mardi 11 février 2014

Auguste Chenais, 16e bataillon de Chasseurs à pied, mort à Sébastopol en 1856

Le corps expéditionnaire français embarque sur la flotte franco-turque à Varna le 1er septembre 1854 et débarque le 3 à Eupatoria sur le presqu'île de Crimée.

débarquement des troupes françaises à Eupatoria en septembre 1854
en arrière-plan du tableau, on aperçoit les navires des escadres française, anglaise et turque.

La flotte expéditionnaire françaiseest composée de :
• 15 vaisseaux de ligne, dont 4 à 3 ponts et 4 à hélice
• 11 frégates à vapeur
• 14 corvettes ou aviso à vapeur
• 5 frégates ou transports à voiles
• 3 vapeurs de commerce français
• total 48
ces 48 remorquaient 49 bâtiments du convoi, donnant, pour toute la fmlotte expéditionnaire une masse de 97 navires.
sur ce détail du tableau, un soldat (sergent) du corps expéditionnaire français


2 : Eupatoria, (Old Port) où débarquent les troupes
A : bataille de l'Alma

B : bataille de Balaklava
C : bataille d'Inkermann
E : Sébastopol
Le 25 août 1854, le Maréchal Saint-Arnaud commandant le corps expéditionnaire, annonce à l'armée, par un ordre du jour, l'expédition en Crimée. 
Le 31 août, l'embarquement commence à Varna.
Le 1er septembre, la 1ere, 2e et 3e division sont déjà embarquées et réunies dans la rade de Baltchick.
Le mardi 5 septembre, départ des escadres française et turque de Baltchick. Les escadres font deux colonnes. La première au nord, le "Primauguet" et le "Caton" sur les côtés. L'escadre turque au sud. Le mercredi 13 septembre, mouillage dans la baie d'Eupatoria.
Le Maréchal Saint-Arnaud embarque sur le "Berthollet" jusqu'à Baltchick, puis sur le vaisseau amiral "la Ville de paris" sur lequel il fera la traversée. Mais, malade, il sera remplacé par le Général Canrobert qui lui succédera au commandement en chef.
Le débarquement aura lieu le 13 septembre à Eupatoria dans la baie de Kalamita. La petite garnison russe de la ville n'opposa pas de résistance et la population tartare accueillit les Français avec de grandes démonstrations de sympathie.
Le maréchal Saint-Arnaud victime du choléra, meurt le 29 septembre 1854.

Les marines française, anglaise et turque réunies débarquent plus de 60000 hommes de troupes en Crimée.
• 1446 officiers
• 29058 hommes
• 2904 chevaux ou mulets
• 133 bouches à feu

• 22600 hommes d'infanterie (anglais)
• 3100 artillerie et génie
• 1100 cavaliers

• une division turque de 7000 hommes
Débarquement du corps expéditionnaire en septembre 1854 à Eupatoria
Jean-Louis Mouraux, fusilier au 79e Régiment d'Infanterie de ligne, 3e bataillon, 4e Compagnie, 
mort de fièvre typhoïde à Sébastopol le 16 janvier 1856le 79e  en garnison à Bordeaux, Paris, en Bretagne, puis à Perpignan d'où il fut appelé en 1854 pour partir en Crimée.Le 79e Régiment d'Infanterie de Ligne et se distingue au CLOCHETON à Sébastopol. nom qu'il inscrit sur son drapeau.Pendant la campagne de 1870, le 79e est pris au piège de Sedan

le 79e Régiment d'Infanterie de ligne fait partie ainsi que le 18e de ligne et le 10e Bataillon de Chasseurs à pied , 
de la 1ere Brigade commandée par le Général Lefebvre.
La 2e Brigade est commandée par le Général Duprat de La Roquette.
Les deux Brigades constituant la 4e Division d'Infanterie commandée par le Général Bouay
La 4' Division et 3 autres Divisions faisant partie du 1er Corps d'Armée commandée par le Général de Salles.

L'Armée d'Orient, est commandée jusque fin septembre 1854 par Le Maréchal Saint-Arnaud.
Celui-ci ayant été victime du choléra sera remplacé par le Général Canrobert (30 septembre 1854), puis par le Général Pélissier (16 mai 1855)

Général Canrobert

Auguste Chénais, 16e bataillon de Chasseurs à pied
Nait le 24 octobre 1834 à Glénac. fils de Yves Chenais et de Marguerite Chevalier. Son frère, Pierre est domestique au château de la Forêt neuve. Il part au service militaire en 1854. Incorporé dans un régiment de Chasseurs à pied sous le n°1731, au 16e bataillon, 4e compagnie. Son régiment est embarqué en 1854 à Toulon ou Marseille et fait partie des troupes du corps expéditionnaire français en Crimée. 
Rentré à l'hôpital du camp de Sébastopol 27 décembre 1855, il décédera le 7 janvier 1856 de diarrhées (provoquées sans doute par le choléra qui sévissait alors dans l'armée).


Auguste Chénais, Chasseur au 16e bataillon de Chasseurs à pied, 4e compagnie,
mort le 7 janvier 1856 au camp de Sébastopol de diarrhées.

Il est passé à travers tous les combats, les dangers de ce siège, 
mais seule la dysenterie ou le choléra en ont fait une victime à l'âge de 22 ans.


Le 16 bataillon de chasseurs à pied a été formé à Grenoble le 15 janvier 1854 et son commandement confié au chef de bataillon Esmieux.
Du 16 octobre 1855 au 5 juillet 1856, le 16e Bataillon de Chasseurs à pied, participe à lacampagne de Crimée, tristement célèbre pour les conditions sanitaires déplorables qui furent le lot quotidien du corps expéditionnaire

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Les Russes ont 51 000 hommes en Crimée, dont 40 000 à l’ouest, sous les ordres du prince Menchikov. Campés sur les hauteurs qui dominent la rivière de l'Alma, ils tentent de barrer la route de Sébastopol. Ainsi se déroule la première bataille en Crimée proprement dite. La bataille de l'Alma 20 septembre 1854, est une bataille courte. Elle voit les forces franco-britanno-turques du maréchal de Saint-Arnaud et de Lord Raglan, appuyés par leur flotte à l’embouchure de l’Alma, emporter la victoire sur l'armée russe du prince-général Menchikov qui y perdit environ 6000 soldats contre 3300 du côté de la coalition. Les zouaves de "l'armée d'Afrique" joueront un rôle décisif dans les dernières heures de cette bataille.
Zouave
Siège de Sébastopol
Siège de Sébastopol

L’armée alliée, tardant à reprendre sa marche sur Sébastopol, perd plusieurs journées. Cela donne le temps à l’armée russe de battre en retraite et de se reformer dans la forteresse de Sébastopol.
Lorsque les Britanniques arrivent devant Sébastopol, la ville est mal défendue par des fortifications inachevées. Elle ne résisterait probablement pas à une attaque rapide et vigoureuse. Mais Saint-Arnaud, déjà affaibli par le choléra (il meurt le 29 septembre), doit céder le commandement au Général Canrobert . Les alliés tergiversent et manquent une autre occasion de prendre d’assaut la ville, ce qui aurait permis d'éviter un siège de huit mois.
Les semaines passent, laissant aux Russes le temps d’organiser la défense. Sur ordre de Menchikov, sept bâtiments de l’escadre russe sont coulés à l’entrée de la rade, bloquant l’accès aux alliés. Ceux-ci sont obligés de s’enterrer à leur tour pendant une année entière, tantôt repoussés par une défense intraitable, tantôt assaillis par les unités envoyées en renfort par les Russes.
Le siège et la chute de Sébastopol constituent les éléments les plus importants de la guerre de Crimée et conduisent à sa conclusion. Le blocus n’est cependant pas complet puisque à plusieurs reprises les Franco-Britanniques doivent repousser les armées russes de secours (lors des batailles de baklava le 25 octobre 1854 et d'Inkermann le 5 novembre 1854). Avec le choléra et le scorbut, l’état sanitaire des armées devint désastreux.
L’arrivée de 140 000 hommes, du côté des alliés, ne suffit pas à renverser la situation avant l’hiver. 
Le 14 novembre, une violente tornade balaie la région, coulant des navires, emportant les tentes et les équipements. À cela s'ajoutent les ravages des épidémies. Le choléra, puis le typhus et la dysenterie, font plusieurs dizaines de milliers de victimes. Attaques et contre-attaques, tirs d’artillerie et corps à corps sauvages coûtent d’innombrables vies humaines.
Siège de Sébastopol
Le 16 mai, Canrobert est à son tour remplacé parle général Pélissier, tandis que Simpson, prend la place de lord Raglan, atteint lui aussi du choléra. Le 7 juin, les alliés s’emparent du mamelon vert, un ouvrage fortifié qui couvre Malakoff à l’est. Le 18 juin, l’assaut général ordonné par Pélissier se solde par un sanglant échec.
Le Général Mac-Mahon avant l'attaque de Malakoff
Le 7 septembre 1855, le général Patrice de Mac-Mahon attaque le fort de Malakoff, clé de la défense russe. Le lendemain, les Russes abandonnent la position après y avoir mis le feu. La tour Malakoff tombe aux mains des Français et des Britanniques. Par cette victoire, Mac-Mahon passe à la postérité. C’est à ce moment qu’il prononce son fameux "J’y suis ! J’y reste".
Prise de Malakoff par Horace Vernet

Le soir même, après avoir incendié leurs navires, et détruit les défenses de la ville, les Russes évacuent Sébastopol. En 332 jours de siège, les alliés ont perdu 120 000 hommes, autant que l’adversaire : les Français ont perdu 95 000 hommes dont 75 000 de maladies, les Britanniques en ont perdu environ 25 000 et les Sardes entrés plus tard dans le conflit, environ 2 000.

vendredi 7 février 2014

Joseph Chevalier et la guerre de Crimée 1853-1856

La Guerre de Crimée (1853-1856)


la guerre de Crimée (1853-1856), qualifiée à juste titre de “première guerre moderne” - autrement dit dévastatrice à cause des engins de mort “modernes” qui y furent déployés, fut le résultat direct et fatal d’une querelle de clochers qui opposa les Grecs aux Latins dans la basilique de la Nativité à Bethléem.
Des Grecs y avaient, en effet, dérobé en 1847 l’étoile d’argent fixée au sol marbré de la grotte de la Nativité. Il n’en fallut pas plus pour que les Latins, gardiens reconnus des lieux – et de la relique argentée – ne fissent appel au secours de la France, protectrice attitrée des catholiques de l’Orient arabe. Protestant contre le régime de faveur accordé à l’Eglise romaine,le tsar Nicolas 1er demanda alors au sultan ottoman d’accepter le protectorat de la Russie sur tous les sujets slaves et orthodoxes de l’Empire Ottoman, Serbes, Bulgares, Roumains, Moldaves, Grecs et Arabes de la Syrie-Palestine.

Refus net du Grand Turc, appuyé par Napoléon III et la reine Victoria d’Angleterre. Furieux, le tsar envahit fin 1853 les provinces roumaines et bulgares (la Valachie et la Moldavie) de l'empire Ottoman.
Le 30 novembre 1853, la destruction par la flotte russe d’une escadre ottomane dans le port de Sinop, sur la mer Noire, soulève une réclamation pleine de colère au Royaume-Uni et en France. Pendant six mois, les pourparlers se poursuivent entre Londres, Paris et Saint-Pétersbourg, mais l’intransigeance du gouvernement russe fait échouer toutes les tentatives de compromis.
Le 12 mars 1854, le Royaume-Uni et la France s’unissent à l'Empire Ottoman. Le 14, ils somment la Russie d'évacuer les principautés roumaines et, le 27, leur ultimatum étant resté sans réponse, ils lui déclarent la guerre.
Les Alliés (Empire Britannique, Empire Ottoman, Royaume de Sardaigne), décident finalement d’adopter le plan proposé dès le mois d’avril par Napoléon III, qui consiste à avancer à la rencontre des Russes ou d'attaquer la Crimée et de s’emparer de Sébastopol où une puissante base navale s'est établie.
Le siège et la chute de Sébastopol constituent les éléments les plus importants de la guerre de Crimée et conduisent à sa conclusion : les Russes évacuent Sébastopol en septembre 1855.
Les Britanniques et les Français obligent la Russie à reconnaître l’indépendance de l’Empire ottoman et l'autonomie des principautés de Moldavie et de Valachie et la libre circulation sur le Danube.
Le traité de Paris est signé le 30 mars 1856, avec le Tsar Alexandre II (son père Nicolas 1er étant décédé le 2 mars 1855)
Siège de Sébastopol
La prise de Sébastopol
La prise de Sébastopol (8-9 septembre 1855) fait suite à la bataille de l'Alma (20 septembre 1854), à la bataille d'Inkermann (5 novembre 1854), à la bataille de Balaklava (25 octobre 1854), à la bataille de la Tchernaïa, pont de Traktir (16 août 1855).
La chute de Sébastopol constitue l'évènement le plus important de la guerre de Crimée. Le siège s'éternisa et dura un an (septembre 1854-septembre 1855). L'état sanitaire des armées, décimés par le choléra, le scorbut et les fièvres était désastreux.

L'assaut final fut donné par le Général Pélissier le 8 septembre et le même jour, le Général Mac-Mahon s'empare du "fort de Malakoff" clé de la défense des Russes, qui abandonnèrent la ville après y avoir mis le feu le 9 septembre. Ainsi prenait fin à la guerre de Crimée.

C'est dans ce contexte que deux Glénacois, l'un, Joseph Chevalier, fusilier au 42 e Régiment d'Infanterie de ligne, l'autre, Auguste Chénais, Chasseur à la 4e Cie du 16e Bataillon de Chassseurs à pied ont trouvé la mort. Le premier à Varna en Turquie et le second à Sébastopol. Décimés par les diarrhées et le choléra.

Joseph Chevalier, 42e Régiment de ligne
Nait le 25 septembre 1829 à Glénac. Il est l'aîné des trois enfants de Léon Chevalier et Françoise Estoré, tisserand à Choisel et qui habitaient le village de la Chaussée de Bas.
Il est conscrit en 1849. Incorporé comme fusilier au 42e Régiment d'Infanterie de ligne, 3e bataillon, 2e compagnie sous le n° 2619.
La déclaration de guerre de Crimée a lieu  en avril 1854. Il part avec tout un contingent de soldats et embarque sans doute à Marseille ou toulon en avril 1854. Les navires débarquent les soldats à Gallipoli (Thrace) qui sert de base opérationnelle et où cantonnent les régiments. En juin 1854, la base opérationnelle de l'armée d'Orient est transporté à Varna pour soutenir l'armée turque en Silistrie (ville et province de Bulgarie près du Danube). C'est dans cette situation que les armées subissent une éprouvante épidémie de choléra qui décime les régiments de l'armée française, entre juin et août 1854. Joseph Chevalier entre à l'hôpital de Varna le 1er août et décède le 5 août 1854 du choléra. Il faisait sans doute partie des troupes de la 1ere division commandée par le général Canrobert qui partait en reconnaissance dans la Dobrutscha en remontant le long de la côte par Mangalia et Kustendjé, dans la perspective de faire "un coup de main" contre les troupes russes regroupées sur la rive gauche du Danube à Calarasch près de Silistra et qui ont été décimés la nuit du 30 juillet par le choléra. Ces soldats seront ramenés ensuite vers Varna.
La concordance des dates nous amène à privilégier cetteexplication de la chronologie des évènements. 
Acte de décès de Joseph Chevalier, mort du choléra le 5/08/1854 à l'hôpital de Varna
Jean-Baptiste Montaudon,
colonel en 1855 pendant la guerre de Crimée.
Promu général de Division vers la fin du second Empire.
Fut placé à la tête du 1er corps de l'armée de Versailles puis à celle du 2e corps.

Le 42e Régiment d'Infanterie de ligne est commandé par le Colonel Montaudon (en septembre 1855). Il fait partie de la 1ere Brigade commandé par le Général Trochu qui comprend également le 9e bataillon de Chasseurs à pied (commandant Rogier, et le 21e Régiment d'Infanterie (Colonel Lefèvre).
La 1ere Brigade, fait partie de la 2e Division (commandé par le Général de Division Levaillant). Mais en 1854, elle est commandée par le général Certain de Canrobert.
La 2eme Brigade est commandée (en 1855) par le Général Couston.
La 2e Division fait partie du 1er corps d'armée (commandée par le Général de Division de Salles).
Commandant en chef jusque fin septembre 1854 : Maréchal se Saint-Arnaud, puis le Général de canrobert, jusqu'au 26/09/1855, puis le Général de Division Pélissier

Le Général Mac-Mahon commande la 1ere Division du 2e Corps d'Armée.

Le Général Mellinet commande la Division de la Garde Impériale.

Effectifs du corps expéditionnaire

  • quartier général - 245 officiers, 4460 soldats
  • 1er Corps - 1150 officiers, 23201 soldats
  • 2e Corps - 1261 officiers, 29353 soldats
  • Corps de réserve - 292 officiers, 18493 soldats
  • Brigade Sol - 113 officiers, 2298 soldats
  • Parcs et Résrve - 309 officiers, 10386 soldats
  • Effectif total - 3970 officiers, 88191 soldats (92161 présents sous les armes)
L'effectif général était de : 120321

Varna et l'expédition de Crimée
Le texte ci-dessous, est extrait du livre 'l'expédition de Crimée" par le baron Bazancourt, chargé de mission en Crimée pour écrire l'histoire de la guerre.
Les extraits concernent uniquement les épisodes depuis Gallipoli jusqu'au débarquement à Eupatoria et, évoquent plus précisément l'aspect "épidémique" qui influencera les différentes phases militaires de cette expédition.
Empire Ottoman en 1801 Il intègre encore en 1853 les provinces Bulgares de Valachie et de Moldavie, que le Tsar Nicolas 1er envahit en 1853
En avril 1854, Les navires de la flotte française débarquent les soldats à Gallipoli (Thrace)
qui sert de base opérationnelle et où stationnent les régiments, avant de rejoindre les opérations contre les Russes qui se font à partir de Varna.
Gallipoli connaîtra l'épidémie de Choléra


Varna alors dans l'empire Ottoman, tombe aux mains des Russes le 11 octobre 1828, qui l'abandonnèrent en 1829, à la suite du traité d'Andrinople du 11 septembre 1829. Mais en 1853, le Tsar Nicolas 1er envahit les deux provinces de Valachie et de Moldavie.

Le 19 mai 1854, le navire à vapeur "Berthollet" arrive à Varna, où les Turcs ont une garnison de 6000 hommes, pour préparer et planifier l'expédition alliée commandée par le maréchal Saint-Arnaud, contre les Russes.
Omer-pacha apporte lui-même à Varna la nouvelle que les Russes suite à une offensive, avancent en toute hâte, jettent des ponts sur le Danube, et se concentrent autour de Silistrie. Cette place a une garnison de 18000 hommes.

Le 22 mai, le maréchal Saint-Arnaud commandant en chef de l'expédition en Crimée, arrive à Varna. L'amiral Hamelin est à bord du "berthollet" et une conférence se tient à l'issue de laquelle l'amiral met à la disposition du maréchal toute sa flotte pour le transport des troupes et leur débarquement assez difficile à Varna.
24000 hommes de troupes français débarqueront à Varna en deux voyages.

La population Bulgare restée dans le Pays (occupé par les Turcs) obéissant à un fanatisme aveugle, que surexcitaient encore de sourdes menées, refusait de rester à notre service, malgré une solde de 3 francs par jour, attribuée aux plus misérables voitures bouvières. L'on était parvenu, écrit le maréchal (St-Arnaud) à en retenir huit cents, exactement payées chaque soir, bœufs et conducteurs nourris ; cent cinquante ont déserté en une nuit. Étroitement gardés à vue, les Bulgares brisent leurs voitures ou les brûlent, pour qu'elles ne puissent servir au transport de nos approvisionnements."

Le 28 juin, Saint-Arnaud écrit : "dans douze jours, je serai en mesure de me porter en avant. La 4e division a dû s'embarquer hier ou aujourd'hui sur la flotte de l'amiral Bruat. Constitué, je marcherai avec des quatre divisions et leurs accessoires formant un tout de 50000 hommes. L'armée anglaise n'attend plus que quelques bataillons encore à Gallipoli, et les escadrons de cavalerie, encore en mer, pour être en mesure. Notre ensemble présentera 70000 hommes de troupes."
Le 5 juillet est organisée une revue militaire, passée en revue par Omer-Pacha.

Après avoir abandonné Silistrie, l'armée russe avait opéré une grosse concentration de 80 à 100000 hommes à Calarasch, sur la rive gauche du Danube.

Le choléra à Marseille
deuxième pandémie de choléra entre 1823-1837
troisième pandémie entre 1840-1850

le 7/12/1834, un premier cas de choléra se déclare à Marseille et dure 111 jours, touche 1874 habitants dont 865 victimes.
une seconde épidémie en octobre atteint 5199 habitants dont 2576 victimes.
En août 1849, une épidémie se propage et fait en 4 mois 2252 victimes.
en juin 1854, un dragon venant d'Avignon fut déclaré cholérique par l'hôpital militaire. En novembre 3069 victimes furent déclarées.
En 1855 entre août et septembre, une nouvelle flambée emporte 1328 victimes.

Marseille compte alors plus de 200000 habitants.
C'est un grand port. Cette "porte de l'Afrique" fût également celle des agents pathogènes dans les deux sens. Une grande inégalité sociale avec des quartiers résidentiels qui avoisinent des quartiers très pauvres où vivent dans un grand dénuement des marins, ouvriers et artisans, est un facteur d'aggravation et de propagation d'épidémies qui commencent toutes entre les mois de juin et août et s'arrêtent spontanément malgré l'absence de traitement efficace, entre octobre et décembre. En réalité, le choléra ne disparaît pas de Marseille entre les pics épidémiques. Il est probable qu'il y avait une "endémisation" du choléra à Marseille avec des bouffées épidémiques.

La sécheresse avec concentration de population autour de points d'eau est une explication à l'origine des épidémies, à recrudescence saisonnière.

A Marseille, le tout-à-l'égout n'était que dans un tiers des quartiers de la ville. Les eaux usés de certains logements sont déversés dans des puisards ou directement dans la rue. Lorsqu'il existait des égouts, ils étaient anciens, non étanches, de taille insuffisante, débordant en cas d'orage. Une grande partie d'entre eux se jetaient dans le Vieux-Port, devant la mairie, contaminant le rivage.


Carte de quelques"mouvements" de troupes des Divisions du Corps expéditionnaire français au début de la guerre de Crimée au moment de l'épidémie de choléra (avril 1854 - août 1854) 
avant le transport de ces troupes par navire vers  Eupatoria (Presqu'île de Crimée

L'épidémie de choléra à Varna

...C'est alors, qu'au milieu de toutes ces difficultés, de tous obstacles, de toutes ces éventualités contraires, nous voyons apparaître le plus terrible de toutes les complications : le choléra. Il s'était déclaré à Gallipoli, et ne pouvait tarder à frapper aux portes de Varna. Fléau implacable qui allait décimer ces belles et admirables troupes, l'admiration et l'orgueil de leur chef. La mort devait les frapper dans l'inaction, et se glisser furtive et inexorable au milieu des tentes amoncelées.
Le lac qui entourait Varna et les marais qui l'avoisinent répandaient déjà leurs miasmes fiévreux.
"Il fait une chaleur tropicale, L'eau se dessèche, les fontaines se tarissent, les rares ruisseaux sont à sec. L'état sanitaire est encore généralement bon, mais déjà des malaises subits, des vomissements disent que le moment approche, où la plus terrible des luttes, la lutte sans gloire, va commencer" 
écrit un officier d'état-major du maréchal Saint-Arnaud. 

Un des aides de camp du maréchal écrivait au ministère de la guerre : "Le Maréchal est persuadé que le choléra qui s'est déclaré à Malte, au Pirée, à Gallipoli, vient des apports successifs de la 5e division, embarquée sous l'influence cholérique qui régnait à Avignon, Arles, Marseille, au moment de leur départ. Le maréchal espère que l'on aura suspendu tout nouvel envoi. Les renforts ne seraient en ce moment qu'un aliment de plus pour les hôpitaux."

...Malte, le Pirée, Gallipoli étaient atteints. A Gallipoli, les hôpitaux se remplissaient, et les tombes se creusaient autour des camps. Les vivants d'aujourd'hui étaient les morts du lendemain.  Cet amas infect de maisons mêlés aux immondices de toute nature, que l'indolence des habitants du pays laissait croupir au coin des rues, sur le seuil des habitations, semblait un audacieux défi jeté à l'épidémie. Dans l'armée, autour des camps, dans les bivouacs, les mesures les plus rigoureuses de salubrité étaient prescrites, mais toute agglomération d'hommes porte en soi un germe funeste. En outre, les transports de troupes qui arrivaient du midi de la France apportaient des cholériques.

Le choléra faisait sa funeste moisson au Pirée et à Gallipoli.
Le duc d'Elchingen, commandant d'une brigade de cavalerie, en fut atteint le 14 juillet, et sa disparition eut beaucoup de retentissement. Le général Carbuccia, chef d'état-major général du camp du midi, commandant de la Légion étrangère était également victime de l'épidémie le 17.
Varna sur le bord de la Mer Noire sera la deuxième base opérationnelle de l'armée francaise
pour "contrer" les troupes russes dans les régions de Valachie et de Moldavie.
Varna, sera également la base de départ de la Flotte et de l'armée française
avant le débarquement  en Crimée à Eupatoria (au nord de Sébastopol)
Général Certain de Canrobert
commandant la 2e Division du 1er Corps d'Armée
commandant en chef (du 29/09/1854 au 26/09/1855) après le décès du Maréchal Saint-Arnaud le 26 septembre 1854
Sera nommé Maréchal le 18 mars 1856
Sa division a été l'une des plus touchée par l'épidémie de choléra
avec un "pic" fin juillet 1854 dans la Doubrodja

Le 9 juillet, le choléra se déclarait dans les hôpitaux de Varna et gagnait chaque jour d'intensité. Le choléra commençait à exercer dans l'armée de sérieux ravages. L'immense agglomération d'hommes sur un même point, une chaleur insupportable, d'affreuses exhalaisons, provenant des immondices dont les rues de Varna étaient remplies malgré les ordres les plus sévères, tout faisait craindre que ce ne fût le prélude d'une épidémie terrible et générale.
Le 13 juillet, le "Primauguet" apportait à Baltchick le choléra. C'est après avoir débarqué à varna des troupes passagères atteintes par l'épidémie, que les premiers symptômes se firent sentir dans son équipage. Le navire fut mis an quarantaine. Mais l'épidémie devait continuer son œuvre aussi bien sur les bâtiments que dans l'armée de terre.

Fin juillet, le Général Canrobert rejoint sa division qui part en reconnaissance dans la Dobrutscha en remontant par Mangalia et Kustendjé, dans la perspective de faire "un coup de main" rapidement et vigoureusement contre les Russes. Quelques combats sérieux eurent lieu contre les Cosaques mais ces derniers battirent en retraite en se repliant sur Babadagh. Les colonnes des Généraux Lespinasse et Yussuf avaient prévu de tomber à l'improviste par une marche de nuit sur ce gros des troupes réuni aux alentours de Babadagh, mais au moment où, l'ordre de départ fut donné, 500 hommes restèrent étendus sur le sol et ne purent se relever. Le choléra s'était abattu sur la colonne expéditionnaire. À huit heures, il y avait déjà 150 morts et 350 agonisants. Il ne s'agissait plus de combattre, de chercher un ennemi, sans cesse disparaissant devant soi, mais bien d'échapper à un fléau.
ambulance militaire pendant la guerre de crimée
Cacolet : bât installé sur un mulet pour servir à l'évacuation des soldats malades ou blessés

Morts et mourants étaient entassés sous les tentes. Des cadavres jonchaient le sol de tous côtés. Les fosses se creusaient, les terres remuées répandaient à l'infini des émanations pestilentielles. Souvent les bras qui creusaient le sol, s'arrêtaient avant d'avoir fini leur œuvre, et celui qui tenait la pioche, s'étendait silencieusement, pour ne plus se relever, sur le bord de la fosse entr'ouverte. Ceux qui vivaient encore étaient chargés sur des chevaux ou portés à bras par les soldats ; les attelages d'artillerie étaient encombrés de malades.

Cette nuit fatale fut la nuit du 30 juillet 1854.
Le 31, la division réunie évacue ses malades sur Kustendjé, où le vapeur le "Pluton" les recueille.

Le fléau continue à frapper ; il redouble, il augmente ses coups. Dans la nuit et la matinée, plus de 800 malades sont évacués successivement sur Kustendjé avec tous les chevaux et mulets du corps des officiers de l'artillerie.
Le 1er août la division quitte le camp de Pallas (près de Mangalia), emportant, hélas, avec elle, la mort dans ses entrailles. Le 2 août, l'épidémie a tellement augmenté d'intensité, le nombre des malades est devenu si considérable, que les cacolets, les litières et les arabas ne peuvent suffire ; on emploie à ce triste usage les chevaux de main et les mulets des généraux et des officiers.

ordre du jour du général Canrobert
"Le fléau qui depuis dix jours n'a cessé de peser sur nos rangs a, à peu près disparu. La Providence, en vous l'envoyant, a voulu éprouver votre courage, votre résignation ; ces vertus de l'homme de guerre ont été chez vous au-dessus du mal, dont il lui a plu de vous frapper. A l'exemple de vos pères à Jaffa, vous avez montré devant le choléra le même front serein qui rendit les glorieux vainqueurs des Pyramides et de Monthabor encore plus grands devant la peste, qu'ils ne l'avaient été devant l'ennemi, et attira sur eux l'admiration de l'histoire.
Je vous remercie mes camarades, de votre dévouement. J'en rends compte à votre Général en chef, dont la sollicitude vous suit, et qui, après avoir pourvu à vos besoins, m'écrivait : Je vous loue du calme et de l'ordre qui ont régné dans votre colonne au milieu des circonstances difficiles, où se révèle la véritable valeur de ceux qui commandent et de ceux qui obéissent.
Chefs et soldats, vous avez été ce que vous serez toujours, les enfants d'élite de la France : fermes devant le danger, sous quelque forme qu'il se présente, et sans cesse prêts à donner à votre patrie et à notre Empereur une existence qui leur appartient et qui est entre les mains de Dieu.
Sous peu, nous aurons gagné des contrées saines, où votre santé sera complètement rétablie, et, après les regrets donnés à nos compagnons qui ont succombé, il ne nous restera plus de ces mauvais jours que le souvenir des vertus qu'ils ont fait ressortir en vous, vertus qui font l'orgueil et la consolation de votre général, et sont le sûr garant de vos prochains succès contre l'ennemi"

Bivouac de Mangalia, 7 août

Signé : Canrobert
Cette scène d'un tableau de Jules Rigo, évoque bien les ambulances et hôpitaux de campagne dans lesquels
les "cholériques"étaient soignés ou bien mourraient.

Bataille d'Inkermann le 5 novembre 1854
On peut voir au musée du service de santé des armées du Val de Grâce un tableau de Jules Rigo (1810-1892) 
qui représente Gaspard-Léonard Scrive -chirurgien militaire qui répandit l'usage du chloroforme, 
introduisant les premiers anesthésiques, pansant les blessés pendant la bataille d'Inkermann.

L'ambulance, dit le journal de la division, ne peut suffire même avec des auxiliaires, au nombre des malades. Pour les soigner, chaque corps envoie un détachement avec un officier et deux sous-officiers. Les cholériques sont classés par corps, installés sou leurs petites tentes, et soignés avec le plus grand dévouement par leurs camarades.

Le 9 août, (du bivouac de Tchabla) le Général Espinasse et le lieutenant-colonel de Senneville, chef d'état major du Général Canrobert, tous deux gravement atteints, ont dû être évacués sur le "Vauban".

Tel est le récit exact, dans toutes ses parties et dans tous ses tristes détails, de cette douloureuse expédition, qui fit tant de victimes en si peu de jours.
Comme tous les événements désastreux, celui-là a soulevé contre les chefs de terribles accusations, "la fatigue des troupes, les marches forcées dans cette contrée malsaine, par des chaleurs accablantes, avaient été la cause du mal qui avait ravagé leurs rangs. 
Il fallait prévoir, deviner, pressentir."

...Pendant que le choléra sévissait sur les troupes dans les plaines de la Dobrutscha, il continuait et augmentait ses ravages à Varna. Chaque jour semblait lui fournir un aliment de plus. Outre les hôpitaux, des ambulances en plein air étaient construites de tous côtés ; et pourtant, les abris manquaient au chiffre toujours croissant des malades. Bientôt les navires venus de Kustendjé et de Mangalia débarquèrent les cholériques de la division Canrobert, sur laquelle il semblait qu'un souffle de peste avait passé. Ce fut un lugubre cortège qui traversa les rues de Varna et vint encombrer les ambulances, déjà insuffisantes.
La 2e et la 3e division apportaient aussi leur triste tribut. La flotte elle-même, est déjà atteinte et le choléra, sème de malades et de mourants les cadres des navires ; mais l'espérance d'entrer bientôt en campagne soutient les cœurs, relève les courages. C'est au milieu de cet aspect de mort, au milieu de la contagion qui frappe, que se font les préparatifs de la prochaine expédition. L'artillerie s'exerce à embarquer et à débarquer son matériel sur des chalands de nouveau modèle, construits à Constantinople. les projets du Général en chef ne sont plus un secret pour personne : les mots Crimée, Sébastopol, courent dans toutes les bouches.

De grandes tentes-hôpitaux ont été établies sur les hauteurs de Franka au sommet des collines, où l'air plus vif que l'on y respire doit être un puissant auxiliaire contre l'épidémie : des renforts de médecins et d'infirmiers arrivent, des sœurs de charité appelées de Constantinople, bravent la mort avec cet admirable courage qui tient de la femme et des anges ; elles veillent infatigables, intrépides au chevet des malades, apportant à toutes ces misères le dévouement de leurs cœurs et les consolations de leurs douces paroles.
Devant tant de zèle, de courage et de charité, le fléau semblait reculer ; les cas devenaient moins foudroyants et plus rares. Évidemment, l'épidémie était dans sa période décroissante.

Mais aucune calamité n'est épargné à cette armée. Un incendie se déclara dans une rue marchande de Varna et se propagea près des camps de munitions et des magasins des dépôts de régiment. 

Le 25 août, le Maréchal Saint-Arnaud annonce à l'armée par un ordre du jour, l'expédition en Crimée. Le 31 août, l'embarquement commence.
Le 1er septembre, la 1ere, 2e et 3e division sont déjà embarquées et réunies dans la rade de Baltchick.
Le mardi 5 septembre, départ des escadres française et turque de baltchick. Les escadres font deux colonnes. La première au nord, le "Primauguet" et le "Caton" sur les côtés. L'escadre turque au sud. Le mercredi 13 septembre, mouillage dans la baie d'Eupatoria.
Le Maréchal Saint-Arnaud embarque sur le "Berthollet" jusqu'à Baltchick, puis sur le vaisseau amiral "la Ville de paris" sur lequel il fera la traversée. Mais, malade, il sera remplacé par le Général Canrobert qui lui succédera au commandement en chef.
Le débarquement aura lieu le 13 septembre à Eupatoria dans la baie de Kalamita. La petite garnison russe de la ville n'opposa pas de résistance et la population tartare accueillit les Français avec de grandes démonstrations de sympathie.
Le maréchal Saint-Arnaud mourra du choléra le 29 septembre 1854.
Maréchal Leroy de Saint-Arnaud 1798-1854
commandant le corps expéditionnaire français en Crimée

"Cher frère, écrivait le Général Canrobert à M. de Saint-Arnaud, le 14 septembre 1812, la grande armée entrait à Moscou : le 14 septembre 1854, l'armée française débarquait en Crimée et foulait le sol de la Russie"
2 : Eupatoria, où débarquent les troupes
A : bataille de l'Alma

B : bataille de Balaklava
C : bataille d'Inkermann
E : Sébastopol

Les marines française, anglaise et turque réunies débarquent plus de 60000 combattants en Crimée.
• 1446 officiers
• 29058 hommes
• 2904 chevaux ou mulets
• 133 bouches à feu

• 22600 hommes d'infanterie (anglais)
• 3100 artillerie et génie
• 1100 cavaliers

• une division turque de 7000 hommes

S'enchaîneront plusieurs épisodes dont la bataille de l'Alma, puis le siège de Sébastopol

mardi 4 février 2014

Les Vétérans Glénacois de la guerre de 1870


Infanterie de ligne "lignards de l'armée régulière

escarmouche guerre de 1870



Dans une coupure de presse d'un journal de 1912, il est fait mention des Vétérans de la guerre de 1870. S'ensuit une liste de 13 soldats qualifiés de vétérans.

“Nos Vétérans - On parle beaucoup à l'heure actuelle des vétérans de 1870. Chaque commune a les siens dont elle est fière à bon droit. Voici pour Glénac les noms de ces vieux défenseurs de la patrie
Tous ces héros de 70 sauraient, s'il le fallait, retrouver leur vigueur première et courir sus à l'envahisseur.

Jeunes conscrits d'aujourd'hui, soldats de demain, soyez dignes de vos aînés... Imitez leur courage et comme eux ayez pour devise : France d'abord ! Nous croyons avoir donné la liste complète des vétérans de Glénac. Prière à ceux qui auraient pu êtres oubliés, par mégarde, de se faire connaître au plutôt."


1 • MM. Le colonel, comte de Roffignac, du bourg, château du Grand Clos ; 
(Jules de Roffignac°15/01/1841 à Arles)*
2 • Boudard Jean , 
(cult. °18/08/1850, x 1/06/1874 à Mathurine Piljean)
3 • François ?, Haute Sourdéac ; 
4 • Burban Pierre, des Forêts ; 
(Pierre-marie ° 21/08/1848)
5 • Chesnais Guillaume de Launay ; 
(couvreur demt Roussimel, °4/01/1847, x2/06/1874 à Julienne Piljean)
6 • Debray Auguste de La Godinais; 
(garde particulier °22/05/1844, + 1929, X Perrine Marie Joseph Bragges <1879 i="">
7 • Guillemot Joseph, rue Nevoux ; 
(cultivateur à Branféré et Rue nevoux °20/10/1844, x 10/02/1874 à Marie Joseph Hidoux)
8 • Jagut Jean-Louis, La Porte ; 
(cultivateur, °24/06/1845, x 1/07/1873 à Françoise Colin)
9 • Méaude Joseph, du bourg ; 
10 •  Méaude Joseph, Bouveillais ; 
(cult à la Boudeveillais, °19/01/1847, +30/04/1917, x 14/10/1873 à Agathe marie Michel)
11 •  Méaude Mathurin, rue Garel, 
(cultivateur dit "l'avocat", °3/09/1850, x 19/05/1888 à Marie Joseph Marchand)
12 • Quiban Pierre, Tréal! ; 
(tisserand, °21/09/1844, x21/10/1873 à Marie Reine Caroline Debray)
13 • Sébilet Gilles, du bourg 
(menuisier demt Hervaux, °10/07/1850, x31/07/1877 à Jeanne Dagnaud (Daguenaud)

* l'information contenue dans les lignes en italique entre parenthèse est rajoutée. Elles n'existait pas sur la coupure de presse.

Tableau des conscrits de Glénac 
de 1867 à 1871 et de 1872 à 1875

Les 13 noms de vétérans dont il est question, extraits de la coupure de presse, sont dans le tableau ci-dessous, indiqués dans les cases sur fond gris. Les autres noms indiqués dans les cases blanches, sont sans doute mort avant 1912 ou bien, ont été oubliés par mégarde comme le souligne la coupure de presse. 
La deuxième partie du tableau représente les conscrits de 1872 à 1875. Ils n'ont pas fait la guerre de 1870. Ils ont simplement été "appelés" pour faire leur service militaire. On y trouve entre autres, Charles-marie Hervé dont le parcours après son service militaire est assez singulier, puisqu'il, après 1885, réside à Droujkovka dans le bassin houiller du Donetz en Russie méridionale, c'est-à-dire en Ukraine actuelle où il était sans doute mineur et dont apparemment il n'est pas revenu.


Acte de décès de Jean mathurin Hervé mort à l'hôpital du Gros Caillou à Paris le 18/12/1864
Acte de décès de François Bocherel mort à l'hôpital du Gros Caillou le 12/04/1875
cavalier au 13e Régiment de Chasseurs
Acte de décès de Aymar de Gouyon de Coipel mort à Oran le 11/05/1863
La Commune de Paris 1870-1871
Elle est une réaction à la défaite française de la guerre franco-prussienne de 1870 qui s'est terminée par la défaite de Sedan puis par la capitulation de Paris. C'est une période insurectionnelle de l'histoire de Paris qui dura un peu plus de deux mois, du 18 mars 1871 jusqu'à la "semaine sanglante" du 21 au 28 mai 1871. Cette insurrection contre le gouvernement, issu de l'Assemblée nationale, qui venait d'être élue au suffrage universel, ébaucha pour la ville de Paris une organisation proche de l'autogestion.C'est dans ce contexte que joseph Sébilet, garde mobile, participera aux évènements du 18 mars et trouvera la mort le 21 mars dans une ambulance militaire de la rue du Poteau située dans le 18e arrondissement.

Acte de décès de Joseph Sebilet à Paris XVIIIe. Mort le 2/08/1871 dans l'ambulance, rue du Poteau. Située dans le nord de Paris dans le quartier Clignancourt, derrière la butte Monmartre. cela s'inscrit dans les derniers épisodes de la Commune de Paris. Du 21 au 28 mai 1871, se déroule "la semaine sanglante" qui verra les versaillais reprendre le contrôle de Paris. S'ensuivra une terrible répression qui fera des dizaines de milliers de morts, de blessés,d'emprisonnés. une vingtaine de conseils de guerre siègeront pendant quatre ans et condamneront plus de 14ooo "Communards" à toutes sortes de peines, depuis l'emprisonnement, la déportation, le bagne, le bannissement, jusqu'à la peine suprême : la mort.
C'est dans ce contexte que Joseph Sébilet succombera dans une ambulance rue du Poteau. Il fait partie des troupes de garde mobile et à ce titre, participe aux actions de répression qui "chassent le communard". Il meurt âgé de 25 ans. Comment a t-il succombé ? Difficile d'y répondre.





Contexte des journées du 17 au 21 mars 1871 dans les arrondissements de Paris et du XVIIIe où est mort Joseph Sébilet. Thiers envois des soldats et des gardes nationaux récupérer les canons parqués entre autre à Montmartre. Les Insurgés s'opposent par les armes à ces actions des "Versaillais". S'ensuivent des combats, des barricades, des répressions, des blessés, des morts...
Joseph Sébilet, faisait-il partie d'un régiment qui aurait "la crosse en l'air" pour rejoindre les insurgés de la Commune ? ou faisait-il partie des troupes de soldats "lignards" Versaillais chargés par Thiers et ses généraux de réprimer les Insurgés de la Commune ?

L'extrait de décès, issu des registres de la Commune de Paris peut être un indicateur et orienterait plutôt vers la première suggestion.


Les gardes mobiles de 1870-1871
En 1866,la France ne peut mettre en ligne que 250000 hommes, alors que la Prusse grâce au service militaire obligatoire en mobilise 750000. Personne en France ne souhaite un service à la prussienne. Napoléon III décide de renforcer l'armée éctive par une réserve instruite dans le but de disposer d'un million d'hommes. La réforme sera votée le 14 janvier 1868, et la Garde Nationale Mobile, armée de réserve, voit le jour.
L'Armée active : se compose alors des mauvais numéros (après tirage au sort, astrints à cinq ans de service, puis quatre ans dans la réserve), et des remplaçants (qui moyennant rétribution, remplacent les mauvais numéros assez fortunés pour échapper au service).

La Garde Nationale Mobile : Doivent en faire partie pendant cinq ans, les bons numéros, les exemptés et les remplacés. L'instruction des Mobiles, non soumis à la discipline militaire, se réduit à quinze séances annuelles d'une durée maximum d'une journée. Le successeur du Général Niel qui met en application cette loi, Lebœuf, est un adversaire de la Garde Mobile et lui fera supporter le poids des restrictions budgétaires. Le manque d'instruction de la troupe n'aura d'égal que l'incompétence d'un grand nombre d'officiers, ceux-ci étant pourtant désignés par le pouvoir.
Au terme de cette organisation initiale, toute théorique, chaque département met sur pied un régiment de Mobiles comportant un nombre variable de bataillons. Ces derniers sont à 8 compagnies de 250 hommes. La numérotation des régiments suit l'ordre des départements.

Il ne faut pas assimiler cette Garde nationale Mobile à la Garde Mobile crée par la seconde république en 1848, ayant combattu les émeutiers de juin sur l'ordre du gouvernement, et dissoute en 1849.
Ni, non plus, l'assimiler à la Garde nationale, institution en sommeil depuis 1851
 sauf dans quelques grandes villes comme paris, sous forme de sapeurs-pompiers. Le 12 août 1870, la garde nationale est réformée : elle sera par la suite divisée en légions et compagnies de Gardes Nationaux sédentaires, et compagnies de gardes Nationaux mobilisés appelés à combattre aux côtés de l'armée active. Ces derniers sont souvent désignés par le terme de "Mobilisés", source de confusions que l'on peut imaginer.

Devant le corps législatif, Niel avait déclaré que les Mobiles recevraient un habillement simple et peu onéreux, devant être distribué à des centaines de milliers d'hommes. Il n'était pas question de leur donner de pantalon garance, pour prévenir tout assimilation à l'armée active. Quant à l'armement, les fusils à percusion transformés au chargement par la culasse dits fusils à "tabatière" étaient avant tout destinés à la garde nationale Mobile. Seuls quelques régiments de Mobiles de la Seine auront le fusil Chassepot.

L'uniforme 
décrit par le texte du 15 mai 1868, sera confectionné à quelques dizaines de milliers d'exemplaires par la maison "Godillot" avant 1870. La tunique est en drap bleu foncé à coupe simplifiée, croisant au moyen de deux rangées de cinq boutons en cuivre tomback demi-bombés, estampés en relief de l'aigle entouré de la légende "Garde National Mobile". Ils sont en ligne droite du haut en bas dans chaque rangée. Cette tunique n'a pas la taille marquée. Deux martingales semblables à celles de la capote d'infanterie sont cousues dans  l'assemblage du dos avec les devants. Elles puvent se retirer à l'intérieur. Le ceinturon se porte à égale distance entre le dernier et l'avant-dernier bouton. Collet arrondi de 40 mm de hauteur, en drap garance à passepoil bleu. Manches à parements droits garance non passepoilés. Pattes d'épaule bleu goncé à passepoils garance. Sur les côtés, poches avec pattes taillées en accolade, fermées par un petit bouton d'uniforme

Le pantalon est en drap gris de fer bleuté, orné sur chaque couture latérale d'une bande garance de 40 mm de largeur. Le pantalon de différencie donc de celui des gardes nationaux décrit le 16 mars 1852, en drap bleu foncé avec bandes de drap écarlate.

Le képi, tient autant de la casquette ou du schako allégé. Le bandeau est en drap garance, le turban et le calot, en drap bleu foncé. Passepoils en cordonnet garance de 2 mm de largeur. Un ensemble cordonnet borde la couture joignant la visière au bandeau. Sur le devant du képi, gousset porte-pompom, masqué par une cocarde de 38 mm de diamètre en fer blanc, une ganse à deux brins en laine garance et un bouton uni.
Coiffe intérieur en basane (hauteur : 90 mm devant 135 derrière). le calot est doublé d'un rond en cuir démuni de la pastille habituelle : ce rond porte indication du fournisseur au pochoir (Godillot), du millésime de mise en service et du numéro matricule individuel inscrits sur une étiquette de papier (4 mai 1869).
Ponpon ellipsoïde recouvert de drap, entouré d'un cordonnet et orné d'un numéro en cuivre (14 mm de hauteur). Ce numéro est celui du département et donc du régiment auquel appartient le bataillon. La couleur du pompom, quant à elle, identifie le bataillon (1er : bleu foncé, 2e : garance, 3e : jonquille, 4e : bleu ciel, 5e : orangé, 6e : vert clair, 7e : cramoisi, 8e : rosé, 9e : violet, 10e : marron doré, 11e : chamois, 12e : gris argentin, petit état-major : blanc). Si le nombre des bataillons exige d'autres distinctions, la série se recommence dans l'ordre des couleurs ci-dessus, le cordonnet entourant le pompom étant en laine blanche.
En grande tnue, il est prévu un plumet de 7 à 8 plumes de coq noir-vert curieusement inclinées, se portant avec le pompom. Il n'est pas évident, à la différence des officiers, que la troupe en ait jamais fait usage.
Marques de grade
Ce sont celles de l'infanterie de ligne pour les sous-officiers et caporaux. les galons cul-de-dé de ces derniers étant en laine garance. Il n'est placé aucun liseré de couleur tranchante sur les galons à lézardes des sous-officiers. Adjudants : trois galons or portés sur les manches à la manière des autre sous-officiers, képi à bandeau surmonté d'une tress plate en argent, les autres tresses sont en cordonnet mélangé 2/3 or, 1/3 garance.
Équipement
Grand et petit équipement des modèles de l'infanterie. Ceintuton à plaque unie, sans coulants de support de havresac. Porte-baïonnette modèle 1858 de l'infanterie, destiné à l'accessoire indispensable du fusil à tabatière, la baïonnette à douille du type 1847. D'après une instruction du 28 mars 1868, le havresac n'est distribué qu'en cas de mobilisation, ce qui explique l'absence de coulants de ceinturon en temps de paix.
Tenue des officiers
L'uniforme des officiers ne se distongue essentiellement que par les galons ou tresses dont il est revêtu. D'après le texte, la fausse jugulaire du képi est en tresse d'or, façon de chaînette en petite milanaise tordue. Le pompom comporte un numéro doré : pour le chef de bataillon et le capitaine adjudant-major, il se compose d'une spère bleu foncé ornée du numéro et d'une flamme supérieure écarlate et blanche. Plumet de grande tenue écarlate avec olive dorée. Sur les manches, les marques de grade sont indiquées par des tresses dorées, en nœuds hongrois du type zouaves ou de la cavalerie légère.
Malgré cette disposition, les parements sont droits. Beaucoup d'officiers ont corrigé d'eux-mêmes cette faute de goût en adoptant les parements en pointe.
Équipement
Ceinturon en cuir verni noir, hausse-col et dragonne des officiers d'infanterie. Pour le chef de bataillon, selle en cuir fauve, bride, croupière et poitrail en cuir noir, le poitrail étant orné d'un cœur en cuivre portant le numéro départemental. Tapis de selle bleu foncé à passepoil et double galon garance, numéro du département en poil de chèvre garance dans les angles postérieurs.
Armement
Sabres modèles 1855 d'officier supérieur et inférieur d'infanterie.

Les Mobiles dans la guerre franco-allemande
La Garde Nationale Mobile dont l'effectif est estimée à 600000 hommes, est appelée en activité le 17 juillet 1870, deux jours àprès la déclaration de guerre à la Prusse. Le décret du 18 juillet, autorise la formation dans chaque département d'un régiment à trois bataillons  de 1200 hommes. Chaque compagnie se composant de 150 hommes.
Au 4 septembre 1870, il existe 321 bataillons à 8 campagnies, dont 174 forment 58 régiments à trois bataillons.La numérotation par département est abandonnée : elle se fait suivant l'ordre de formation des unités. Les 6 premiers régiments groupant les 18 bataillons de Mobiles de la Seine. Les officiers sont élus par leurs hommes. C'est en définitive une force de 109 régiments, plus 54 bataillons indépendants, qui parviendra à être mise sur pied. 346000 hommes portent l'uniforme de la garde nationale Mobile à ce moment; ou du moins ce qui en tient lieu.
Un manque d'uniformité allait s'ensuivre. les Mobiles de la Seine, sont pris en charge par le Ministère de la Guerre, ceux des départements par les préfets qui reçoivent à cet effet des crédits transmis par le département de la Guerre à celui de l'Intérieur.
En dehors de la Seine, l'uniforme sera en priorité donné aux cadres. le 25 août 1870, l'uniforme des Mobiles consiste en un képi, une vareuse bleu foncé à collet rabattu et un pantalon gris de fer à bande garance. Dénués de toute précision trop contraignantes, l'uniforme est susceptible de la plus large interprétation.
Le 12 octobre 1870, une instruction sommaire sur l'habillement de la Garde Mobile précise : tunique ou vareuse en drap ou en molleton, veste du modèle de l'infanterie de ligne, pantalon en drap ou tout autre tissu que la toile, képi et ceinture de flanelle. Chaque bataillon recevra cent capotes de l'infanterie de ligne pour le service des grands-gardes. Équipement et campement : ceinturon à plaque, porte-baïonnette, poche à cartouche, bretelle de fusil, havresac ou musette, souliers, guêtres de toile ou de cuir, effets de petit équipement, livret, gamelle individuelle, ustensiles collectifs, un moulin à café pour trente hommes, sac tente-abri, demi-couverture et petit bidon.
L'armement, sujet à part entière, consiste dans l'immense majorité des cas en fusil Chassepot, que les régiments reçoivent entre septembre et novembre 1870 en échange d'armes à percussion transformées ou non à tabatière.

Garde National Mobile de la Seine
officier de Mobiles avec le képi simplifié
Garde National Mobile de la Gironde, Le pantalon est en drap gris de fer bleuté, 
orné sur chaque couture latérale d'une bande garance de 40 mm de largeur

la complainte de la Butte

la Commune n'est pas morte
Paroles d'Eugène Pottier (1886) sur l'air de T'en fais pas Nicolas de Parizot . Allusion à la Commune de Paris, cette chanson a été écrite par l'auteur de "l'Internationale" peu après l'enterrement de Jules Vallès. C

Interprétation : Germaine Montero, disque 33t "histoire de france par les chansons " de Vernillat/Barbier 1974

On la tuée à coups de chassepot, 
À coups de mitrailleuse 
Et roulée avec son drapeau 
Dans la terre argileuse. 
Et la tourbe des bourreaux gras 
Se croyait la plus forte. 

Refrain
Tout ça nempêche pas Nicolas 
Qu la Commune nest pas morte. 
Tout ça nempêche pas Nicolas 
Qu la Commune nest pas morte ! 
Comme faucheurs rasant un pré, 
Comme on abat des pommes, 
Les Versaillais ont massacré 
Pour le moins cent mille hommes. 
Et les cent mille assassinats, 
Voyez ce que ça rapporte. 

On a bien fusillé Varlin, 
Flourens, Duval, Millière, 
Ferré, Rigault, Tony Moilin, 
Gavé le cimetière. 
On croyait lui couper les bras 
Et lui vider laorte. 

Ils ont fait acte de bandits, 
Comptant sur le silence. 
Achevez les blessés dans leur lit, 
Dans leur lit dambulance 
Et le sang inondant les draps 
Ruisselait sous la porte. 

Les journalistes policiers, 
Marchands de calomnies, 
Ont répandu sur nos charniers 
Leurs flots dignominie. 
Les Maxim Ducamp, les Dumas 
Ont vomi leur eau-forte. 

Cest la hache de Damoclès 
Qui plane sur leurs têtes. 
À lenterrement de Vallès, 
Ils en étaient tout bêtes 
Fait est quon était un fier tas 
À lui servir descorte 

C qui prouve en tous cas Nicolas, 
Qula Commune nest pas morte. 
C qui prouve en tous cas Nicolas, 
Qula Commune nest pas morte ! 
Bref tout ça prouve au combattant 
Qu Marianne a la peau brune, 
Du chien dans l ventre et quil est temps 
Dcrier vive la Commune ! 
Et ça prouve à tous les Judas 
Qusi ça marche de la sorte 

Ils sentiront dans peu nom de Dieu, 
Qula Commune nest pas morte. 
Ils sentiront dans peu nom de Dieu, 
Qula Commune nest pas morte !




Acte de décès de François Boulau, garde national, mort le 26/01/1871 à l'hospice de Lamballe

La guerre de 1870
La guerre franco-allemande, parfois appelée guerre franco-prussienne ou guerre de 1870, opposa le Second Empire Français au royaume de Prusse et ses alliés. Le conflit, qui dura du 19 juillet 1870 au 29 janvier 1871, marqua le point culminant de la tension entre les deux puissances, résultant de la volonté prussienne d'unifier l'Allemagne, qui était alors une mosaïque d'États indépendants. Il se termina par une défaite française qui entraîna la chute du Second Empire français et de Napoléon III ainsi que la perte du territoire français de “l'Alsace-Moselle“ (appelée parfois Alsace-Lorraine). Côté allemand, ce fut un élément primordial de l'unification allemande, initiée par Bismarck, et le point de départ de la création de l'Empire Allemand. Cette guerre (avec la perte de l'Alsace-Lorraine) engendrera longtemps un sentiment revanchard français, notamment au début de la Première Guerre Mondiale. 
Après le désastre de Sedan le 2 septembre, l'empereur est fait prisonnier. L'Assemblée Nationale proclame la république, et le 4 septembre un gouvernement provisoire, dit de la "défense nationale", est mis en place sous la présidence du général Trochu.
Les troupes allemandes avancent sur Paris, qui va être assiégé et coupé du reste de la France. Le 13 septembre, le gouvernement envoie alors une délégation à Tours, pour organiser la défense en province. Gambetta, ministre de l'intérieur, quitte paris en ballon le 7 octobre et rejoint Tours. Il prend en charge le minitère de la guerre et lance un appel à la levée en masse. Toutes les forces du pays vont contribuer à la lutte improvisée au milieu des tensions politiques pour faire face à l'envahisseur. La 1ere armée de la Loire est constituée sous les ordres du général d'Aurelle de Paladines et doit lancer une contre-attaque générale afin de secourir Paris. Pour l'Ouest, successivement auront lieu différents combats et batailles : ceux d'Artenay le 10 octobre, occupation d'Orléans par les prussiens le 14, bataille de Coulmiers le 9 novembre, de Beaune-la-Rolande le 28 novembre, de Loigny le 2 décembre. Gambetta réorganise les armées et la 2e armée de la Loire est contituée par le général Chanzy le 4 décembre. Bataille de beaugency du 7 au 10 décembre, combats de Fréteval et vendôme les 14 et 15 décembre. L'armée française composée en majorité de mobiles et volontaires, résiste aux efforts de l'ennemi mais c'est une retraite lente, marquée chaque jour par des affrontements sérieux. Les conditions climatiques sont éprouvantes avec le froid et la neige. Le 21 décembre, Chanzy est replié au Mans. bataille du Mans du 10 et 11 janvier 1871 qui voit une victoire laborieuse des IIIe, IXe et Xe corps prussiens face à des combattants français épuisés. La retraite s'organise par un repli sur la Mayenne. Le 16 janvier, l'armée de la Loire est à Laval. Chanzy réorganise les troupes mais un armistice est signé le 28 janvier. Le 17 février, Thiers, devient chef du gouvernement. Le 1er mars, les prussiens entrent dans Paris. Le 14 mars, l'armée de la Loire est dissoute suite à l'armistice définitif signé le 10 mai 1871 à Francfort.
Commncera alors une période insurectionnelle qui durera un peu plus de deux mois du 18 mars 1871 à la "semaine sanglante" du 21 au 28 mai 1871. Cette insurection contre le gouvernement Thiers, issu de l'Assemblée Nationale, qui venait d'être élue au suffrage universel, ébaucha pour la ville de Paris, une organisation proche de l'autogestion. Elle est une réaction à la défaite française de la guerre franco-prusienne de 1870 et à la capitulation de paris.

Quand le gouvernement décide de désarmer les Parisiens, ceux-ci se sentent directement menacés. Il s'agit de leur soustraire les 227 canons entreposés à Bellevile et à Montmartre. Les Parisiens considèrent comme leur propriété ces canons qu'ils ont eux-mêmes payés par souscription lors de la guerre contre la Prusse. Ils se voient sans défense vis-à-vis d'éventuelles attaques des troupes gouvernementales (comme en juin 1848). Cependant ils disposent de près de 500 000 fusils.
Thiers gagne Versailles. Des Parisiens, surtout habitants des quartiers aisés de l'ouest parisien ou fonctionnaires, l'y suivent. Il semble qu'au cours des semaines suivantes, une bonne moitié de la population parisienne ait quitté la capitale.
Une grande partie de l'action de la Commune fut absorbée dans la lutte contre l'offensive menée par les troupes régulières obéissant au gouvernement du pays dirigé par Thiers et dénommées les « versaillais » par les insurgés.
La Commune est finalement vaincue durant la"Semaine sanglante" qui débute avec l'entrée des troupes versaillaises dans Paris le 21 mai pour s'achever par les derniers combats aussimetière du Père-Lachaise le28 mai. La répression contre les communards est impitoyable. Les tribunaux prononceront 10 137 condamnations dont 93 à mort, 251 aux travaux forcés, 4 586 à la déportation (en particulier en Nouvelle Calédonie), les autres à des peines de prison variables. Vingt-trois condamnés à mort seront effectivement exécutés. Certains fuirent Paris et s'exilèrent à l'étranger. L'amnistie de 1880 leur permit de rentrer en France.


Napoléon III
Fantassin d'infanterie de ligne équipé du fusil "Chassepot et baïonnette"
Fantassin d'infanterie de ligne équipé du fusil "Chassepot et baïonnette"
18 août 1870, Gravelotte - cimetière Saint-Privat
Gravelotte et ses environs sont le siège de terribles combats au cours de la guerre franco-prussienne en août 1870, au point que les deux batailles de Rezonville le 16 août et de Saint-Privat le 18 août sont parfois englobées sous la dénomination de “bataille de Gravelotte“.
La bataille oppose les 7e et 8e corps prussiens, dirigés par le général Von Steinmetz, aux IIe corps du général Frossard et au 3e corps français du général Leboeuf, sous les ordres du maréchal François Achille Bazaine.
Cette bataille marque un tournant de la guerre, avec la destruction de l’une des deux armées françaises, celle du Rhin, 
et le début du siège de Metz, qui capitulera le 27 octobre 1870. 


Le 31 juillet 1859 à Glénac

Les membres du  conseil municipal se réunissent et envoient une "adresse à l'Empereur" afin de lui témoigner leur soutien dans la guerre qu'il a entreprise pour libérer l’Italie du Nord de la domination autrichienne.
Le 3 mai 1859, Napoléon III annonce la guerre à l’Autriche. Les forces françaises de Napoléon III, alliées des Piémontais, battent les Autrichiens à Montebello (20 mai), à Palestro (31 mai) et à Turbigo (3 juin). Après la victoire de Mac-Mahon à Magenta (4 juin), la rencontre des Autrichiens de François-Joseph Ier et des Franco-Piémontais à Solferino (24 juin) est particulièrement meurtrière. Bien que vainqueur, Napoléon III, offre la paix à François-Joseph, empereur d’Autriche, signe l’armistice (8 juillet) et les préliminaires de la paix de Villafranca (12 juillet) dont les clauses seront confirmées par le traité de Zurich (11 novembre). Cette campagne aura déclenché le processus de l’unité italienne et rendu possible la réunion de la Savoie et de Nice à la France.

Sire, 
Les membres du conseil municipal de la 
Commune de Glénac éprouvent le besoin de vous 
témoigner qu’ils sont fiers, des brillantes victoires 
remportées par l’armée d’Italie commandée par 
votre majesté impériale et heureux de la paix 
innatendue qui termine glorieusement la guerre.
Nous sommes, Sire de votre majesté les très 
humbles et très fidèles sujets.

Le 14 juin 1867 à Glénac

Le conseil municipal se réunit "spontanément" à la salle de la mairie, suite à l'annonce d'une tentative d'assassinat, par le réfugié polonais Berezowski, sur la personne de l'empereur Alexandre II en visite à Paris le 6 juin 1867 et accompagné par Napoléon III. 

Sire,
Le Conseil municipal de la commune de Glénac 
(morbihan) éprouve le besoin de témoigner 
à Votre Majesté Impériale toute l’horreur qu’il 
ressent pour l’attentat commis contre votre 
auguste personne et celle de sa Majesté 
l’Empereur de Russie le 6 de ce mois.
Le Conseil remercie la divine Providence qui, en 
préservant heureusement vos majestés impériales, 
épargne à la France ainsi qu’à l’Europe entière les 
calamités qui eussent pu en être la suite.
Nous sommes, Sire, de votre majesté les très 
humbles et très obéissants sujets.

M. de Gouyon

Présents MM.de Gouyon maire, 
de Pioger adjoint, Chevalier, Boudart, Marchand Mtin, Etoré, Piljean, Marchand
J...., Marquet, et Marchand Jean, membres du Conseil

absent : Mr le Cte de Foucher pour cause d’infirmités




compte-rendu de la séance du conseil municipal de la commune de Glénac du 21/09/1870

Le 21 septembre 1870 à Glénac

Ce jour-là, le conseil municipal se réunit pour élire les officiers de la garde nationale sédentaire. Cette élection pour la garde nationale, s'inscrit dans un mouvement plus général d'organisation de la défense en province. Le 13 septembre, le gouvernement (républicain) envoie alors une délégation à Tours, pour l'organiser.Au terme de cette organisation, chaque département met sur pied un régiment de Mobiles comportant un nombre variable de bataillons. Ces derniers sont à 8 compagnies de 250 hommes. La numérotation des régiments suit l'ordre des départements.
Les bataillons tiraient leurs recrues d'un arrondissement, tandis que chaque compagnie tirait ses recrues du canton.

Election des officiers de la garde nationale sédentaire.
.... Il était urgent d’avoir 2 lieutenants, et 2 sous-lieutenants
Sur 112 bulletins de vote, 81 voix se portent sur Mathurin Cancouët et 41 voix sur Ferdinand de Tonquedec.
En conséquence Mr Cancouët Mathurin* a été proclamé capitaine.
Election des lieutenants
de Tonquedec Ferdinand** a obtenu 75 suffrages et Marchand pierre*** (des Vaux) 49 suffrages. Mr de Tonquedec a été proclamé lieurenant en 1er. Mr Marchand a été proclamé lieutenant en second.
Sous-lieutenants : Noël Joseph**** 69 suffrages, Marquet Joseph***** 53 suffrages.

Lieutenant et sous-lieutenant font partie des officiers subalternes. La plupart d'entre eux, proviennent des classes les mieux éduquées de la société civile, et leur âge est limité à 60 ans.Tous les profils de candidats au poste d'officier de la garde Nationale mobile étaient examinés soigneusement afin d'exclure tous ceux dont la loyauté à l'Empire était douteuse.

* (né le 20 février 1818, du village des Rues Nevoux, époux de marie Colin) 
**(né le 23 mai 1837, époux de Eugénie de Gouyon de Coipel)
*** (né le 18 juin 1828)
**** (?
***** (né le 1er mars 1830, époux de Anne-Marie Orhand)


Le 25 septembre 1870 à Glénac

Le conseil se réunit pour élire les sous-officiers et caporaux de la garde nationale.

Election des sous-officiers et caporaux de la garde nationale sédentaire, d’une compagnie de 150 hommes.
Election d’un sergent-major et d’un fourrier.
Sur 87 votants, 85 voix à Mr de Pioger Maxime* pour le grade de sergent-major, 77 voix à Mr Rialland Joseph** pour le grade de fourrier. (DSC_559)
Election de sergents
Mr Boudard julien*** 70 voix, Oreve Mathurin**** 68 voix, Naël Jean***** 68 voix.
Election des caporaux
Ils ne sont pas cités

* (né le 27 octobre 1838, époux de Marie-Henriette du Boisguéheneuc)
** (° ?, + le 26 août 1873)
*** (né le 23 mai 1832, tisserand au Chêne Lainé, époux de Julienne marchand) ou (Julien né le 7 septembre 1847, cultivateur à la Sente, époux de Marie-Louise gautier)
**** (né le 29 mars 1838, couvreur, époux de Marie-Perrine Daguenaud)
***** (né le 13 mars 1826, cultivateur à Villeneuve, époux de Marie-Françoise Gautier)

Quelle a été la participation de cette garde aux différentes opérations réorganisés dans l'ouest ? Question sans réponse !