneur de la Gaudinays
et la marraine est Marie Anne Guionn
e Danican, dame et comtesse de la Bédoyère demeurant en son château de la Forêt neuve.
couvreur du Mercure de France de mai 1735

Un cachet de cire avec les armes Danycan
“D'azur a un globe d'argent soutenu par un vol de mesme et surmonté d'une étoille d'or“






dernier feuillet du recueil de Clairambault
Qui signe cette note du 4 juin 1706 : de F.......
Arbre Danycan et liens avec Huchet de la Bédoyère
Deux assiettes ayant appartenues au “corsaire“ Danycan de l'Espine vendues aux enchères pour 5500 €.
On aperçoit distinctement les armes de Danycan
“D'azur a un globe d'argent soutenu par un vol de meme et surmonté d'une étoille d'or“

L'ordre du Saint-Esprit
Sous Henri IV et Louis XIII, le règlement, qui exige quatre degrés de noblesse pour être reçu dans l'Ordre de Saint-Michel et du saint-Esprit, semble avoir subi des entorses. C'est encore quelquefois le cas sous Louis XIV. Le cas de Noël Danycan illustre bien ces “entorses“. L'argent et les mérites s'y substituent.
L'ordre devait avoir un maximum de cent chevaliers ayant au moins trois degrés de noblesse.
Collier de l'Ordre du Saint-Esprit  
Constitué de 29 maillons à trois motifs alternés   la fleur de lys, le H chargé d'une couronne de laurier, reposant sur deux cornes d'abondance et entouré de trois couronnes royales, un trophée d'armes orné d'un heaume reposant sur une panoplie composée d'une masse d'hercule, trompette, drapeau fleurdelisé, arc, flèche, carquois, sabre et lance de tournoi.

La croix est à huit pointes pommetées, émaillée de blanc sur chaque raie et ayant à chaque angle une fleur de lys d'or ; une colombe rayonnante, brochant sur le tout, représente le Saint-Esprit.
L'effigie de l'archange saint-Michel terrassant le dragon figure au verso de la médaille.
Portée suspendue au cou par un long ruban de moire bleu céleste. 
Collier des Ordres du roi
lien vers cette page

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire